France-Biélorussie (2-1), l'antisèche : Qualifiés mais frustrants

Elle est un peu frustrante, cette équipe de France. Sa victoire face à la Biélorussie a bien illustré le phénomène. Les Bleus ont eu un gros temps fort au cœur de la première période, avec un pressing agressif et bien organisé, une bonne exploitation des couloirs, des combinaisons bien exécutées et deux buts pour concrétiser ce bon travail.

Mais le reste du temps, ils ont peiné à hausser leur rythme de jeu et commis des erreurs techniques. Globalement, les Tricolores ont livré une prestation inégale et sont restés jusqu'au bout sous la menace de la Biélorussie. Qui n'est quand même pas un foudre de guerre.

En revenant à son 4-4-2, Didier Deschamps a remis Antoine Griezmann dans sa zone de confort. Et l'attaquant de l'Atlético lui a donné raison. Auteur d'un but et d'une passe décisif, il a été le grand artisan de la victoire tricolore. Au milieu, Corentin Tolisso a confirmé sa belle prestation en Bulgarie et marqué des points importants. Djibril Sidibé et Lucas Digne ont été moins performants qu'à Sofia en revanche.

Raphaël Varane, irréprochable par ailleurs, a vu sa prestation ternie par une intervention trop tardive sur le but d'Anton Saroka, l'attaquant le plus dangereux de la Biélorussie. Au sein de laquelle Igor Stasevich et Yuri Kovalev ont aussi tiré leur épingle du jeu.

L'attaque était pointée du doigt après le déplacement en Bulgarie, comme le 4-3-3 aligné à cette occasion par Deschamps. Il était prévisible de voir le sélectionneur revenir à une attaque à deux pointes face à la Biélorussie. Moins de voir Kylian Mbappé débuter sur le banc. Deschamps a fait le choix de revenir à une recette qu'il maîtrise mieux avec son duo Giroud-Griezmann. Les deux attaquants français ont marqué et les Bleus ont gagné. Un pari payant, donc.

La belle série se poursuit. Avec cette qualification pour le Mondial en Russie, l'équipe de France va participer à sa sixième Coupe du monde consécutive. Elle n'a plus manqué la grand-messe du football depuis l'édition de 1994 aux Etats-Unis. Au total, ce sera la 15e participation des Bleus à une Coupe du monde. Seuls le Brésil, l'Allemagne, l'Italie et l'Argentine peuvent se targuer d'en avoir davantage au compteur.

Elle est bienvenue à tous points de vue cette qualification. Aussi parce qu'elle va donner du temps à Didier Deschamps pour travailler le fond de jeu encore très perfectible de cette équipe de France. A sa décharge, le sélectionneur ne pouvait pas compter sur toutes ses forces vives en Bulgarie et face à la Biélorussie. Notamment au milieu, avec l'absence de Paul Pogba et la blessure de N'Golo Kanté dès la première période du match à Sofia. Cependant, ce n'est pas dans l'entrejeu, où Tolisso et Matuidi ont parfaitement assuré l'intérim, que le bât blesse.

On pense d'abord à l'attaque. La victoire face aux Biélorusses valide le 4-4-2 et la complémentarité du duo Griezmann-Giroud, mais la production offensive des Bleus est restée relativement faible face à un adversaire modeste et la question de la meilleure utilisation de Mbappé demeure intacte. La défense, qui venait d'enchaîner trois matches sans prendre de but, est aussi retombée dans ses travers chroniques. Il reste donc cette impression frustrante que la France n'exploite pas pleinement son potentiel. Mais la qualification pour le Mondial est la meilleure des raisons pour progresser.