France - Biélorussie : Un bloc bas, le piège que les Bleus devront esquiver

C'est le scénario dont les supporters français ne veulent pas. Un attaque-défense pendant 90 minutes, une multitude de tirs sur la cage adverse, un gardien en feu, des tirs sur les montants… et pas de but. Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, il y avait beaucoup de ce scénario dans le France-Luxembourg du mois dernier (0-0). Comme d'autres équipes, les Bleus rencontrent des difficultés chroniques quand ils doivent se frotter à un bloc bas. Le nul obtenu à la surprise générale par les Luxembourgeois à Toulouse l'avait cruellement rappelé.

Ce scénario guettera encore les Bleus mardi face à la Biélorussie (20h45). Les Biélorusses connaissent trop bien cette recette pour ne pas la servir une nouvelle fois aux Tricolores dans l'enceinte du Stade de France. Comme à la fin de l'été 2010 avec une victoire arrachée en fin de rencontre à Saint-Denis pour le premier match officiel de l'ère Laurent Blanc (0-1), avant un nul au retour à Minsk (1-1). Comme il y a un peu plus d'un an, à Borisov cette fois-ci, pour accrocher l'équipe de Didier Deschamps (0-0) et lui compliquer son début de campagne pour le Mondial en Russie.

Le contexte a changé depuis ce dernier rendez-vous et il n'incite pas forcément à l'optimisme. La Biélorussie est déjà éliminée de la course à la qualification ? Elle n'aura rien à perdre et cherchera un résultat de prestige. Les Biélorusses ne sont pas des foudres de guerre en défense avec 19 buts encaissés en 9 matches ? L'attaque des Bleus n'est pas plus reluisante avec 16 buts sur l'ensemble des qualifications, le deuxième total le plus faible pour un leader de groupe derrière l'Islande (14 buts). C'est le piège par excellence pour la France. Mais il existe des ingrédients pour l'éviter.

C'est l'énigme de cette équipe de France dont la force de frappe offensive si impressionnante sur le papier peine à exprimer son potentiel sur le terrain. Avec un but inscrit lors de ses deux dernières sorties, la sélection de Deschamps n'a pas confirmé les promesses de son feu d'artifice de la fin du mois d'août face aux Néerlandais (4-0). C'est bien sur cette prestation aboutie que les Bleus doivent se baser pour chasser les doutes nés des deux derniers matches et aborder le rendez-vous biélorusse dans les meilleures conditions.

Cela semble évident et les Bleus sont particulièrement bien placés pour savoir que c'est essentiel sur ce type de rencontre. L'ouverture du score très précoce de Blaise Matuidi face à la Bulgarie (3e), sur la première occasion française du match, est l'exemple parfait qu'il faudra suivre face à la Biélorussie. Trouver l'ouverture rapidement, c'est empêcher la défense biélorusse de prendre confiance mais aussi contraindre l'adversaire à se découvrir, ce qui laissera des espaces à exploiter. Tout ce que les Bleus n'avaient pas su faire face au Luxembourg.

C'est un défaut récurrent des Bleus, en particulier dans ce genre de contexte et notamment dans ce fameux match face aux Luxembourgeois. Les Tricolores ont parfois tendance à retarder le dernier geste et il leur faudra impérativement corriger cette lacune contre une équipe repliée comme la Biélorussie. Et s'épargner ces quelques dixièmes de secondes qui font une si grande différence car ils donnent à l'adversaire un peu plus de temps pour se recroqueviller devant son but et écarter le danger.

C'est souvent sur ce type de phase de jeu qu'une situation fermée peut se débloquer. Surtout face à une défense qui joue bas et qui peut ainsi concéder facilement des corners ou des coups francs assez proches de son but. Les Tricolores ont des arguments dans ce domaine. Ils ont notamment de bons frappeurs, comme Dimitri Payet ou Thomas Lemar si Deschamps décide de titulariser le Marseillais ou le Monégasque. Mais ils n'exploitent pas suffisamment bien les coups de pied arrêtés de manière générale. Face à la Biélorussie, c'est l'occasion rêvée de corriger le tir.

D'une manière ou d'une autre, l'équipe de France devra saisir chaque occasion qui lui sera offerte pour faire la différence. Le réalisme offensif lui a trop souvent fait défaut dans cette campagne de qualifications pour le Mondial en Russie. Le défi ne sera pas facile face à une Biélorussie qui fera tout pour mettre ce défaut des Tricolores en exergue. Mais il faudra impérativement le relever pour être du voyage en Russie.