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La mieux placée pour le titre mondial ? L'Allemagne, évidemment…

David Lortholary

Mis à jour 05/10/2017 à 13:42 GMT+2

QUALIFICATIONS COUPE DU MONDE 2018 - Le football allemand de club vient de subir, avec 6 défaites en autant de matches en une semaine de coupes d’Europe, un affront historique. L’équipe nationale, à laquelle il reste un point à prendre pour se qualifier pour le Mondial, semble quant à elle ne jamais s’être aussi bien portée.

L'équipe d'Allemagne regorge de talents

Crédit: Getty Images

"Les titres du passé ne jouent pas un grand rôle", a estimé cette semaine Lena Goessling, l’une des stars de l’équipe nationale féminine allemande et qui a gagné, entre autres, deux Ligues des champions. Pour ses homologues masculins, ce n’est pas forcément vrai. Gagner la Coupe du monde en 2014 après avoir tourné autour des plus grands trophées en 2006 (3e place), 2008 (finale), 2010 (3e place) et 2012 (demi-finale) a constitué une consécration pour toute une génération, et surtout validé, enfin, l’idée un peu nouvelle en Allemagne que le romantisme du beau jeu offensif incarné notamment par Mesut Özil pouvait trouver une dimension concrète dans la victoire.
Au cours de cette décennie, à force d’échouer douloureusement au pied des trophées, durement punie ici par Fernando Torres, là par Mario Balotelli, la Mannschaft essuyait l’impitoyable tempête de critiques des grands anciens, vainqueurs du Mondial en 1974 ou en 1990, vainqueurs de l’Euro en 1996 – tous vainqueurs de quelque chose, en somme –, attisée par la plume d’éditorialistes aussi impatients qu’habitués à un football efficace, voire rustre si nécessaire.

Le travail des sélections de jeunes

Aujourd’hui, donc, ce triomphe collectif de 2014, sublimé par une propagande digne du "Meilleur des mondes" et orchestrée autour de l’esprit d’équipe par l’impeccable Oliver Bierhoff – un grand ancien, pourtant, buteur décisif en finale de l’Euro 1996 –, sert de socle à la confiance de l’équipe nationale. Cette dernière, alimentée par des sources variées et fertiles, apparaît meilleure que jamais, plus consistante que jamais, plus talentueuse que jamais, plus multiforme que jamais.
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L'Allemagne soulève la Coupe des Confédérations.

Crédit: Getty Images

C’est l’œuvre du sélectionneur Joachim Löw, évidemment, en poste depuis plus d’une décennie et qui ne cesse d’injecter à l’équipe A de nouvelles forces – les joueurs ayant connu leur première sélection avec le Fribourgeois se comptent par dizaines –, mais aussi le travail de ses homologues dans les équipes inférieures : sélection olympique menée par Horst Hrubesch finaliste des derniers Jeux à Rio, équipe nationale espoir menée par Stefan Kuntz vainqueur du dernier championnat d’Europe, équipe nationale U19 vainqueur de l’Euro en 2014… on en passe. Cette dernière, d’ailleurs, a corrigé cette semaine la Biélorussie (5-1) à l’occasion du premier match qualificatif au prochain Euro en Finlande grâce notamment à 4 buts du prodige du Bayer Leverkusen Kai Havertz.

Atmosphère "bluffante"

Ce mercredi, Joachim Löw et Mats Hummels se sont présentés à la conférence de presse d’avant-match en Irlande du nord avec le sourire et une sérénité ostensible. On les comprend. Deux défaites, deux petites défaites seulement depuis 1934 en qualifications au Mondial, dont aucune à l’extérieur – vous avez bien lu – et, pour cette campagne, 8 victoires en 8 matches, 35 buts marqués, 2 buts encaissés. Sandro Wagner, l’avant-centre d’Hoffenheim, qui profite de l’absence de Timo Werner pour briguer une place de titulaire, a estimé "bluffante" l’atmosphère "familière" qui règne au sein du groupe convoqué par Löw.
Le cocktail est saisissant : confort et exigence. Cette dernière est rappelée par l’adjoint du sélectionneur, Thomas Schneider : "Conformément à notre plan de départ, nous voulons terminer les qualifications avec dix victoires en dix matches. Les garçons devront être consistants et professionnels. C’est décisif. A ce niveau, tu ne peux pas te permettre de concéder des occasions comme nous l’avons fait contre les Tchèques." Dans cette optique, les décideurs peuvent compter sur une concurrence extrêmement dense au sein du groupe.
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Löw : "Donner du plaisir aux gens, c'est ça le football allemand"

Leroy Sané (Manchester City), Julian Brandt (Leverkusen), Amin Younes (Ajax Amsterdam), Lars Stindl (Borussia Mönchengladbach), Emre Can (Liverpool), Matthias Ginter (Borussia Mönchengladbach) ou Julian Weigl (Borussia Dortmund), pour n’en citer qu’une demi-douzaine, doivent lutter pour assurer leur ticket aux côtés de Thomas Müller (Bayern Munich), Julian Draxler (Paris Saint-Germain), Mesut Özil (Arsenal) ou autre Toni Kroos (Real Madrid) dans le groupe qui voyagera en Russie pour le Mondial 2018. Sans parler des Götze, Reus et Schürrle, parfaitement légitimes à ressortir du placard. Abondance de biens ne nuit pas.

Les souffrances du jeune Werner

Lorsque l’Allemagne, au moment de sa réunification, est redevenue championne du monde, son sélectionneur Franz Beckenbauer affirmait qu’elle serait "invincible pendant des années". Deux ans plus tard, elle se faisait surprendre en finale de l’Euro par un Danemark décomplexé. Son arrogance était mouchée. Celle-ci n’existe plus aujourd’hui. Les états d’âme, eux aussi, font partie du passé. Difficile, au sein de la troupe de Löw, d’imaginer le doigt d’honneur levé jadis avec le sourire par le terrible Stefan Effenberg.
S’il faut pointer un souci du moment, c’est dans la longue liste des blessés qu’on le trouve. Au premier rang desquels Timo Werner qui, à un poste essentiel pour la Mannschaft, souffre de surmenage à force de courir tous les lièvres à la fois. La liste comprend également Manuel Neuer, Sami Khedira, Mesut Özil, Mario Gomez, Marco Reus, Benedikt Höwedes, Mario Götze, Ilkay Gündogan, Julian Weigl, Jonas Hector ou André Schürrle. Quelle autre sélection au monde se passerait aisément d’une telle cohorte de joueurs de ce standing ?
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