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Southgate est loin d'être désiré, mais l'Angleterre n'a rien trouvé de mieux

Vincent Bregevin

Mis à jour 08/10/2016 à 00:08 GMT+2

QUALIFICATIONS COUPE DU MONDE 2018 – Nommé manager intérimaire après le départ précipité de Sam Allardyce, Gareth Southgate va diriger son premier match en tant que sélectionneur de l'Angleterre samedi face à Malte (18h00). Son arrivée sur le banc des Trois Lions suscite plus de pessimisme qu'autre chose. Mais la FA n'a pas vraiment le choix.

Gareth Southgate

Crédit: AFP

C'était il y a seulement quatre mois. L'Angleterre allait aborder l'Euro 2016 avec un costume d'outsider, après avoir réalisé le carton plein dans son groupe de qualifications. Roy Hodgson était susceptible de prolonger son contrat de manager en cas de bon tournoi en France. Sam Allardyce occupait encore le poste d’entraîneur de Sunderland. Gareth Southgate venait de remporter le Tournoi de Toulon avec les U21. Et il était loin de se douter que, quatre mois plus tard, il serait sur le banc de la sélection aux Trois Lions à Wembley, pour un match de qualifications à la Coupe du monde 2018.
Il n'a pas choisi d'être là, Southgate. Mais, du couac face à l'Islande à l'incroyable scandale qui a poussé Allardyce à quitter la sélection après seulement 67 jours en poste, une succession d'événements l'a mené sur le devant de la scène. Et il pourrait bien y rester. Nommé par intérim pour les quatre prochains matches de l'Angleterre, l'ancien défenseur international anglais tient la corde, malgré la concurrence d'Arsène Wenger ou de Ralf Rangnick, pour occuper le poste à titre permanent. Même si ça n'enchante pas tout le monde.
Southgate ne fait pas l'unanimité. Ou, si c’est le cas, c'est contre lui. Au mieux, il suscite la même indifférence qui commence à gagner les Anglais pour leur équipe nationale, après trois mois particulièrement délicats tant sur le plan sportif qu'extra-sportif. Au pire, il inspire le mépris qui accompagne régulièrement la sélection aux Trois Lions, et son incapacité à gagner le moindre tournoi majeur depuis la Coupe du monde 1966. Son échec face à l'Allemagne lors de la séance de tirs au but dans l'Euro anglais en 96, synonyme d'élimination en demi-finale, le suit comme un aimant.

"Il parle anglais, et personne ne veut le poste"

L'ancien défenseur international (57 sélections, 2 buts) est parfois jugé sévèrement. "Il a plongé Middlesbrough en deuxième division avant d'être démis de ses fonctions, mais il a quand même obtenu le poste de sélectionneur des U21, où il a eu des résultats médiocres avec une génération très prometteuse, estime Ben Snowball, notre confrère d'eurosport.co.uk. Il n'a rien fait pour mériter le poste de sélectionneur. A part être au bon endroit et au bon moment. Les bonnes raisons pour qu'il reste sélectionneur à temps plein ? Il parle anglais, et personne ne veut le poste."
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Gareth Southgate

Crédit: Eurosport

Jusqu'ici, le parcours de Southgate ne semble pas avoir vraiment convaincu. Sa première liste non plus. Notamment auprès de ceux qui avaient le légitime espoir de voir l'ancien sélectionneur des U21 puiser parmi les éléments les plus prometteurs qu'il avait eus sous ses ordres pour rajeunir l'effectif. Mais Southgate a privilégié l'expérience. Sa décision d'appeler Glen Johnson, absent depuis le fiasco du Mondial 2014, a suscité une vague de critiques même si le latéral droit de Stoke a depuis été remplacé sur blessure par le prometteur défenseur de Burnley, Michael Keane (23 ans).

Dur au mal

Southgate a quand même des défenseurs. Notamment parmi les acteurs du jeu, en particulier ceux qui l'ont connu en tant que joueur. "Est-ce qu'il est assez fort pour réussir ? Je ne l'ai pas vu travailler, mais si Gareth est resté aussi longtemps dans le milieu du foot, c'est qu'il doit être assez costaud", affirme Roy Keane, l'ancien milieu légendaire de Manchester United,
. S'il dégage parfois l'image de quelqu'un de trop lice, le nouveau sélectionneur anglais a un vécu qui l'a rendu dur au mal. Et ce n'est pas négligeable compte tenu du défi qui l'attend.
Malgré l'appui de certains de ses pairs, Southgate est loin d'avoir les faveurs de l'opinion au moment de débuter un mandat d'intérimaire qui pourrait durer plus longtemps que prévu. Et c'est peut-être son meilleur atout. Compte tenu de la situation qui l'a mené à la tête de la sélection, il pourra difficilement être considéré comme le seul responsable si les résultats ne sont pas au rendez-vous. De ce point de vue, il bénéficie aussi d'un calendrier relativement favorable pour commencer, avec trois matches à domicile face à Malte, l'Ecosse et la Lituanie, pour un seul déplacement, en Slovénie. Il lui appartiendra de bien les négocier pour retourner les avis en sa faveur.
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"Southgate est l'homme de la situation"

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