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Suède-France (2-1), l'antisèche : Sans génie(s), l'horizon s'assombrit

Christophe Gaudot

Mis à jour 10/06/2017 à 12:18 GMT+2

QUALIFICATIONS COUPE DU MONDE 2018 - Sans inspiration vendredi soir, la France voguait pourtant tranquillement vers un match nul important dans la course au Mondial 2018. Finalement, la Suède l'a emporté sur le fil (2-1) et a placé les Bleus dans une situation délicate. Notre antisèche.

Hugo Lloris et Laurent Koscielny après la défaite de la France en Suède (2-1)

Crédit: Getty Images

Le jeu : Les Bleus se sont tirés une balle dans le pied

Une équipe de France du mois de juin. Solide, en place, peu inquiétée avant la bourde d'Hugo Lloris, mais aussi sans génie et incapable de mettre réellement en danger le gardien adverse. Le match avait pourtant pas mal commencé grâce à l'activité de Mendy - nous y revenons plus bas - notamment. Malheureusement, le rythme général de la partie était bien trop faible pour espérer déséquilibrer durablement la défense suédoise. La faillite des cadres, ou plutôt leur état de fatigue évident, a donné une première période équilibrée durant laquelle les deux équipes ont inscrit deux superbes buts, par Giroud pour les Bleus et Durmaz pour les Suédois.
Après la pause, les joueurs de Didier Deschamps ont dominé jusqu'à l'heure de jeu. Durant ce court laps de temps, Griezmann de la tête, après une bon mouvement entre Sissoko et Sidibé sur le côté droit, et Pogba de loin ont eu le temps de se mettre en évidence. Pas suffisant pour inscrire le deuxième but. Les entrées, en toute fin de match, de Lemar et Mbappé n'ont pas changé la face du match et c'est sur une erreur individuelle grossière de leur capitaine que les Bleus ont perdu cette rencontre, et peut-être un peu plus dans la course à la qualification pour la Coupe du monde 2018 en Russie. En panne d'inspiration collective, la France aurait eu besoin d'un peu plus d'imagination et d'une dose supplémentaire de génie, à l'image de l'ouverture du score d'Olivier Giroud en première période. Finalement, ils se sont surtout tirés une balle dans le pied.
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Giroud marque lors de Suède-France

Crédit: Getty Images

Les joueurs : L'activité de Mendy, les cadres en difficulté

Il n'a pas tout bien fait, il est sans doute un peu fautif car aspiré dans l'axe, sur le premier but suédois, mais Benjamin Mendy est l'un des rares Français à n'avoir pas connu une baisse de rythme en fin de match. Après une énorme saison, le latéral monégasque avait du jus à revendre et ses centres ont apporté beaucoup de danger. Des centres sur lesquels Olivier Giroud a beaucoup tenté, même s'il a été bien muselé. Sur le côté droit, Sidibé et Sissoko ont multiplié les courses mais ils sont apparus trop empruntés.
La fatigue a touché les cadres de l'équipe de France. Griezmann et Payet et, à un degré moindre, Pogba n'ont pas eu leur rayonnement habituel et ceci s'est ressenti dans le jeu tricolore. Le Madrilène, bien que placé dans sa position favorite derrière Olivier Giroud, a peiné à trouver les espaces qu'il affectionne entre les lignes. Il a livré une partie sans saveur. Dimitri Payet a été plus en vue mais sans réussite. Le Marseillais a beaucoup dézoné mais le coup de patte s'est fait attendre pendant 75 minutes. Pour Pogba, le constat est sensiblement différent. Difficile de reprocher au Mancunien son abattage. Oui, Pogba a récupéré des ballons et non il n'a pas trop porté la balle comme il le fait parfois quand il n'est pas à l'aise. Seulement voilà, d'étincelles il n'y a pas eues. On aurait tant aimé le voir décocher la même frappe que face aux Pays-Bas pour sauver les siens...
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Pogba lors de Suède France

Crédit: Getty Images

Côté suédois, Jimmy Durmaz a été le plus dangereux. Il a évidemment ouvert le score d'une superbe reprise en demi-volée du gauche mais il a aussi pas mal gêné la défense française par ses dézonages constants. Son coéquipier à Toulouse, Ola Toivonen, a eu le mérite d'être au bon endroit et de réussir le geste juste pour donner la victoire aux siens dans les arrêts de jeu. Pour le reste, on saluera la partie solide de la charnière centrale Granqvist-Lindelöf et du gardien Olsen qui ne pouvait rien sur le but d'Olivier Giroud.

Le facteur X : la bourde d'Hugo Lloris

Tout allait pour le mieux dans le monde de Didier Deschamps. Certes, son équipe de France n'avait pas trouvé la faille pour inscrire le deuxième but qui l'aurait, quasiment à coup sûr, envoyée en Russie. Mais elle maintenait son avance sur son adversaire du soir. C'était avant qu'Hugo Lloris ne décide de porter le ballon plus que de raison sur la dernière action de la partie. Pressé par un attaquant suédois, le portier de Tottenham a voulu trop bien faire en s'écartant de la pression pour dégager le plus loin possible. Mal lui en a pris, son dégagement complètement raté a trouvé les pieds de Toivonen dans le rond central. Le Toulousain ne s'est pas fait prier pour l'envoyer dans le but et faire chavirer une Friends Arena bien inhospitalière pour lui. Cette boulette fait d'autant plus mal à l'équipe de France qu'elle permet aux Scandinaves de passer devant les Bleus au classement grâce (à la différence de buts générale).
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Frankreich-Keeper Hugo Lloris (l.) patzt schwer

Crédit: Getty Images

La stat : 27

Dans le climat actuel, et permanent, de défiance à son encontre, ce chiffre va faire du bien à Olivier Giroud. En inscrivant un but - somptueux qui plus est - ce vendredi soir face à la Suède, son dix-septième en dix-sept titularisations en Bleu, Olivier Giroud a rejoint Karim Benzema à la huitième place du classement des meilleurs buteurs en équipe de France. Le Gunner devance désormais d'un but Sylvain Wiltord. Cerise sur le gâteau, si l'on ose dire, dans son duel à (très grande) distance avec le joueur du Real, Giroud a inscrit 27 buts en 63 sélections quand le Madrilène a eu besoin de 81 capes.

Le tweet qui fait mal :

La décla : Hugo Lloris (capitaine de l'équipe de France)
Il faut garder la tête haute. Des erreurs, j'en ai fait avant et j'en ferai après, le moins possible j'espère. […] Il faut relativiser. J'assume totalement cette erreur.

La question : Pourquoi Deschamps a-t-il attendu si longtemps pour faire des changements ?

Un quart d'heure. Est-ce suffisant quand on a sur le banc des talents comme Kylian Mbappé, Thomas Lemar ou Ousmane Dembélé ? Si le second cité a eu le temps de se mettre en évidence trois fois, d'abord sur un bon service de l'infatigable Mendy - avec lequel il a l'habitude de combiner dans le couloir gauche à Monaco - puis par deux frappes à l'entrée de la surface, le premier a manqué de munitions alors que le troisième n'est même pas entré en jeu, et ce malgré son excellente prestation face au Paraguay. Alors que Griezmann et Payet manquait de jus et Sissoko de génie pour gêner une équipe suédoise globalement bien organisée et très disciplinée, Didier Deschamps est apparu frileux.
Et pourtant, quel risque y avait-il à changer un Payet par un Lemar ou un Sissoko ou un Griezmann par un Mbappé, même si cette entrée entraînait de fait un changement de système ? On l'a dit, il a manqué à cette équipe de France un zest de génie et/ou de folie pour remporter une victoire décisive pour la qualification au Mondial 2018. C'est souvent le reproche que l'on peut faire à ces Bleus, mais en plus ce soir ceux qui étaient censés amener cette folie étaient un ton en-dessous. Quitte à ne pas le gagner, Didier Deschamps espérait sans doute au moins ne pas perdre ce match. Hugo Lloris en a décidé autrement…
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DESCHAMPS_DÉCU

Crédit: Eurosport

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