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Equipe de France : L'aventure est nouvelle mais les problèmes restent les mêmes pour les Bleus sur la route du Qatar

Maxime Dupuis

Mis à jour 01/09/2021 à 12:45 GMT+2

EQUIPE DE FRANCE - Un peu plus de deux mois après le retentissant fiasco de l'Euro, les Bleus sont de retour. Mercredi soir, les champions du monde défient la Bosnie à Strasbourg. But de la manœuvre : se rapprocher du Mondial 2022. Et, surtout, retrouver ce qui faisait la force des Tricolores il y a peu. Une autre histoire. Mais des problèmes à régler, pour avancer. Et rêver du doublé.

Didier Deschamps

Crédit: Getty Images

Un élément de langage est une formule concoctée par des communicants pour expliquer un fait, justifier une décision ou… noyer un poisson. Gros, moyen ou petit. Cet été et même pas plus tard que lors de la conférence de presse de mardi, les Bleus ont usé du leur, jusqu'à plus soif.
Quand il a été question de revenir sur l'échec XXL de Bucarest et l'élimination face à la Suisse (3-3, 5 tab à 4), Didier Deschamps ou ses cadres ne sont pas rentrés dans les détails que l'on attendait et, s'ils ont assumé leur pleine et entière responsabilité, n'ont jamais omis de rappeler le caractère surréaliste de ce lundi soir qui a scellé leur élimination à l'Euro. Par ces quelques mots, aux accents de lamentation : "On menait 3-1 à la 80e minute". Point barre. On n'en saura pas plus. Mais eux savent, et c'est sans doute là l'essentiel.
Le triptyque de rentrée (Bosnie - Ukraine - Finlande), royalement "étalé" sur six jours - preuve supplémentaire du peu de considération que les instances ont pour le football de nations une fois les raouts bi-annuels terminés - ne constitue pas un nouveau départ pour l'équipe de France. Il suffit de se pencher sur les têtes qui ont rallié Clairefontaine lundi.

On prend les mêmes

Certes, Olivier Giroud a fait place nette et c'est déjà une petite révolution en soi. Quelques nouveaux/revenants ont également débarqué dans les Yvelines pour ce qui constitue une vraie liste de rentrée. Mais si l'on resserre l'étau, on se rend vite compte que les onze qui vont démarrer face à la Bosnie auront un goût d'Euro, hormis au milieu, puisque Kanté est blessé, et sur les côtés de la défense où Pavard et Hernandez, prénom Lucas, manquent à l'appel. Par conséquent, même si c'est ce sera face à une opposition moins relevée qu'en juin, Didier Deschamps et ses hommes vont se trouver confrontés aux mêmes problèmes que ceux rencontrés de Budapest à Bucarest.
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Le sélectionneur national, en poste depuis 2012, ne s'était jamais planté en tournoi international avant cet été et ses états de service parlaient pour lui, malgré tout ce que l'on pouvait entendre ici et là. Afin de reprendre la main et dérouler le fil conducteur à sa guise, Didier Deschamps est conscient qu'il doit régler les problèmes qui ont pourri l'été bleu, parce qu'ils n'ont pas disparu avec les vacances et la seule évaporation dans la nature d'Olivier Giroud. L'échec des Bleus fut avant tout sportif et nullement moral, même si DD, après une compétition à 26, a possiblement ressenti le besoin de resserrer les liens et d'éviter au maximum les dissonances.

ADN à retrouver

De l'Allemagne à la Suisse, l'équipe de France a basculé du côté obscur de manière pour le moins inattendue. En maîtrise totale à Munich, elle a commencé à perdre le fil à Budapest par un étouffant samedi. Ensuite, tout s'est délité. Parce que DD s'est renié sur l'autel de son trio offensif dont la complémentarité reste à démontrer.
Hormis immense surprise, Kylian Mbappé, Karim Benzema et Antoine Griezmann resteront pourtant les hommes forts de l'attaque bleue sur la route du Qatar. Reste à faire collaborer tout ce petit monde. De Mbappé, qui en a beaucoup trop fait, à Griezmann, qui n'en a jamais fait assez, il y a un gouffre. Et le sélectionneur des Bleus doit faire fonctionner ce petit monde, en oubliant la notion floue au possible de "liberté". Cette "liberté" d'agir et de mouvements édictée en dogme durant le Championnat d'Europe n'a pas fonctionné, il est temps de répartir les rôles, clairement, sur le terrain, et les attributions de chacun.
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De l'attaque découle le reste : si les Bleus se sont ratés à l'Euro, c'est que le centre de gravité s'est déplacé spectaculairement et trop violemment vers l'avant. Avec le retour de Karim Benzema, individuellement réussi il faut le souligner (4 buts durant la compétition), la France a laissé filer son ADN. Celui qui ennuie entre deux compétitions. Celui qui fait gagner l'été venu. Celui, aussi, qui permet de battre l'Allemagne sur ses terres. Mais qui, une fois retouché, se prend les pieds dans le tapis face à la Hongrie.
Bref, Deschamps a du pain sur la planche. Et il n'est pas le seul. Parce que si le sélectionneur s'est transformé en pare-feu après l'élimination des champions du monde et a assumé la part de responsabilité qui lui incombait, il ne peut être tenu pour unique responsable du fiasco. Les cadres, la colonne vertébrale bleue, n'a pas évolué à son niveau. De Lloris à Griezmann, en passant par Varane, aucun n'a performé comme il aurait dû. Seul Paul Pogba a tiré ce petit monde vers le haut. Capitaine de route sans brassard, le Mancunien, qui n'a pas trop mal redémarré la saison, doit inspirer les copains. Le Qatar, les Bleus n'y sont pas encore. Mais c'est déjà demain. Et le temps presse, déjà.
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