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France - Serbie - Bleus : Jules Koundé, malentendu et retard à l'allumage

Martin Mosnier

Mis à jour 02/09/2021 à 21:21 GMT+2

QUALIFICATIONS COUPE DU MONDE 2022 – Parce que Didier Deschamps s'obstine à le faire jouer à un poste qui n'est pas le sien, Jules Koundé s'est offert des débuts calamiteux en Bleu. Après le penalty offert au Portugal en juin, l'expulsion face à la Bosnie en septembre. Le Sévillan n'est définitivement pas la solution prioritaire derrière Benjamin Pavard.

Jules Koundé quitte la pelouse après son expulsion face à la Bosnie

Crédit: Getty Images

"Offensivement, c'est moins naturel pour moi et ça a été plus compliqué". On ne le répétera jamais assez mais il faut toujours écouter les joueurs. Surtout lorsqu'ils ont des choses à dire. En l'occurrence, ce 24 juin à Budapest, en conférence de presse, Jules Koundé peut difficilement nier l'évidence. Il a raté dans les grandes largeurs son match face au Portugal (2-2) à l'Euro. Et s'il ne fuit pas ses responsabilités, son explication est assez claire et tient plutôt la route : "Mon poste de base, c'est défenseur central. Le sélectionneur est au courant. Mais je suis capable d'évoluer et de m'adapter au poste d'arrière droit. En jouant peu, j'ai un peu moins d'automatismes."
Koundé a prévenu. Mais Koundé n'a pas été entendu. Pour la troisième fois en autant de sélections, l'ancien Bordelais a donc démarré à droite face à la Bosnie mercredi. Et ce fut encore un naufrage. Face au Portugal en juin, il avait concédé un penalty. A la Meinau, Koundé s'est fait exclure après un tacle très violent et beaucoup trop engagé à 100 mètres de son but sur Sead Kolasinac, sorti blessé. Au-delà de ses deux grosses boulettes qui ont, à chaque fois, coûté très cher, il n'a surtout jamais pris la mesure d'un poste qui réclame des qualités spécifiques comme la prise de profondeur, la répétition des courses à haute intensité ou la qualité de centres. Koundé n'est pas un défenseur latéral, et ça se voit.
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Deschamps : "Ce n'est pas un souci"

Flairant le problème, Didier Deschamps s'était justifié dès jeudi dernier lors de l'annonce de la liste : "Cela lui arrive souvent d'évoluer à droite, même quand il joue arrière central. Dans l'historique il y a beaucoup d'arrières centraux ayant cette capacité à jouer latéral. Ce n'est pas un souci." Mais ce n'est pas parce que Lucas Hernandez, Benjamin Pavard ou même, bien avant eux, Lilian Thuram ont connu des reconversions heureuses que le succès est à chaque fois garanti. D'autant que le sélectionneur se trompe en partie dans son raisonnement : lors de ces 50 dernières apparitions avec Séville, il n'a joué que deux fois à droite (lors de deux matches de Ligue Europa alors que son club était déjà qualifié).
Convaincant aux entraînements lors de la préparation de l'Euro, toujours dans l'esprit, Koundé a rapidement pris le dessus sur Léo Dubois en doublure de Pavard et le voir débarquer à droite semblait plutôt emballant alors que le poste est sinistré au très haut niveau en France. Mais la seconde période de Dubois face à la Bosnie a brutalement rappelé que, si le Lyonnais couve moins d'espoirs que Koundé, si sa carrière sera sans doute moins flamboyante, si Chelsea n'a pas tout fait pour l'avoir cet été, il présente des garanties à droite que n'a pas (encore ?) Koundé. Et voilà comment l'un des plus grands espoirs de l'équipe de France a raté ses débuts internationaux dans les grandes largeurs.
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Plus grosse concurrence dans l'axe

Cela ne remet pas en cause son avenir international mais son éclosion est retardée. Difficile d'imaginer Didier Deschamps, qui a appelé Nordi Mukiele pour pallier la suspension du Sévillan, lui faire encore confiance à droite. Du coup, dans l'axe, son champ d'expression se réduit et la concurrence se fera plus féroce. Car derrière Raphaël Varane, les postulants sont bien plus nombreux que derrière Benjamin Pavard.
De Kurt Zouma, loué pour son état d'esprit et particulièrement apprécié par Didier Deschamps, à Dayot Upamecano en passant par William Saliba, Wesley Fofana (blessé pour de longs mois) ou Ibrahima Konaté : la densité est énorme. Bien sûr, Koundé semblait plus utile à droite. Mais il va falloir se faire une raison : à court terme au moins, son avenir international passe par l'axe. Il suffisait de l'écouter en juin dernier pour le savoir.
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