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France - Islande - Pour les Bleus de Didier Deschamps, rien ne change et ça change tout

Martin Mosnier

Mis à jour 26/03/2019 à 20:07 GMT+1

QUALIFICATIONS EURO 2020 - En deux matches totalement maîtrisés face à la Moldavie et l'Islande, la France, qui n'a pourtant pas changé de onze depuis son sacre, a prouvé qu'elle pouvait changer d'ADN. Les guerriers de Russie ont assumé leur nouveau statut pour proposer des leçons pleines de maitrise et d'audace.

Pogba, Griezmann et Mbappé (France) face à l'Islande

Crédit: Getty Images

C'est une petite révolution sans grande évolution. Didier Deschamps et l'équipe de France ont fait dans le conservatisme pour le premier rendez-vous de 2019. Une liste sans surprise et sans nouveau, un onze gravé dans le marbre avec le seul Layvin Kurzawa pour apporter du sang neuf. Et encore, il a fallu un énorme concours de circonstances et quatre forfaits consécutifs (Lucas Hernandez, Ferland et Benjamin Mendy, Lucas Digne). Il n'a jamais été question de toucher les intouchables.
C'est une stratégie qui se défend et les résultats en Moldavie (1-4) et face à l'Islande (4-0) ont donné raison à Didier Deschamps. Mais les feuilles de matches inchangées ne disent pas grand-chose de ce double rendez-vous. Rien n'a changé mais tout a changé en cette semaine bleue parce que les champions du monde ont trouvé la clé. L'opposition était certes docile, elle a parfois tendu le bâton notamment en laissant Paul Pogba complètement libre de ses mouvements. Il n'empêche, Thibaut Courtois n'a pas dû reconnaître cette équipe de France tout en maitrise et en possession.

Une adversité docile mais l'explication est un peu courte

Face à l'Islande, les Bleus ont compilé 766 passes, soit un record sur les dix dernières années. Même l'équipe de France époque Laurent Blanc, grand friand du jeu de possession, n'avait jamais atteint de tels sommets. Dans cette hiérarchie, France - Moldavie se classe quatrième (710 passes). Qu'est-ce qui a changé ? Bien sûr, l'adversité a poussé les Bleus à se réinventer. On ne joue pas en Moldavie comme face à la Belgique. C'est évident.
Mais l'explication reste un peu courte. Parce que finalement, sous le mandat de Didier Deschamps, la France a affronté la Biélorussie, le Luxembourg, la Bulgarie, l'Ecosse ou l'Albanie. Mais rarement avec la même maîtrise et la même flamboyance. Voilà 17 ans qu'elle n'avait pas enchaîné deux matches en compétition officielle avec au moins quatre buts marqués. On y revient : qu'est-ce qui a changé ? Une démonstration offensive enfin à la hauteur du casting proposé, des champions du monde en pleine confiance et un Paul Pogba toujours aussi régulier mais beaucoup plus décisif.

C'est Pogba qui change tout

Giroud, Griezmann et Mbappé, les trois attaquants, ont tous marqué lors des deux rencontres et la connexion entre le Madrilène et le Parisien a littéralement fait exploser l'Islande. Le potentiel offensif de ces Bleus semble enfin donner sa pleine mesure. C'est une confiance nouvelle qui habite cette équipe. Chacun sait, dans le onze, qu'il est à l'abri même s'il passe au travers. A l'image d'un Benjamin Pavard, pas toujours très à l'aise sur son côté mais qui a livré sa copie la plus dense depuis ses débuts en sélection.
Mais sans le nouveau Paul Pogba, tout ceci n'aurait guère de sens. C'est lui qui permet aux Bleus d'exercer leur emprise. C'est lui qui donne de la verticalité quand le bloc adverse est dense et bas. C'est lui qui gère le tempo. Le guerrier est devenu le maître à jouer. Dans son nouveau rôle de meneur reculé, la Pioche apporte et le danger est protéiforme : par-dessus pour Giroud, dans le petit jeu avec Griezmann, sur les côtés avec les latéraux. Et l'ennui profond qui escortait les affiches moins scintillantes s'est estompé le temps d'une semaine pleine d'enseignements. Vivement la Turquie.
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