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Sepp Blatter : "Je ne crois plus qu’on soit ennemis avec Platini"

Alexandre Coiquil

Mis à jour 19/02/2016 à 00:42 GMT+1

FIFA - Dans un entretien donné à RMC, jeudi, Sepp Blatter, s'est expliqué sur tous les sujets brûlants le concernant. Le président démissionnaire de la FIFA a notamment expliqué qu'il ne se sentait pas brouillé avec Michel Platini, dont le destin "était de devenir président de la FIFA". Le Suisse s'est également prononcé contre l'attribution du Mondial 2022 au Qatar.

Sepp Blatter et Michel Platini

Crédit: Imago

Deux jours après son audition devant la commission de recours de la FIFA, Sepp Blatter, le président démissionnaire de la FIFA, a donné un long entretien à RMC depuis Zurich. "Je suis un serviteur du football", a soutenu le dirigeant suisse.
Suspendu huit ans de toutes fonctions dans le football, après une affaire de paiement controversé de 1,8 million d'euros au bénéfice de Michel Platini, chargé d'une mission sans contrat de travail établi entre 1999 et 2002, le Suisse a répondu sur tous les sujets brûlants qui entourent la FIFA depuis de nombreux mois. Il en a surtout profité pour réaffirmer son honnêteté.

Sur le cas Michel Platini : "Platini était destiné à être président de la FIFA"

Sepp Blatter a défendu Michel Platini, auditionné lundi devant la commission de recours de la FIFA, au micro de RMC. Egalement suspendu huit années de toute activité liée au football, le Français a dû renoncer à sa candidature à la tête de la FIFA. au début du mois de janvier. Les deux hommes, que l'on évoque comme rivaux, ne seraient pas totalement en froid, selon les propos de Blatter.
  • "Platini est innocent. Comme moi. Il n’y a rien là-dedans. C’est une affaire comptable, pas une affaire d’éthique. Il y avait un contrat qui existait et on doit l’honorer. C’est ma philosophie."
  • "Il y a eu un accord oral (concernant le versement d’1,8 million d’euros), qui est également un contrat. C’est dans la loi suisse et dans le code d’organisation de la FIFA. Un contrat peut être fait oralement."
  • "Je ne crois plus qu’on soit ennemis avec Platini. Selon ces dernières déclarations, il me trouve sympathique. En septembre, quand nous sommes passés devant le comité exécutif de la FIFA, on s’est demandé pourquoi. Depuis ce jour, je n’ai plus parlé avec Platini. Ni au téléphone, ni à l’écrit."
  • Je ne parle pas de traîtrise par rapport à Platini. Il a juste changé d’avis [par rapport à son vote pour le Mondial 2022, NDLR]. Il m’a téléphoné après son entrevue avec Sarkozy pour me prévenir."
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Michel Platini et Sepp Blatter en 2011

Crédit: Panoramic

Sur l'attribution du Mondial 2022 au Qatar : "Je n'étais pas pour la Coupe du monde au Qatar"

Interrogé sur la dite affaire de corruption concernant les attributions des Coupes du monde 2018 et 2022, Sepp Blatter a botté en touche. Il ne se dit pas responsable du résultat des votes exécutés lors du comité exécutif de la FIFA qui s'est tenu le jeudi 2 décembre 2010 à Zurich, et des soupçons de corruption liés à ces votes, que France Football a révélé en 2013.
Le Suisse a également bien souligné l'intervention politique de Nicolas Sarkozy, alors président de la République française, qui a penché en faveur du Qatar. Et souligné que si l'attribution du Mondial 2022 avait été en faveur des Etats-Unis, la FIFA n'aurait pas connu toutes les secousses internes vécues ces derniers mois.
  • "Pour 2022, on devait revenir en Amérique du Nord. Le seul qui avait le potentiel, c'était les Etats-Unis. Mais c'est tombé à l'eau. Je n’en veux pas particulièrement à Nicolas Sarkozy. Pas du tout. Les Coupes du monde sont attribuées par des interventions politiques. Et cette intervention politique française a fait changer cet accord tacite. Et si on avait choisi les Etats-Unis, on n’aurait pas eu tous ces problèmes."
  • "Je suis le premier à être déçu de cette affaire de corruption. On dit que c’est Blatter qui est responsable de tout. C’est beaucoup trop facile. La justice américaine a pris en main la FIFA et ses membres. Ce sont des personnes qui viennent d'Amérique du Nord et du Sud qui ont commis des délits dans leurs confédérations. Et la FIFA n’a pas de droit de regard sur les activités des confédérations. Je ne peux pas être la conscience morale de ces personnes."
  • "Moi, je n’étais pas pour la Coupe du monde au Qatar. Après, j’ai travaillé dessus quand ça a été décidé. Je n’ai jamais eu des pressions des Qataris."
  • "Pour les Coupes du monde 2018 et 2022, il y avait une idée économique. On voulait faire quelque chose pour le marché et nos partenaires économiques. Comme ça, ils pouvaient anticiper. Mais en même temps, il y avait un accord tacite : pour 2018, la Coupe du monde devait revenir en Europe. On n'était jamais allé à l'Est. Donc la Russie était un candidat valable."
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Joseph S. Blatter, Herausforderer Prinz Ali bin Al Hussein (l.) und UEFA-Präsident Michel Platini (r.)

Crédit: AFP

Sur les Etats-Unis et la FIFA : "Les Américains ont décidé de prendre le contrôle de la FIFA"

Principal contestataire de Sepp Blatter, les Etats-Unis et le FBI sont en train d'enquêter sur le cas du Suisse, qui est soupçonné d'avoir eu connaissance des pratiques de corruption au sein de l'instance du football mondial. Notamment sur le cas ISL. Ce dernier s'est plaint de la "prise de contrôle" de l'institution basée à Zurich par les Américains. Il a même commenté la rumeur concernant une possible arrivée de Barack Obama à la tête de la FIFA, soulignant son caractère improbable.
  • "Les Américains ont décidé de prendre le contrôle de la FIFA. Il y a eu cette fameuse conférence de presse où ils ont dit que la FIFA était une organisation mafieuse, qu'il fallait détruire."
  • "On vient de terminer le carnaval en Suisse. Donc c’est un peu tard de parler de Barack Obama à la présidence de la FIFA."
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US-Präsident Barack Obama

Crédit: AFP

Sur son départ, l'élection et le futur de la FIFA : "On a décapité la FIFA après une instruction rudimentaire"

Bientôt libéré de ses fonctions de président de la FIFA, Sepp Blatter a affirmé ne pas regretter la fin de son mandat, qu'il avait acté le 2 juin dernier, quelques jours après sa réélection à la tête de l'institution.
  • "Je suis content d’arriver à la fin de mes responsabilités. Quarante et un ans, c’est beaucoup. Mais je ne peux pas me séparer du football et de la FIFA. Je ne peux pas dire que c’est fini et que je ne fais plus rien. On a développé le football avec l’aide de la télévision. Je ne peux plus prendre une autre responsabilité dans le football. Mais j’aimerai bien que cette FIFA continue d’exister comme avant. (...)"
  • "Ça ne sera pas facile pour le nouveau président de mettre en route les réformes annoncées. C’est ce que je regrette le plus. On m’a suspendu donc je n’ai pas pu travailler là-dessus. On a décapité la FIFA après une instruction rudimentaire."
  • "Quatre des cinq candidats ont parlé avec moi. Je ne peux pas prendre parti. Ce n’est pas possible. Plusieurs fédérations nationales m’ont appelé pour savoir pour qui ils devaient voter. Je leur ai dit de leur faire en leur âme et conscience."

Sur le cas Jérôme Valcke : "Il n'y a pas de preuve de ce qu'on lui reproche"

Sepp Blatter a tenu à défendre l'ancien secrétaire général de la FIFA, récemment suspendu 12 ans de toute activité liée au football par le comité d'éthique de la FIFA. Le Français a été mis en cause dans une histoire de revente de billets de la Coupe du monde 2014.
  • "On n’est pas au tribunal ici. Vous pouvez m’attaquer moi, je peux me défendre. Mais vous ne pouvez pas attaquer Jérôme Valcke. Il n’y a pas de preuve de ce qu’on lui reproche. L’histoire de son avion privé, ce n’est pas une affaire d’éthique. C’est une affaire de gestion de budget. Est-ce qu’il a vendu des billets pour la Coupe du monde 2014 ? On n’en sait rien. Sa condamnation est peut-être justifiée sur un autre plan, mais pas sur un plan éthique."
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FIFA President Sepp Blatter (L) makes a symbolic handshake with FIFA general secretary Jerome Valcke during the 65th FIFA Congress in Zurich on May 29, 2015

Crédit: AFP

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