Benitez met la pression

Pour une fois en position de force, puisque vainqueur du Mondial des Clubs avec l'Inter face au Tout Puissant Mazembe (3-0), Rafael Benitez, attaqué de toutes parts et largué en Serie A, a profité de son titre de champion du monde pour mettre les pieds dans le plat et la pression sur Moratti. "Le Mondial des clubs était un rendez-vous fondamental. Nous l'avons honoré, maintenant il faut donner l'impulsion pour le reste de la saison. C'est un moment de joie, mais on ne peut plus continuer comme ça", a lancé samedi l'Espagnol devant une assemblée abasourdie avant d'envoyer un message aux allures d'ultimatum en direction du président Moratti." Je suis un professionnel sérieux et je mérite du respect pour mon travail. Maintenant il y a trois possibilités. La première est qu'on me soutienne et me donne quatre ou cinq joueurs pour renforcer l'équipe dès janvier. La deuxième est le statu quo, continuer de la même manière sans projet ni ambitions avec un entraîneur coupable de tout. Enfin, la dernière, c'est que le président parle avec mon agent et on trouve une autre solution". Ambiance.

Prendre la succession de Jose Mourinho n'était pas aisé, l'ancien homme fort de Liverpool en a parfaitement conscience et a tenu à mettre en exergue le manque de préparation foncière de ses troupes en raison de saisons précédentes extrêmement chargées. "À la base des blessures, il y a des causes bien précises, l'équipe n'est pas toute jeune. Puis, ces deux dernières années, les joueurs ont beaucoup joué et il n'y a eu aucun travail de musculation. Les résultats sont donc logiques', a-t-il ainsi expliqué pour rappeler que l'apport de renforts est à ses yeux indispensables pour espérer combler le retard en championnat et jouer les premiers rôles en Ligues de Champions. Un appel du pied qui ne semble pas avoir été totalement entendu. "Le mercato ? Nous verrons plus tard. Mais ce n'est pas le moment de demander certaines choses", lui a répondu le président Moratti.

Le président de l'Inter Milan, Massimo Moratti, interrogé une nouvelle fois lundi, Rafael Benitez, a éludé le sujet Benitez : "Soyez tranquilles, aujourd'hui je ne parle pas, je ne veux créer de polémique avec personne", a dit M. Moratti. L'avenir de Benitez est clairement en suspens. Lundi, la presse italienne évoquait le probable licenciement de Benitez après son réquisitoire contre le club, qui ne l'a pas assez soutenu quand il était critiqué, a-t-il estimé. L'Espagnol est retourné à Liverpool pour les vacances de Noël, où est resté sa famille (il a entraîné les Reds pendant cinq ans). Luciano Spaletti (Zenit Saint-Pétersbourg), Leonardo (ex-AC Milan) ou Walter Zenga, gardien nerazzurro dans les années 1980-90, sont les noms qui reviennent le plus souvent pour lui succéder sur le banc de l'Inter, si Benitez était remercié.