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Luca Toni se remet à rêver du Mondial 2014

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 13/04/2014 à 18:09 GMT+2

Luca Toni, 36 ans, vit une seconde jeunesse à Hellas Verone. De quoi se poser en candidat pour le Mondial ?

Luca Toni aux anges après un but avec Hellas Verone en 2014

Crédit: Panoramic

Voici une belle tradition italienne qui continue d’être perpétrée, celle qui veut que ses plus grands joueurs fassent souvent preuve d’une incroyable longévité. Les Totti, Del Piero, Maldini, Inzaghi pour ne citer qu'eux, auxquels il faut donc ajouter Luca Toni. L'attaquant du Hellas Verona vit une véritable seconde jeunesse et figure actuellement à la troisième place du classement des buteurs de la Serie A avec 16 réalisations. Il martyrise de nouveau les défenses de Serie A comme lors de ses plus belles années et dans son style si caractéristique, à tel point que son nom est régulièrement cité pour faire partie de la liste des 23 italiens au Mondial brésilien.

Tout (re)commence à la Fiorentina

Personne ne pouvait prédire cet incroyable retour sur le devant de la scène. Et pour cause, il y a plus de deux ans (précisément lors du mercato hivernal 2012), Toni quittait la Juventus après une entame de saison blanche pour le Qatar et le club d'Al Nasr. Il avait 34 ans et était en nette perte de vitesse depuis presque trois saisons. Ça sentait bon le chant du cygne à coup de pétrodollars, mais un revirement de situation eut lieu quelques mois plus tard. Tout part d'un événement personnel tragique (sa compagne a accouché de leur premier enfant mort-né) qui amène à la rupture du juteux contrat, le couple Toni décide ainsi de rentrer se ressourcer en Italie.
Tenté d'arrêter, Luca accepte de donner un coup de main à une Fiorentina en pleine reconstruction, cette équipe où il avait explosé les compteurs lors de la saison 2005-06 avec 31 buts marqués en Serie A. Le début du revival commence donc à Florence. Venu pour apporter son expérience et être avant tout un homme de vestiaire, il est aligné plus souvent que prévu. Au final ce sont 8 buts inscrits en 27 matches, suffisant pour que les dirigeants florentins lui proposent de prolonger ? Du tout, ces derniers lui offrent un poste dans la direction. Seulement Toni n'a aucune envie de raccrocher les crampons et accepte le challenge du Hellas. Et avec le recul, la Fiorentina peut s'en mordre les doigts car elle aurait bien eu besoin de sa grande carcasse au vu des vicissitudes physiques du duo Gomez-Rossi. Au lieu de ça, elle se présentera au Bentegodi avec un Matri à côté de ses pompes.

Et se poursuit au Hellas 

Toni débute ainsi sa nouvelle aventure - la 16e de sa longue carrière - avec un enthousiasme de premier de la classe. Et la mayonnaise prend tout de suite avec le promu gialloblu, il se trouve parfaitement à son aise à la pointe de l'attaque du 4-3-3 façonné par Andrea Mandolini, formant un duo très complémentaire avec Iturbe. L'engouement du retour du club véronais parmi l'élite après onze années d'absence fait le reste, le Hellas s'impose comme la vraie surprise de cette saison et peut encore rêver de Ligue Europa.
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Luca Toni, Hellas Verone 2014

Crédit: Panoramic

Ce n'était pourtant pas gagné pour Toni qui devait faire avec la concurrence de Daniele Cacia, meilleur buteur Serie B l'an passé avec 24 réalisations, et de l’international espoirs Samuele Longo. Mais il a mis la barre très haute dès le début avec un doublé contre le Milan en ouverture du championnat, s'en suivent 14 autres réalisations (dont seulement un penalty), 7 passes décisives et 3 penalties obtenus, soit 57 % d'incidence sur les 47 buts inscrits par le Hellas cette saison. En un mot : indispensable. Quid de ses concurrents ? Cacia se contente des quelques miettes et Longo a dû s'exiler, impossible de tenir la comparaison face au vieux Luca. Voilà donc de très bons arguments pour envisager un retour en sélection...

Happy end au Mondial ?

Avant chaque compétition internationale, c'est le même refrain en Italie, on reparle des potentiels briscards (Totti, Di Natale, ...) pouvant donner un coup de main. Nostalgie excessive ? Non, plutôt difficultés des jeunes talents offensifs à exploser définitivement. Toni lui n'a jamais fait une croix sur la Nazionale et en a été évincé tout naturellement. Plus de traces de lui depuis la Coupe des confédérations 2009 durant laquelle il a déçu tout comme lors de l'Euro 2008 un an plutôt.
On essaye d’ailleurs tant bien que mal de chasser le souvenir de l'avant-centre pataud et apathique de ces deux compétitions. En effet, son histoire avec la Squadra Azzurra est contrastée, 16 buts en 47 caps sont un score de tout respect, mais il faut cependant diviser ces chiffres en deux périodes bien distinctes. 15 buts en 32 sélections de ses débuts en 2004 jusqu'aux matches de préparation de l'Euro 2008, puis 1 en 15 matches lors des 18 mois qui ont suivi.
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Luca Toni, Hellas Verone 2014

Crédit: Panoramic

D'où une certaine prudence quand on aborde le thème de sa candidature, mais lui n'hésite pas à se faire sa propre promo et sans épargner ses concurrents "Si des joueurs qui n'ont pas marqué un seul but sont prétendants, pourquoi pas moi ?" Pas de nom cité mais Osvaldo est clairement visé. Et à bien y regarder il y a de la place pour lui car derrière l'indiscutable Balotelli, on trouve l'Italo-argentin, Immobile, Destro et Gilardino. Le rôle de joker offensif lui semble même taillé sur mesure. Son expérience, son jeu tout en déviation et son opportunisme pourraient être précieux dans une fin de rencontre tendue et dans les deux types de scénarios.

Prandelli pas convaincu

Conserver un avantage, garder l’équipe haute et obtenir des coups-francs pour casser le rythme, ou alors partir à l'abordage, lancer des grands ballons devant pour exploiter son excellent jeu de tête. D'aucuns avancent que le climat brésilien pénaliserait son physique, mais on parle là d'un joker, du part-time, 20 minutes de jeu max. Ce cinquième ou sixième attaquant de la liste 23 qui n'est presque jamais utilisé (souvenez-vous de Borriello à l'Euro 2008, Pazzini au Mondial 2010 et Borini à l'Euro 2012), l'idée de confier ce rôle à Toni est donc très tentante.
Prandelli  n’est toutefois pas encore convaincu par cette solution car l’attaquant du Hellas ne figure pas dans la liste des 40 parue ce vendredi. 40 sélectionnables qui viendront au centre fédéral de Coverciano faire des tests physiques en vue du Mondial. Les  deux hommes en question se connaissent pourtant très bien pour s’être fréquentés à la Fiorentina de 2005 à 2007 mais ce n’est pas suffisant. La préférence concernant le joker de dernière minute se porte pour le moment sur Cassano. Toni a donc un mois pour faire changer d’avis au sélectionneur italien et s’il ne réussit pas, on se contentera largement de ce magnifique baroud d’honneur de la part d’un des plus grands avants-centres de sa génération.
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