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Pas convaincue par le projet économique de l'AC Milan, l'UEFA pourrait (lourdement) le sanctionner

Fabien Borne

Mis à jour 21/11/2017 à 19:29 GMT+1

SERIE A - Racheté l'été dernier par des investisseurs chinois, qui ont dépensé près de 235 millions d'euros sur le marché des transferts, l'AC Milan peine à obtenir des résultats satisfaisants en ce début de saison. Ce n'est pas le seul problème du club lombard, également dans le viseur de l'UEFA. Explications.

David Han et Yonghong Li

Crédit: Getty Images

"Le projet économique de l'AC Milan ne convainc pas l'UEFA. Le club lombard pourrait être exclu de la Coupe d'Europe". Voici la bombe lancée ce mardi par le quotidien espagnol Marca. Avant d'en arriver là, petit retour en arrière.
En difficulté économique depuis plusieurs années, l'AC Milan présentait en décembre 2016 une demande de "voluntary agreement" auprès de l'UEFA. Un "accord volontaire", obligatoirement à l'initiative d'un club, consistant à se mettre en conformité avec le fair-play financier dans un laps de temps déterminé. Pour vulgariser la chose, un club étant susceptible de ne pas respecter les règles du fair-play financier à court terme, sollicite l'UEFA pour obtenir un délai supplémentaire pouvant aller jusqu'à quatre ans. Plutôt que d'attendre l'ouverture d'une enquête de l'UEFA, le club prend les devants.

Milan, premier club à solliciter un "voluntary agreement"

Pour pouvoir faire cette demande, il y a plusieurs conditions à respecter, comme celle de ne pas avoir déjà été sanctionné pour manquement au fair-play financier ou de ne pas avoir déjà formulé une demande "d'accord volontaire" lors des trois années précédentes. Pour que l'UEFA valide ensuite cet accord, le club concerné doit lui prouver qu'il atteindra d'ici les délais accordés l'équilibre financier en lui exposant un business plan détaillé et en lui donnant des garanties financières. Si le club concerné et l'UEFA trouvent un arrangement, le club a des comptes à rendre à l'instance durant la période définie et peut être sanctionné s'il ne tient pas ses engagements. C'est une sorte de sursis.
En décembre 2016 donc, alors que Silvio Berlusconi cherchait à vendre l'AC Milan, son club avait fait une demande de "voluntary agreement". Mais en juin 2017, peu après la vente du club italien à Rossoneri Sport Investment, un consortium d'investisseurs chinois, l'AC Milan faisait savoir dans un communiqué qu'il avait retiré sa première demande pour en présenter une nouvelle à l'automne 2017, ce qu'avait acceptée l'UEFA. Logique puisque le club italien avait, entre-temps, changé de propriétaires. Le club lombard est d'ailleurs le premier club européen à avoir fait cette démarche depuis l'instauration du fair-play financier en 2011.

L'UEFA pas convaincue, exclusion en vue ?

Début novembre, la nouvelle direction de l'AC Milan s'est donc déplacée à Nyon, au siège de l'UEFA, pour présenter son projet économique et son business plan. Et c'est là que l'information du jour de Marca a de quoi inquiéter les tifosi rossoneri puisque le quotidien madrilène assure que l'UEFA n'a pas du tout été convaincue par les arguments milanais. Marca explique notamment que le projet économique du nouveau Milan reposerait grandement (trop ?) sur les résultats sportifs à court terme du club. Milan compterait ainsi sur une participation rapide à la Ligue des champions pour générer des revenus supplémentaires et atteindre l'équilibre. Ce qui tombe mal puisque le club est actuellement septième de Serie A après avoir dépensé près de 235 millions d'euros sur le dernier marché des transferts. Et ne peut, de doute façon, pas compter simplement sur cette manne pour développer ses revenus.
L'instance européenne aurait également des doutes sur la solvabilité du nouveau propriétaire chinois du club, Yonghong Li, qui a récemment fait l'objet d'un article inquiétant dans le New York Times, remettant en cause sa richesse et sa solvabilité. Selon Marca, l'UEFA est donc bien partie pour rejeter le "voluntary agreement" proposé par l'AC Milan, qui risquerait ainsi d'être sanctionné pour manquement au fair-play financier. Dans ce cas, l'éventail de sanctions est large et peut, dans le pire des cas, entraîner une exclusion de la Coupe d'Europe ou le retrait d'un titre. Nous n'en sommes pas encore là. Après avoir rencontré la délégation milanaise le 9 novembre dernier, l'UEFA doit se prononcer d'ici Noël. Elle pourrait soit sanctionner le club milanais, soit demander plus de temps pour examiner son dossier. L'indiscrétion de Marca donne toutefois une première tendance, et elle n'est pas très rassurante pour le club italien.
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