Face à l'Inter, la Juventus s'en est sortie sur le fil (2-3)

En Serie A, la Vieille Dame ne craque jamais deux fois d'affilée. Punie par le but du Napoli en toute fin de match le week-end dernier, la Juve a vécu un nouveau scénario renversant sur la pelouse de l'Inter Milan mais cette fois en sa faveur (2-3). Au terme d'un match d'une intensité totale, les Turinois ont été sérieusement bousculé malgré une supériorité numérique qui a duré plus d'1h15. Le but de Gonzalo Higuain les soulage et leur permet de toujours contrôler les commandes de la Serie A dans ce sprint final.

Disputé dans une ambiance électrique au stade Giuseppe-Meazza, ce 170e derby d'Italie occasionnera obligatoirement des débats pendant plusieurs jours. Au centre de la discussion, l'arbitre de la rencontre M.Daniele Orsato, qui n'a pas chômé. Dès la 5e minute, il a sorti le premier de ses 8 cartons (dont un rouge) donnant le ton d'une rencontre musclée. Lancée sans le moindre temps-mort, la rencontre a décollé à partir de l'ouverture du score de Douglas Costa, auteur d'une belle demi-volée (1-0, 13e).

Quelques minutes plus tard, Matias Vecino a voulu montrer que l'Inter avait du caractère en arrivant avec la semelle en avant sur Mario Mandzukic (16e). Au bout de deux minutes de tergiversation, l'Uruguayen a vu son carton jaune logiquement transformé en rouge (18e) suite à la consultation de l'assistance vidéo. Endormie par ce scénario parfait, la Vieille Dame a laissé son adversaire s'installer plus haut avant de croire faire le break. Mais cette fois la VAR ne lui a pas profité : le but inscrit par Blaise Matuidi a été accordé avant d'être annulé pour un hors jeu flagrant (45e+2).

Surmotivée par la tournure de la première période, l'Inter est revenue sur la pelouse pour offrir une deuxième période de haute intensité à son public. Plus mordants dans les duels, les nerazzurri ont su faire oublier leur infériorité numérique provoquant un nombre d'erreurs techniques rare dans le camp adverse. Emportés par leur fougue, ils ont naturellement pris l'avantage grâce à une tête de Mauro Icardi (1-1, 52e) puis à un débordement d'Ivan Perisic conclu par un but contre son camp d'Andrea Barzagli (2-1, 65e).

Entre-temps, Miralem Pjanic aurait dû être exclu pour un deuxième jaune suite à une faute grossière (57e). Une décision dont la Juve, bousculée comme rarement, a profité pour forcer la décision face à un adversaire de plus en plus faible physiquement et inquiété par l'entrée décisive de Paulo Dybala. Dans les bois interistes, Samir Handanovic a pourtant longtemps repoussé le couperet en gênant Gonzalo Higuain (63e), avant de sortir avec la main opposée un coup franc du milieu offensif argentin (75e). Mais prise à la gorge et complètement acculée autour de sa surface après la sortie de son capitaine Icardi (84e), l'Inter a fini par craquer.

Et il a suffi de trois minutes. Sûrement inspiré par le deuxième but de l'Inter, Juan Cuadrado a vu son centre dévié dans son propre but par Milan Skriniar (2-2, 87e). Puis, pratiquement sur l'engagement, la Juve s'est procurée l'un de ces coups francs dont se délecte Dybala. De son pied gauche, l'international argentin a déposé le ballon sur la tête de Gonzalo Higuain, buteur à bout portant (2-3, 89e). A trois journées de la fin et avec un dernier choc à disputer pour le compte de la 37e journée face à l'AS Roma, la Juve, sextuple championne en titre, envoie un message aux Napolitains : elle ne lâchera rien.