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Le vent a tourné en Serie A

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 28/04/2018 à 17:52 GMT+2

Vainqueur du choc dimanche dernier, le Napoli est revenu à une petite longueur de la Juve mais le dépassement ne semble être qu'une question de temps désormais.

Pjanic Allan Juventus Naples

Crédit: Getty Images

A croire que les joueurs de Serie A, les Italiens en tout cas, tiennent à se faire pardonner. En cette année noire pour le football transalpin marquée au fer rouge par l'absence de sa sélection à la prochaine Coupe du monde, nous sommes en train de vivre un des plus passionnants épilogues de l’histoire de ce championnat, et à tous les étages qui plus est. On est particulièrement gâté concernant la course au titre, puisque, outre le suspense arithmétique, le profil antinomique des deux antagonistes rend le final encore plus trépidant. Le Napoli a ainsi tout relancé avec sa victoire 1-0 à Turin dimanche soir, et même s’il reste derrière au classement, il donne l’impression d’avoir pris un ascendant psychologique.

Se nourrir de l’euphorie

Les chiffres divergent mais ils sont, quoi qu’il en soit, considérables ; on parle de 10000 à 20000 supporters ayant accueilli les joueurs à l’aéroport Capodichino dans la nuit de dimanche à lundi. Des scènes de liesse légitimes pour fêter un succès crucial qui pourrait être le tournant de la saison. Le Napolitain est un concentré d'enthousiasme, d’excès et de spontanéité, il ne s’agissait donc pas d’une festa scudetto avant l’heure, seulement d’une profonde volonté de communier entre un peuple et son meilleur étendard. On est typiquement dans une situation d’engouement contagieux. Les hommes de Sarri ne se sentent pas déjà sacrés, ils ont juste fait le plein d'énergie et d’ondes positives avant d’attaquer le sprint final. Tous les voyants sont au vert, et celui du moral tend vers l'émeraude. L'environnement de travail est en ce moment idéal, et quand la tête va, tout suit. Le Napoli fera tout pour repasser devant, mais - et il est important de le rappeler - sans aucune obligation d’y arriver. Tout l’inverse d’une Juventus qui a vu une délégation de supporters venir lui mettre la pression mercredi à son centre d'entraînement alors qu’elle réalise, chiffres en main, le deuxième meilleur championnat de son histoire.
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Dries Mertens et ses coéquipiers fêtent la victoire de Naples face à l'Udinese, le 18 avril 2018

Crédit: Getty Images

L’inertie s’est inversée

S’imposer chez son adversaire direct et revenir à un petit point à quatre journées de la fin du championnat a forcément une incidence, mais la façon dont ce succès s’est dessiné l’accentue un peu plus. Le timing d’abord, dans le money time, à la 90ème minute, de quoi faire ruminer encore plus son adversaire. La typologie de but ensuite, un coup de tête surpuissant au milieu d’une défense complètement dépassée. Combien de fois, depuis dimanche, les juventini ont vu défiler devant leurs yeux les images du saut majestueux de l’immense Kalidou Koulibaly ? Une action qui marque les esprits plus qu’une frappe déviée ou un penalty. Enfin, la physionomie de la rencontre avec un leader de Serie A recroquevillé, contraint parfois de dégager en touche. L'approche tactique de Max Allegri peut avoir entamé l’estime de soi de certains éléments, notamment Paulo Dybala, remplacé dès la mi-temps, un véritable camouflet pour la Joya. Le doute s’est immiscé dans les rangs de la Juventus qui est passée d’un +9 virtuel lors de la première mi-temps de la 33e journée au +1 actuel. L’inertie s’est inversée et est désormais en faveur des partenopei qui vont pouvoir compter sur un allié de choix.

Le calendrier, véritable douzième homme

Il est inspecté dans tous ses recoins car plus que l’état de forme, le banc de touche ou les inspirations des entraîneurs, c’est lui qui pourrait faire la différence. Juve et Naples ont deux déplacements et deux réceptions et vont se déplacer et recevoir en même temps. Le hasard du calendrier fait fantasmer sur une improbable triple alliance en faveur du Napoli qui enchainera la Fiorentina et le Torino tandis que la Juve rendra visite à l’Inter dans un premier temps. Trois possibles arbitres de cette course au titre ayant la Vieille Dame pour rival honni. Les nerazzurri, qui doivent déjà s’imposer absolument afin d’espérer se qualifier pour la prochaine Champions League, ont une raison supplémentaire pour redoubler d'efforts, tandis que l’application des viola et granata sera observée de près. Toutefois, le prochain match du Napoli ne sera pas plus aisé que celui de son adversaire, la Fiorentina peut toujours prétendre à participer à l’Europa League, un objectif auquel elle tient encore plus depuis la disparition de son capitaine Davide Astori.
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Gianluigi Buffon, Mehdi Benatia, Juventus, Getty Images

Crédit: Imago

En fait, si les azzurri s’imposent à l’Artemio Franchi, ils auront fait le plus dur, le triptyque Torino (domicile), Sampdoria (extérieur) et Crotone (domicile) étant plus abordable. Le premier pourrait être éliminé de la petite Europe, contrairement au second mais qui lâche cependant du lest, seul bémol, le troisième, pas certain d'être maintenu. De son côté le leader alternera les extrêmes, la réception de Bologne en pré-vacances et d’un Hellas probablement relégué, et un déplacement chez la Roma qui rejoindra volontiers le front anti bianconero. Sans oublier la finale de Coupe d’Italie, le 9 mai, contre le Milan. Enfin, ultime facteur mais pas des moindres, la programmation. Le Napoli jouera un jour après son rival pour les deux prochaines journées, quant aux deux dernières, son board fait le forcing auprès de la Lega pour que le principe de simultanéité soit appliqué. De quoi pimenter encore un peu le dénouement du plus indécis des championnats européens.
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