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Les "plus" d’une année de calcio

Valentin Pauluzzi

Publié 28/12/2017 à 22:27 GMT+1

Douze distinctions pour les douze mois d’une année 2017 riche en émotions pour le football italien.

Dries Mertens, Vlad Chiriches et Lorenzo Insigne durant la victoire 3-1 de Naples face à Sassuolo

Crédit: Getty Images

Le plus lâche

On a attendu très tard en salle de presse le soir de ce funeste 13 novembre 2017. Il s’était pointé à minuit passé, éprouvé et avait même présenté ses excuses auprès des supporters. Mais pas de démission, malgré le pire résultat de l’histoire de la Nazionale. Pis, le lendemain, il se permettait d’ironiser sur le “meilleur bilan parmi tous les sélectionneurs italiens” avant de se reclure dans son domicile “barisien”. Giampiero Ventura n’était pas le seul responsable, mais il s’est sacrément foutu du monde. Une génération de gamins sera privée de sa première Coupe du Monde, ça méritait de rendre son tablier manu militari. Il a préféré se faire licencier et toucher ses indemnités.
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Gian Piero Ventura

Crédit: Getty Images

Le plus poignant

J’en ai vu des adieux déchirants, j’avais moi-même assisté à celui des sénateurs du Milan en 2012 (Gattuso, Nesta, Inzaghi), mais ce qui s’est passé à l’Olimpico en mai dépasse tout entendement. Un mélange de mise en scène et de spontanéité pour un moment de communion intense et unique entre un peuple et son porte-parole. Les enjeux et le scénario du dernier match contre le Genoa ayant rendu le tout encore un peu plus mélodramatique. On n'est pas près d’oublier la der de Francesco Totti qui est en train de réussir sa reconversion, qui plus est.
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Totti, les chiffres de la légende

Le plus vénal

Histoire de nous ramener rapidement à la réalité, quelques jours plus tard, un gamin de 18 ans refusait dans un premier temps de prolonger son contrat au sein d’un club qui a lancé sa carrière. Le début d’un long feuilleton composé d’épisodes souvent grotesques (point d'orgue, l'excuse du compte Instagram piraté) où chacun a ses responsabilités, surtout Gianluigi Donnarumma qui savait très bien à quoi s’attendre en s’attachant les services de Mino Raiola. Mi-juillet, il a finalement paraphé son nouveau bail accompagné d'un salaire de 6 millions d’euros (3ème gardien le mieux payé au monde après Neuer et De Gea). Démesuré pour un joueur qui a encore tout à prouver sur le terrain, mais qui a vite fait comprendre qui il était en dehors.

Le plus frais

Ou la plus fraiche. Le potentiel était là depuis des années, il fallait juste trouver le bon bonhomme pour l’exploiter. Gian Piero Gasperini semblait fait pour ce club et on se demande pourquoi les dirigeants bergamasques n’y avaient pas pensé avant. La 4e place historique (synonyme de qualif en Champions League à un an près) et une tripotée de jeunes joueurs lancés ou relancés à en faire pâlir des “maestri” surmédiatisés à souhait. Le pillage partiel ordonné par les top clubs n’a eu presque aucune incidence et l’Atalanta est repartie de plus belle.

Le plus inattendu

Que les suiveurs de la Juve et du football italien soient persuadés que la malédiction des finales perdues allait être brisée était une chose. Que les joueurs de la Juve eux-mêmes soient convaincus de la même chose en est une autre. Dybala l’a admis sans sourciller lors de mon interview pour France Football. Un excès de confiance inhabituel de la part de la Vieille Dame. L’ampleur du score en finale de la Ligue des champions a fait de cette défaite un naufrage, et c’est même la première chose qu’on retient de l’année de la Juve malgré un nouveau doublé coupe-championnat.
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Buffon, Bonucci - Juventus-Real Madrid - Champions League 2016/2017 - Getty Images

Crédit: Getty Images

Le plus bancable

Si van Dijk a signé en faveur de Liverpool pour 84 millions d’euros, la Lazio a toutes les raisons d’en espérer le double pour Milinkovic-Savic. Le profil particulier du milieu serbe continue d’attiser les curiosités des Top clubs. Un alliage de puissance physique et d'aisance technique qui lui vaut le surnom de "Pogba Blanc", avec l’insupportable cirque médiatique en moins. C’est un des joueurs qui a le plus progressé sur l’année 2017, et son potentiel n’est encore que partiellement exploité. Prochain transfert record sur la liste, on prend les paris ?

Le plus autodidacte

Lorsqu’il a débarqué à la Juve, Blaise Matuidi figurait au 4e rang dans la hiérarchie des joueurs pouvant postuler à une place de titulaire dans le milieu à deux turinois. C’est d'ailleurs la réflexion que moi, et beaucoup d’autres, nous étions faite : pourquoi affronter une concurrence aussi élevée (Pjanic, Marchisio, Khedira) à un an du Mondial ? On avait sous-estimé l’hypothèse d’un changement tactique. Et si Allegri a opté pour un 4-3-3, c’est justement pour éviter de se passer de l’ancien Parisien devenu vite indispensable. Matuidi s'est créé sa place de titulaire en virant Dybala de l’équipe-type.
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Matuidi : "Il faut que je fasse encore plus"

Le plus communiste

La République populaire de Chine a depuis longtemps épousé le libéralisme économique, or, chassez le naturel, il revient au galop. Les investissements massifs dans le monde du foot occidental ont été contenus par une série de directives du parti communiste. Le Milan et l’Inter n’avaient pas prévu cet effet boomerang, les premiers ont ainsi eu du mal à compléter la vente du club, les seconds ne pourront pas compter sur les fonds sans fond de Suning une fois débarrassés du fair-play-financier. Là est toute la différence entre être revendu à des Chinois, des Qataris ou des Russes.

Le plus incompris

Oui l’application de l’arbitrage vidéo nécessite une période de rodage, oui il y a eu quelques loupés évitables et des décisions pas toujours compréhensibles, mais la plupart des erreurs ont été éradiquées. Or, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les théories complotistes resurgissent. Une vieille tradition italienne qui se base avant tout sur une bonne dose de mauvaise foi et une grosse méconnaissance des règles du football. Et maintenant de l’utilisation de la vidéo…
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Referee Sandro Ricci looks at the video footage during the FIFA Club World Cup semi-final

Crédit: Getty Images

Le plus odieux

On a dépassé le cadre du chambrage depuis bien longtemps. Les stickers à l’effigie d’Anne Frank avec un maillot de la Roma ont été une bonne piqûre de rappel concernant le background politique et “culturel” du kop de la Lazio. Un problème insoluble avec lequel nous sommes contraints de cohabiter en Italie et un énième dérapage qui souille malheureusement la belle saison des biancocelesti. La tentative de rattrapage de la part de la direction a été maladroite et la réaction de la grande majorité du peuple laziale regrettable, puisqu’ils ont préféré opter pour l’acharnement journalistique.

Le plus culotté

Après une année sabbatique, le fantasque Antonio Cassano pensait reprendre du service dans un club de Serie A comme si de rien n’était. Son passage au Hellas Vérone a vite tourné au burlesque avec plusieurs annonces et démentis pour, au final, rompre son contrat et rentrer à Gênes donner des interviews en taxant tel ou tel collègue d’être surcoté. Une fin de carrière digne du personnage.

Le plus méritant

Le risque d’overdose n’est jamais bien loin lorsqu’on chante sans cesse les louanges d’un club ou d’un joueur, mais les hommes de Maurizio Sarri ont atteint un niveau de jeu effarant. Une qualité loin d'être incompatible avec le pragmatisme des résultats puisque les azzurri ont récolté le plus de points sur l’année civile en Italie (96). Alors, tout n'est pas parfait mais il s'agit de raisonner selon une logique de rapport qualité/prix. Voilà pourquoi le Napoli est pour moi le numero uno toutes catégories de cette année de calcio.
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Allegri : "Naples est extraordinaire"

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