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Bentornato Carlo... mais il était temps !

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 03/08/2018 à 08:59 GMT+2

Serie A - Carlo Ancelotti fait son retour en Italie après presque dix ans d'absence, et pour marquer le coup, il a surpris tout le monde en s'engageant avec le Napoli.

Carlo Ancelotti le 21 avril 2018 à Genève

Crédit: Getty Images

Avant de passer à Carlo, je tiens à prendre le temps de rendre un petit hommage à Maurizio Sarri car, mine de rien, son histoire au Napoli s'est terminée en eau de boudin. Déjà, il n'a même pas pu saluer les siens, tout juste un tour d'honneur, comme le reste de l'équipe lors de la der' de la saison face à Crotone. S'en est suivi un long bras de fer avec son président Aurelio de Laurentiis afin d'être libéré pour s'engager en faveur de Chelsea, tardivement, le 14 Juillet. Son contrat comprend d'ailleurs des pénalités s'il s'avisait à vouloir recruter d'autres joueurs azzurri en plus de Jorginho. C'est dire.
Son départ à l'étranger est une triste nouvelle pour le football italien qui perd un excellent entraineur et enseignant hors-pair, capable de faire progresser les individualités au sein d'un collectif parfaitement rodé. Les plus mesquins retiendront son palmarès vierge, sa communication, son survêtement mais ce qu'a réalisé Sarri au Napoli rentre directement dans l'histoire du calcio. Sans contestation. Pour un Carlo de retrouvé, un Maurizio de perdu.

Tout le monde devrait l'aimer

"C'était les années Carlo, les années 2000. Des émotions dans le cœur, des nuits-feux d'artifice." Cette chanson ne fait pas partie de mon répertoire favori, mais la reprise version "rossonera" rend plutôt bien. Neuf ans d'attente. C'est long. On retient le 23 Mai 2009 comme l'adieu, gâché, de Paolo Maldini à San Siro. Hors, on oublie souvent que ce même jour, Ancelotti apparaissait pour la dernière fois sur le banc du Milan à domicile (restait un déplacement à Florence). J'ai là aussi le souvenir d'un adieu mitigé, des propos déplacés de Silvio Berlusconi, un public milanais qui poussait presque un ouf ! de soulagement. De l'ingratitude.
Pourtant, rien n'égalera ce cycle. Il y a en a eu des plus victorieux, des plus dominateurs, mais il n'y avait pas la patte Carlo faite de bonhomie, simplicité et humanisme. L'allure et le comportement d'un père de famille bienveillant envers une génération frôlant la perfection sur et en dehors du terrain.
Pas que je veuille vous imposer mes sources d'inspiration ou vous bassiner avec ma vision de ce sport, mais je pense qu'Ancelotti appartient à ce cercle fermé des personnages faisant du bien à un monde du foot constamment dans l'exagération. Le reste de l'Europe en a profité - Angleterre, France, Espagne, Allemagne - pendant presque une décennie, tel un chanteur en tournée lui qui aime pousser la chansonnette. C'est le retour à la maison, enfin, mais pas où on l'attendait.
Le Napoli version 2018/19

Un challenge plus fort que les promesses

Jamais vraiment intéressé par la Squadra Azzurra, pendant un moment, les rumeurs faisaient état d'un intérêt de la Juventus où il a déjà œuvré entre 1999 et 2001, perdant deux scudetti sur le fil et sans avoir "matché" avec l'environnement de la "Vieille dame". Un retour au Milan n'est pas prévu pour le moment, et égoïstement, je m'en réjouis, car c'est la garantie de préserver le souvenir radieux de son ère glorieuse. Il s'est juré d'exercer un jour à la Roma avec laquelle il a conservé un lien très fort mais n'a pas encore trouvé le bon timing. L'Inter, c'est hors de question "par respect pour ma propre histoire, même si j'étais interista dans ma jeunesse", justifie-t-il.
Ne restait plus que le Napoli. Un challenge autrement plus excitant, jamais il n'a bossé dans un contexte aussi passionné ou au sein d'un club aux capacités financières restreintes (5ème budget de Serie A). Même s'il n'a rien à démontrer à personne, Carletto s'est remis en question via ce choix de carrière. Il va devoir faire avec les moyens du bord et exploiter un effectif de qualité, certes, mais formaté par les mécanismes de son prédécesseur. Surtout, il débarque dans un club habitué à multiplier les alibis pour justifier ses limites. Ce choc culturel est le défi le plus difficile à relever.

Quelles ambitions, du coup ?

Un mariage surprenant dont les ambitions sont difficilement définissables. Faire mieux que son prédécesseur, cela voudrait dire remporter le titre. Or, la Juve a recruté le meilleur joueur du monde, l'Inter effectue un mercato haut de gamme, la Roma s'est très bien renforcée, le Milan vient de signer Gonzalo Higuain et même la Lazio ne plaisante pas. Il va d'abord falloir penser à conserver sa place dans le Top 4 pour une nouvelle qualification en Ligue des champions.
Carlo Ancelotti (FC Bayern Munich) le 27 septembre 2017à Paris
Tiens, et si cette dernière devenait l'objectif prioritaire ? Qui attendait Liverpool en finale cette saison ? Un discours tentant quand on connaît la réussite d'Ancelotti dans cette compétition (deux victoires en tant que joueur, trois en tant qu'entraineur), mais le CV ne fait pas tout évidemment. Ce serait trop simple.
Dans un certain sens, la situation est presque frustrante pour le Napoli, faire signer un des meilleurs techniciens de l'histoire sans avoir vraiment l'impression de pouvoir passer un cap. D'ailleurs, les banderoles de contestation fleurissent au pied du Vésuve et de nombreux tifosi exigent le recrutement d'un attaquant de classe internationale. Difficile de se projeter, mais il y a tout de même une certitude : on n'a pas envie de voir Carletto rater son retour en Italie.
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