Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Serie A - Hellas Vérone - Atalanta Bergame : La Dea peut-elle vraiment gagner le Scudetto ?

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 11/12/2021 à 18:30 GMT+1

SERIE A - Éliminée de la Ligue des champions, jeudi soir, l'Atalanta Bergame a vu son objectif d'une troisième qualification consécutive en huitièmes de finale s'envoler. Mais la Dea, qui compte bien jouer le coup à fond en Ligue Europa, est également candidate au titre dans le championnat italien. Alors, les hommes de Gian Piero Gasperini peuvent-ils le faire ?

Esultanza di gruppo dopo il gol di Ilicic durante Atalanta-Manchester United - Champions League 2021/2022

Crédit: Getty Images

Le message a le mérite d'avoir été limpide. En une semaine chrono, l'Atalanta Bergame a prévenu tous les mastodontes de Serie A : oui, il va falloir compter sur elle pour le titre de champion d'Italie. Après avoir battu la Juventus (0-1) à Turin le 27 novembre dernier, les Nerazzurri étaient attendus au tournant face au Napoli, leader du classement, samedi. Avec l'ensemble des médias s'accordant à dire qu'un éventuel succès officialiserait leur candidature pour le Scudetto. Bien que menée à une trentaine de minutes du coup de sifflet final, la Dea a finalement renversé la bande à Luciano Spalletti, certes très amoindrie, pour l'emporter sur le fil (2-3) au Stade Diego Maradona.
Battre la Juve et Naples en sept jours, qui plus est à l'extérieur, n'est pas vraiment donné à tout le monde. Gasperini et ses hommes l'ont fait. Et le plus dingue dans tout ça, c'est que personne n'est vraiment étonné.
Depuis quelques années maintenant, l'Atalanta est tout sauf une surprise. Elle s'est même tranquillement installée dans le top 4 de Serie A, synonyme de qualification en Ligue des champions. Parfaitement gérée par la famille Percassi, superbement renforcée année après année par la direction sportive et ses équipes de scouting, magnifiquement entraînée par Gian Piero Gasperini, la Dea continue de rayonner.
Le scudetto ? Le jour où nous serons premiers...
Peu importe les départs. Le "Papu Gomez" a fait ses valises en janvier dernier après une brouille avec son entraîneur ? Ce serait presque déjà oublié. Des joueurs comme Franck Kessié, Andrea Conti (AC Milan), Bryan Cristante, Gianluca Mancini (AS Rome), ou plus récemment Cristian Romero (Tottenham), Timothy Castagne (Leicester), Musa Barrow (Bologne), Dejan Kulusevski (Juve) sont partis eux aussi ? Les dirigeants bergamasques ne se sont jamais fait prendre de court, trouvant toujours des remplaçants à la hauteur, si ce n'est même mieux.
Ils ont encaissé, au total, plus de 300 millions d'euros depuis janvier 2017, pour plus ou moins une vingtaine de départs. Le tout sans perdre de vue l'aspect sportif et les résultats. Un modèle pour beaucoup d'autres clubs, qui rêvent probablement d'atteindre un chiffre d'affaires (positif) estimé à 241 millions d'euros et "seulement" 75 millions de coûts de fonctionnement.
Battue par Villarreal (2-3) et éliminée de la C1 jeudi soir, l'Atalanta a bien évidemment des regrets, elle qui rêvait d'une troisième qualification consécutive en huitièmes de finale. Mais les Nerazzurri n'en font pas un drame non plus. Il sont conscients du long chemin effectué ces dernières années. De la lutte pour le maintien à trois minutes d'une qualification historique face au PSG en quart de finale de Ligue des champions il y a un peu plus d'un an.
Reversée en Ligue Europa, la Dea sait qu'elle aura son mot à dire dans une compétition à sa portée. "Nous allons regarder attentivement le tirage au sort", a déjà prévenu Rafael Toloi. Mais à Bergame, tout le monde a un rêve. Et à vrai dire, personne ne s'en cache vraiment. Oui, l'objectif du titre en Serie A n'est plus une utopie. Après trois saisons consécutives sur le podium, le Scudetto est désormais le grand objectif des "Gasperini's boys", qui font partie de l'échappée de tête regroupée en quatre points. L'AC Milan (38 pts) mène la danse, devant l'Inter (37 pts), le Napoli (36 pts) et donc l'Atalanta (34 pts). Derrière, le peloton, mené par la Juventus, est à la traîne et pointe actuellement à sept points.
Esultanza di gruppo al gol di Duvan Zapata in Atalanta-Manchester United - Champions League 2021/2022

Pour Emery, c'est une "équipe d'élite avec un jeu magnifique"

"Le championnat est encore long, a toutefois tempéré Gian Piero Gasperini après la victoire sur le terrain du Napoli. Gagner ici, une semaine après la Juve, ce sont deux médailles d'or. Tout le monde parle du scudetto, mais nous n'avons encore jamais été premiers. Le jour où nous serons tout là-haut, on pourra en parler (...) Au maximum, nous avons été deuxièmes la saison dernière. Mais nous n'avons jamais été en tête. Ce qui est certain, c'est qu'on ne va pas se dégonfler." Au fond, le chef d'orchestre de la symphonie bergamasque y croit. Cette saison, il pourrait toucher du doigt un rêve que personne n'aurait osé faire dans la ville lombarde il y a encore quelques années. Fondée en 1907, l'Atalanta n'a en effet jamais remporté le "tricolore". Conscient et lucide, le "Gasp" préfère garder les pieds sur terre. Pour l'instant...
De son côté, Unai Emery est, quant à lui, resté impressionné par le jeu collectif de Duvàn Zapata et ses coéquipiers. "C'est une grande victoire face à une équipe qui joue très bien en Ligue des champions, confiait l'entraîneur de Villarreal, jeudi. De plus, elle joue aujourd'hui le titre en Serie A. C'est une équipe d'élite avec un jeu magnifique."
Et pourtant, l'Atalanta avait attendu d'être menée 3-0 pour se mettre enfin en marche. Une (mauvaise) habitude qu'elle a souvent en début de saison, notamment en championnat. Lors des douze premières journées de ce cru 2021-2022, son rendement affichait 6 victoires, 4 nuls et 2 défaites. Depuis, le moteur est officiellement en route avec cinq victoires consécutives. Mais pour viser le Graal, Gasperini estime toutefois que son équipe doit encore corriger certains points.
picture

Conte prévient le PSG : "L'Atalanta, c'est un géant en Italie"

"On doit encore progresser d'un point de vue technique, confiait-il la semaine passée. Nous perdons trop souvent des ballons simples à jouer qui nous exposent au jeu adverse. On doit également apporter quelques corrections sur le travail d'équipe. Mais d'un point de vue mental, mes joueurs sont plus forts que tout." Difficile de lui donner tort. Menée à Naples, l'Atalanta a tout renversé dans les vingt-cinq dernières minutes. Elle a notamment frôlé deux fois une "remontada" face à l'AC Milan (de 0-2 à 2-3) et Villarreal (de 0-2 à 2-3) cette saison. Après s'être écroulée contre les Young Boys, la Dea était parvenue à arracher le nul (3-3) à la 88e minute.

Gosens, l'arme fatale

Une explication peut notamment se trouver dans les grandes ressources dont elle dispose. Il suffit d'imaginer que des joueurs tels que Luis Muriel et Mario Pasalic étaient sur le banc face à Naples. En feu, Ruslan Malinovskyi a presque changé le match à lui tout seul lors de son entrée contre Villarreal. Matteo Pessina, auteur de deux buts avec l'Italie à l'Euro 2020, serait aujourd'hui presque considéré comme un remplaçant. Machine à marquer depuis des années, l'Atalanta est actuellement la deuxième meilleure attaque du championnat (35 buts) derrière l'Inter (39 buts).
Si elle parvient à s'améliorer dans l'approche et la gestion mentale d'une rencontre, l'équipe de Gasperini, qui marche parfois dans la réaction plus que dans l'action, peut devenir redoutable. Enfin, le retour de Robin Gosens, prévu pour début 2022, pourrait donner une nouvelle impulsion à l'Atalanta pour la deuxième partie de saison. Gravement blessé, l'international allemand est une arme indispensable au bon fonctionnement des mécanismes de Gasperini. Elle pourrait devenir fatale dans la folle quête du scudetto.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité