Serie A - Flops et mauvaise gestion du mercato de l'AS Rome : Florent Ghisolfi, par ici la sortie
L'histoire est déjà terminée entre l'AS Rome et Florent Ghisolfi. Après une seule saison, le directeur sportif français a finalement été remercié ce mardi par Dan Friedkin, propriétaire américain du club, officiellement d'un "commun accord". Mais en coulisses, nombreux sont les reproches faits à l'ancien dirigeant de Lens et Nice, notamment sur sa gestion de certains dossiers du mercato.
"346 millions dépensés par Manchester City en 2025, c'est presque obscène"
Video credit: Eurosport
C'est donc ça, la Dolce Vita ? Vraiment ? Si Florent Ghisolfi n'était certes pas vraiment venu à Rome dans l'optique de s'octroyer des vacances, l'ancien coordinateur sportif à Lens (2019-22) puis directeur sportif à l'OGC Nice (2022-24) a vu son séjour dans la capitale italienne tourner au vinaigre. Au point qu'il s'est terminé officiellement mardi après une seule année, alors qu'il devait porter initialement sur trois. C'est dire l'ampleur du fiasco. Arrivé en mai 2024 au poste de directeur sportif de l'AS Rome, l'ancien joueur de Bastia a rapidement fait face à bien des difficultés, au point que des rumeurs de départ circulaient déjà... en septembre dernier. Avant de se plaquer, oui, mais sans jamais réellement disparaître.
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- Ça tourne au vinaigre : Ghisolfi déjà sur le départ à la Roma
À l'époque, les médias italiens (et surtout ceux romains) reprochaient notamment à Ghisolfi son manque de maîtrise de la langue de Dante. Un aspect sur lequel il a toutefois rapidement progressé, n'hésitant plus à se présenter au micro des diffuseurs avant les rencontres. Mais il faut croire que cela n'a pas suffi pour l'ancien milieu de terrain, qui traînait probablement trop de casseroles derrière lui depuis sa venue dans la ville éternelle.
Turbulences
L'été dernier, la Roma avait par exemple dépensé 110 millions d'euros sur le mercato, et le rendement de certaines recrues a parfois laissé les observateurs dubitatifs. Ce fut le cas, par exemple, d'Enzo Le Fée, débarqué pour plus de 20 millions d'euros et parti l'hiver dernier direction Sunderland. Même s'il y a eu aussi quelques bonnes pioches, comme le transfert de Manu Koné, auteur d'une très bonne première saison sous le maillot giallorosso. Ghisolfi s'est également retrouvé dans l'œil du cyclone en tout début de saison, lorsque le classement de la Roma pleurait (quatre points d'avance sur la zone de relégation à la mi-novembre) et que les turbulences se faisaient sérieuses.
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Florent Ghisolfi
Crédit: Getty Images
L'ancienne directrice générale du club Lina Souloukou a notamment décidé de faire ses valises après avoir reçu des menaces de la part de certains supporters, lui reprochant notamment le départ de Daniele De Rossi après seulement quatre journées. Florent Ghisolfi n'avait pas non plus une relation idyllique avec l'ancien international italien, idole du peuple romain et légende intouchable. "Aujourd’hui, nous sommes dans une situation très difficile et c’est aussi le moment d’assumer nos responsabilités. Nous nous excusons auprès des supporters, qui souffrent dans leur cœur, et nous sommes tous responsables de cette situation", reconnaîtra Ghisolfi au moment de présenter Ivan Juric, le successeur de "DDR". Il sera viré quelques semaines plus tard après une succession de mauvais résultats.
Si la Roma limitera les dégâts avec une cinquième place finale, elle le devra uniquement à son sauveur Claudio Ranieri, probablement la seule personne capable de normaliser une situation aussi ubuesque. "Sir Claudio", devenu à l'issue de cette saison conseiller de la famille Friedkin, a également été à la manœuvre pour convaincre Gian Piero Gasperini de prendre sa succession, éclipsant quelque peu le rôle de Florent Ghisolfi, certes présent au moment de la rencontre décisive à Florence fin mai.
Le cas Svilar
Comme si cela ne suffisait pas, Ranieri, 73 ans, a dû aussi décrocher son téléphone pour ramener le calme dans le dossier Mile Svilar. Devenu gardien titulaire des Giallorossi, élu meilleur portier de la saison de Serie A par la Ligue, ce dernier semblait tout proche du départ en raison de négociations devenues très tendues autour de sa prolongation de contrat.
"C'est Ghisolfi qui a géré ce dossier. J'ai juste appelé Svilar en lui disant que nous voulions réussir, que nous voulions construire une grande Roma et que toutes les conditions étaient réunies, car c’est un garçon ambitieux", a confirmé Ranieri mardi en conférence de presse. Son intervention a été décisive, notamment auprès de l'agent de Svilar, en froid avec Ghisolfi selon les médias italiens. Pas de quoi faire grimper sa côte de popularité auprès de Dan Friedkin, qui n'aurait pas apprécié non plus le départ avorté d'Angelino en Arabie saoudite. Tout comme "ses relations dégradées avec certains agents" habituellement proches du club, écrivait le quotidien romain Il Messaggero mardi.
"C'est l'histoire d'un amour qui n'a jamais vu le jour, écrivait La Gazzetta dello Sport mardi. Il n'a jamais été aimé par l'environnement romain, aussi pour n'avoir jamais utilisé la langue italienne (...) Il a collectionné les flops éclatants sur le mercato, et cela risque de peser sur le présent et le futur du club. Avec les personnes en dehors du club, il a maintenu une attitude de très peu de partage (...) Le centre d'entraînement de la Roma était devenu son bunker." Dans sa chute, Florent Ghisolfi, qui devient le seizième dirigeant de la Roma à prendre la porte en cinq ans, entraîne également le "team manager" Simone Ricchio, lui aussi arrivé en provenance de Nice.
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