Interview de Stéphane Bahoken (Kayserispor) : ""Ici en Turquie, Victor Osimhen va vraiment s'éclater"

Un an après son arrivée à Kayserispor, Stéphane Bahoken s'est confié à Eurosport sur son expérience en Turquie, où il évolue depuis 2022. Le style de jeu en Süper Lig, le management de son entraîneur Burak Yilmaz, l'engouement sur et en dehors des terrains, Arda Güler, Mauro Icardi, l'arrivée de Victor Osimhen à Galatasaray, ses ex-clubs... l'ancien attaquant d'Angers n'élude aucun sujet.

Stéphane Bahoken (Kayserispor) ici face à Galatasaray.

Crédit: Getty Images

Stéphane Bahoken, vous évoluez en Turquie depuis deux ans (Kasimpasa entre 2022 et 2023 puis Kayserispor). Comment vous sentez-vous en Süper Lig ?
Stéphane Bahoken : C'est un championnat complètement différent comparé à la Ligue 1. Je dirais que c'est un peu plus compliqué pour moi actuellement par rapport à mon arrivée à Kasimpasa, où j'ai enchaîné les matches. Là, je joue moins à Kayserispor et il faut que je regagne ma place sur le terrain. J'espère marquer le plus de buts possibles, que le club se maintienne (actuellement 17e et en position de relégable) et prendre du plaisir. Après, je trouve que la Süper Lig est un beau championnat avec pas mal d'anciens joueurs de Ligue 1. Puis affronter Galatasaray, Fenerbahçe ou Besiktas, ça reste des gros matches à jouer.
En quoi le championnat turc diffère-t-il de la Ligue 1 ?
S.B. : Quand je jouais en L1, je trouvais que c'était plus tactique. On jouait plus au ballon et on avait des schémas bien ancrés alors qu'en Turquie, il y a un peu moins de tactique, c'est un peu du football à l'anglaise. C'est presque tous à l'abordage. Ici, il y a plusieurs joueurs très techniques, rapides et vifs. Après pour moi, la L1 reste un peu au-dessus.
Burak Yilmaz, l'ancien attaquant du LOSC (2020-22), a été nommé coach de Kayserispor lors de l'intersaison. Est-il aussi bouillant sur le banc ?
S.B. : Non, c'est différent. En France, j'avais joué contre lui lors des saisons 2020-21 et 2021-22 lorsque j'évoluais à Angers. D'ailleurs, il s'en est rappelé lors de nos premiers échanges. En tant que joueur, il avait vraiment un gros caractère. Aujourd'hui, il est un peu plus posé sur le banc (il a commencé sa carrière de coach la saison passée en tant qu'intérimaire à Besiktas) et essaie de faire passer ses idées. C'est un entraîneur qui aime avoir le ballon et aller de l'avant. Il veut un peu reproduire le jeu qu'il a pratiqué à Lille. On joue en 4-4-2 quand on a le ballon et en 4-5-1 lorsqu'on défend. Certains de ses schémas tactiques me rappellent ceux de Christophe Galtier.
Vous avez évoqué l'engouement impressionnant en Turquie. Comment cela se manifeste sur le terrain ?
S.B. : Je dirais surtout que c'est l'engouement en dehors du terrain qui m'a le plus marqué. Quand je marche dans la rue à Kayseri ou que je vais faire mes courses, beaucoup de personnes me sollicitent. C'était pareil à Kasimpasa, qui est un club d'Istanbul. Les gens me demandent de signer des autographes, de faire des photos ou d'échanger quelques mots au supermarché. En général, les Turcs sont de gros passionnés de football peu importe le club pour lequel tu joues.
Avez-vous d'autres anecdotes sur la passion excessive des fans turcs ?
S.B. : Non, pas tant que ça. Juste des fois, quand la police fait des contrôles d'identité, ils laissent passer quand ils reconnaissent un joueur de football. Des fois, dans des restaurants, des gens nous demandent des maillots. En fait, je dirais que sur tout le territoire turc, la passion est semblable à celle des supporters du PSG ou de l'OM.
Sur quel terrain avez-vous vécu la plus grosse ambiance ?
S.B. : Je pense que ça reste les matches à Galatasaray et Fenerbahçe. En termes d'ambiance, ça se rapproche de l'OM. Quand on est sur le terrain du Vélodrome, on ne s'entend pas du tout quand les supporters chantent. Cette atmosphère, je l'ai vraiment retrouvée chez ces deux clubs.
Vous avez affronté Arda Güler lorsqu'il évoluait à Fenerbahçe. Est-ce que vous approuvez tous les éloges qui lui ont été adressés ?
S.B. : J'ai joué deux matches contre lui. Sur le plan technique, il mérite tous ces éloges. Il va continuer à progresser. Peut-être que dans un futur proche, il pourra dépasser Mesut Özil au Real Madrid.
Quelle a été la réaction en Turquie après la signature de Victor Osimhen à Galatasaray ?
S.B. : Déjà, en Turquie, tout le monde est surpris de voir un joueur comme Victor Osimhen, qui cartonnait à Naples, signer à Galatasaray. On pensait plus qu'il allait s'engager à Chelsea ou à Paris. Après, les gens ici n'en pensent que du bien. Il va vraiment s'éclater. En plus, il arrive dans l'équipe qui vient d'être championne. Il aura tous les outils pour performer aux côtés de Mauro Icardi.
Justement, comment expliquez-vous le fait que Mauro Icardi s'éclate autant en Turquie ?
S.B. : A la différence de Paris, il est au centre du projet de Galatasaray. L'équipe est constituée autour de lui. Tous les ballons passent par Mauro Icardi devant. Alors qu'au PSG, c'était différent. A Galatasaray, il a retrouvé l'efficacité de son époque interiste.
Enfin, continuez-vous de suivre vos anciennes équipes, Nice, Strasbourg et Angers ?
S.B. : J'ai été content de voir le SCO remonter en Ligue 1. J'ai suivi la saison du club la saison passée en L2. Loïs Diony est bien revenu après avoir eu une très grosse blessure. Maintenant, le plus dur commence avec l'opération maintien. Mais ils ont les joueurs pour la réussir, dommage que Loïs ne joue pas. Je suis toujours Angers, Strasbourg et Nice. Dans quel club français ai-je vécu mes plus belles années ? Je dirais le Racing et le SCO. A Strasbourg, j'ai participé à l'opération remontée du National à la Ligue 1 puis au maintien dans l'élite. Enfin, à Angers, j'ai réussi à confirmer en L1.
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Victor Osimhen (Galatasaray) lors de son arrivée à Istanbul.

Crédit: Getty Images

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