Transferts | Mercato OM | Marseille - Toulouse : Pablo Longoria, la fuite en avant

"Je ne crois pas au changement d'effectif à mi-saison. Tu peux améliorer, réparer. C'est un marché de réparation. Tu peux trouver quelques bonnes opportunités, mais pas changer l'âme dans une équipe." On ne doute pas que Pablo Longoria tiendra sa promesse. Depuis deux ans, son Olympique de Marseille ne change pas du tout au tout entre décembre et février. Le mercato post Coupe du monde qui va s'ouvrir ne devrait pas déroger à la règle. Mais l'hiver venu, Longoria doit corriger ses propres erreurs de l'été. Et continuellement faire bouger son effectif.

Si, absorbé par la Coupe du monde, vous avez laissé passer l'information, Luis Suarez a quitté l'Olympique de Marseille moins de six mois après son arrivée et avec trois petits buts au compteur. L'infatigable attaquant, ce qui avait sans doute justifié son recrutement dans un système Tudor très demandeur physiquement, a pris la direction d'Almeria où il est prêté avec une option d'achat estimée à 8 millions d'euros, deux de moins que le coût de son arrivée. Un moindre mal au vu de ses six performances olympiennes mais une nouvelle opération négative financièrement.

On pourra toujours se dire que dans ce dossier, l'OM ne s'en sort pas si mal. Il va pourtant obliger Pablo Longoria à recruter un nouvel attaquant. Certes les Phocéens ne joueront plus tous les trois jours, certes Bamba Dieng, sur lequel Longoria comptait faire rentrer de l'argent est revenu en odeur de sainteté, mais deux hommes (avec le titulaire Alexis Sanchez) ne suffiront sans doute pas. Alors, quel profil ? Plutôt un Milik, opportunité pour un attaquant confirmé ou un Bakambu, rapatrié d'un championnat exotique, sans transfert mais avec un salaire mirobolant ? L'un comme l'autre ne sont plus là et ont coûté cher. Cette fois, Longoria ne devra pas se tromper.

Car la balance financière penche sérieusement du côté des arrivées. Et ce n'est pas le cas Gerson qui va changer la donne. Acheté pour 20 millions d'euros il y a un an et demi, le Brésilien va partir pour moins d'argent, victime du changement d'entraîneur et surtout de philosophie. Il brillait sous Sampaoli, il n'a pas sa place sous Tudor. Trop offensif pour jouer dans le double pivot, pas armé pour être dans le duo au soutien de l'attaquant. Reste que son départ enlève une solution au technicien croate qui devra aussi faire sans le malheureux Amine Harit. Un nouveau dossier chaud pour Longoria qui lorgnerait toujours Ruslan Malinovskyi (Atalanta Bergame).

On peut donc estimer que trois à quatre joueurs vont rejoindre l'OM d'ici au 31 janvier, ce qui portera le total quasiment à 35 depuis l'été 2020, soit six fenêtres de mercato. Et si les Gigot, Lopez, Guendouzi, Harit, Sanchez, Mbemba, Tavares Clauss et Veretout peuvent être considérés comme des bons coups, la liste des mauvais, pour diverses raisons, est longue (Luis Henrique, Milik, Lirola, Cuisance, Gerson, Konrad de la Fuente, Bakambu, Suarez). Quant au prêt de William Saliba, il n'a été qu'un pansement, exceptionnel certes, mais court-termiste.

"Lorsqu'il y a un changement de coach, c'est logique que la stratégie soit modifiée. Pour un dirigeant, l'objectif est toujours d'offrir à l'entraîneur, un effectif adapté à son style de jeu, à sa mentalité", expliquait Pablo Longoria l'été dernier après être passé de Sampaoli à Tudor. Entre 2021/2022 et 2022/2023, huit joueurs du "onze-type" ont changé. La question est donc la suivante : quand le président trouvera-t-il un effectif qui correspond à ses idées et celle de son coach ?