Transferts - Dossier: Jokers médicaux, encadrement des échanges: les alternatives au mercato d'hiver

La suppression pure et simple des transferts en janvier ne résoudrait pas tout. Mais il existe soit des solutions de substitution soit des alternatives pour amortir les inconvénients d’une période de transferts au beau milieu de la saison. Voici quelques pistes.

Une solution pourrait être de circonscrire la période des transferts aux trois premières semaines de janvier et d’allonger la trêve hivernale. "Pour moi, c’est la solution parfaite", témoigne Laurent Schmitt, agent sportif. "Elle a deux énormes avantage : d’abord, elle limite le nombre de matches sur les pelouses gelées de la L1 et, surtout, quand la compétition reprend, on arrête la période des transferts qui peut être déstabilisante."

En 2013, Arsène Wenger s’étonnait que Newcastle change la moitié de son équipe durant l’hiver et accueille une bonne demi-douzaine de titulaires en janvier (Yanga-Mbiwa, Sissoko, Debuchy, Gouffran, etc.) : "Les clubs qui ont déjà joué deux fois contre Newcastle ont un avantage sur ceux qui vont l’affronter maintenant, avec six nouveaux  joueurs." Le technicien français propose, lui, de limiter à un ou deux éléments par équipe les achats de janvier pour ne pas trop fausser la donne en deuxième partie de saison. Certains ont déjà opté pour cette solution. La Suisse a ainsi déjà adopté une restriction des échanges en hiver puisque chaque club attribue au maximum trois nouvelles licences en janvier.

"Ce mercato est important pour les clubs qui ont un joueur majeur sur le flanc", admet Michel Seydoux. "De fait, on pourrait étendre à toute l’année la période de jokers médicaux en permettant aux clubs d’accueillir deux ou trois joueurs maximum en cas de pépin physique."

Aujourd’hui, la LFP stipule dans ses règlements qu’un club de L1 peut faire appel à un joker médical qu’en cas de "décès d’un joueur", "blessure grave du gardien de but ou de son remplaçant" ou "blessure grave d’un joueur sous contrat, lors d’une sélection en équipe de France, si cette blessure entraîne pour le joueur une incapacité d’une durée supérieure ou égale à trois mois."

Concrètement, sans mercato d’hiver, Saint-Etienne et Bordeaux n’auraient pas pu palier les blessures longues durées de Renaud Cohade et Cheick Diabaté. D’un assouplissement des règlements de la LFP pourrait naître une alternative efficace au mercato d’hiver. 

Quelques agents de joueurs préconisent la suppression du marché d’hiver et le réaménagement de celui d’été. Celui-ci pourrait s’ouvrir à la fin de la dernière journée de championnat et se clôturer à la veille du coup d’envoi de la nouvelle saison. Une façon de ne pas jouer avec les nerfs des joueurs durant la compétition tout en offrant une fenêtre de tir suffisamment large pour remodeler les effectifs.