Transferts - Dossier : Supprimer le mercato d’hiver, c’est plus que jamais utopique

Il fut un temps, pas si lointain, où les clubs attendaient patiemment les chaleurs du mois de juin pour repenser leur effectif. L’hiver, les carnets de chèque hibernaient sagement. Mais, en 1997, tout a changé et le mercato d’hiver a fait irruption dans le football mondial, bouleversant les habitudes. Quinze ans plus tard, cette nouvelle fenêtre de transfert a montré ses limites mais elle semble installée pour de bon. Autant dire que la Ligue 1 va devoir faire avec.

Le débat n’a même pas lieu d’être pour Bruno Satin, agent de joueurs. "Nous sommes dans un sport professionnel et il ne faut pas en avoir une vision romantique", note-t-il. "Aujourd’hui, la France pèse 10% des échanges en Europe en hiver, elle n’est pas en position de décider quoi que ce soit. Les clubs anglais y ont recours massivement, tout comme la Serie A où les clubs s’échangent énormément de joueurs durant cette période. " 

Les clubs anglais ont en effet dépensé 172 millions d’euros en janvier contre 43 pour la Ligue 1. Autant dire que sa suppression n’est pas à l’ordre du jour. "La Ligue 1 réclame la fin du mercato d’hiver parce que ses clubs n’ont pas les moyens d’investir", continue Satin. "Mais s’ils doivent vendre pour équilibrer leur compte, ils sont bien heureux de bénéficier du mois de janvier pour soulager leurs finances. Ce mercato reste une mine d’opportunités."

Et autant le dire tout de suite, sa suppression en France exclusivement ne ravirait personne. "On ne va pas être les seuls c… à ne pas en profiter en Europe", prévient Jean-Louis Triaud, président des Girondins. "Pas question de se faire prendre nos joueurs par des clubs européens sans pouvoir se renforcer." Et en bon pragmatique de conclure : "Le mercato d’hiver existe, il faut faire avec."