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L'Angleterre écrase l'Europe, la L1 sauve les meubles en apparence

Martin Mosnier

Mis à jour 02/02/2016 à 16:38 GMT+1

MERCATO - Sans surprise, la Premier League a dépensé beaucoup plus de millions d'euros en un mois que l'ensemble des clubs espagnols, italiens, allemands et français. Si la Ligue 1 s'est montrée timide en terme d'investissements, elle n'a pas subi la saignée annoncée et a même signé quelques jolis coups. Mais sa stratégie a de grosses limites. Explications.

Giannelli Imbula (Porto) face à son futur club, Stoke City

Crédit: Imago

Désormais, en hiver comme en été, il y a la Premier League et les autres. Le championnat anglais, dopé par des droits TV gargantuesques, a inondé le marché de janvier de ses millions. Les vingt clubs de l'élite anglaise ont dépensé 233 millions d'euros. C'est beaucoup plus que les 78 clubs de l’élite italienne, française, allemande et espagnole réunis (176,7 millions d'euros). Plus frappant encore, sept clubs de Premier League (Stoke City, Everton, Newcastle, Sunderland, Bournemouth, Watford et Norwich), dont six de sa deuxième moitié de tableau, ont dépensé plus que la Liga, la Ligue 1, la Bundesliga et la Serie A réunies.
Visuel mercato hiver 2015/2016
C'est la lutte pour le maintien en Angleterre et la peur de passer à côté du pactole des droits TV qui a enflammé le marché européen. Les vingt clubs qui joueront en Premier League l'an prochain se partageront un pactole en hausse de 70% soit 2,3 milliards d'euros. De quoi miser gros pour faire partie du gratin l'an prochain. Norwich, premier non relégable, a ainsi dépensé davantage (32,75 millions d'euros) que l'ensemble de la L1 (31,3).

La L1 a fait mieux que résister

Depuis 2011 et un hiver complètement dingue marqué par les transferts de Fernando Torres, Andy Carroll, Luis Suarez et des investissements à hauteur de 296 millions d'euros, jamais les clubs anglais n'avaient autant dépensé en janvier. Mais hormis Giannelli Imbula (24,25 millions d'euros), aucun joueur n'a coûté plus de 18 millions d'euros. C'est une autre tendance de ce mercato, aucun grand nom n'a changé de crémerie et le top 5 des recrues de l'hiver met en avant des espoirs, pas des stars.
Visuel Top 5 transferts mercato hivernal 2015/2016
La Ligue 1 a mieux résisté que l'été dernier à l'offensive venue d'outre-Manche. La Premier League a fait du pied à Mandanda, Boufal, N'Doye, Lacazette, Batshuayi, Mendy et Ben Yedder. Elle a même transmis des offres difficiles à refuser. Mais les clubs hexagonaux ont résisté. Abdoulaye Doucouré est parti mais il n'était pas un titulaire indiscutable à Rennes. La Ligue 1 a, bien sûr, subi quelques pertes avec les départs de Wahbi Khazri et Henri Saivet pour Sunderland et Newcastle, ceux de Lamine Koné (Sunderland), Ludovic Butelle (Bruges) et Abdoul Razzagui Camara (Debry County). Mais rien de comparable avec l'été dernier (Payet, les frères Ayew, Thauvin, Martial etc.).

Une vision sur… six mois

La Ligue 1 semble même avoir profité de cet hiver pour se renforcer. Très rares sont les clubs qui ont perdu des titulaires. C'est seulement le cas de Bordeaux, Troyes, Lorient et Angers. Saint-Etienne, Bordeaux et Monaco ont investi à hauteur de 28 millions d'euros soit 90% des dépenses totales en France et ont clairement musclé leurs ambitions. Tout comme Lille (Amalfitano, Ronny Lopes, Eder) et Reims (Bifouma, El-Kaoutari, J.Carrasso, Bangoura). L'OM, Caen et Guingamp n'ont pas fait de folie mais ont recruté sans se délester du moindre joueur. Les arrivées de Tabanou, Debuchy et Thauvin, en provenance de Premier League, de Vagner Love et Amalfitano donnent de l'éclat à cette deuxième partie de saison.
L'équipe type de ceux qui sont arrivés en Ligue 1 cet hiver :
L'équipe type de ceux qui sont arrivés cet hiver
L'équipe type de ceux qui ont quitté la L1 cet hiver :
L'équipe type de ceux qui sont partis
Reste que la stratégie des clubs français repose sur du court terme. En fin de saison, Tabanou, Debuchy, Thauvin et Fletcher retourneront en Angleterre. Dix-neuf des 34 arrivées opérées cet hiver par les clubs de Ligue 1 ont pris la forme d'un prêt de six mois. C'est ici que se situe la limite des clubs français. Ils peuvent, sur une courte période, relancer des individualités en perte de vitesse. La Ligue 1 a pris la forme pour bon nombre de joueurs revenus cet hiver d'un immense cour de rattrapage. Un bon moyen de se refaire la cerise avant de (re)partir. La L1 s'est peut-être renforcée mais ce n'est qu'une illusion, un mirage de six mois.
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