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Chelsea, Juve, Monaco : Pourquoi ils entassent les joueurs et les prêts

Martin Mosnier

Publié 29/06/2017 à 13:18 GMT+2

MERCATO – Bertrand Traoré a signé à l'OL pour 10 millions d'euros. L'ailier appartenait à Chelsea depuis 2014 mais n'a disputé que 16 matches avec les Blues en trois saisons. Pourquoi les Blues ont misé sur lui ? Il incarne une politique globale de spéculation dans laquelle quelques clubs européens se sont engouffrés. Explications.

Chelsea, vainqueur de Premier League

Crédit: Getty Images

Ils sont 68 joueurs sous contrat à la Juventus, 42 à Chelsea, 36 à Monaco. De quoi faire quatre, cinq voire six équipes. Alors à quoi bon entasser les joueurs ? Jusqu'à preuve du contraire, le foot se joue à 11 et une feuille de match ne comprend qu'entre 16 et 23 noms. La Juve détient la palme en la matière en Europe mais plus de la moitié de ses joueurs sont disséminés aux quatre coins de l'Europe sous forme de prêt. Ah, le prêt, solution miracle pour ces clubs qui entassent les individualités. Quel est l'intérêt des grands clubs à gonfler leur effectif ?
La première réponse, la plus évidente qui soit : l'objectif est de brasser large pour se donner toutes les chances de ne pas passer à côté de la perle rare. Pour tomber sur une pépite, mieux vaut élargir le tamis. Mais ce n'est pas le seul objectif poursuivi par Chelsea, la Juve, Monaco, l'Inter et Manchester City, pour ne citer qu'eux. Pour les deux premiers cités, il est clair que cette politique sert à remplir les caisses via un astucieux système de spéculation.
1. Le gros club achète pour une bouchée de pain un grand espoir d'un club plus modeste.
2. Il le prête pendant plusieurs mois (ou années).
3. Il le revend avec une grosse plus-value à la revente, le joueur étant estampillé Juventus/Chelsea/Manchester City, même s'il n'a joué aucun match sous ses prestigieuses couleurs, et sa cote ayant grimpé quasi automatiquement.
Voici quelques exemples :
Le bonheur est dans le prêt

Djilobodji, cas exemplaire

Le cas de Papy Djilobodji est l'un des plus révélateurs. Acheté 3,5 millions d'euros à Nantes par Chelsea à la surprise générale, il ne figure que deux fois dans l'effectif des Blues en Premier League et ne joue que trois minutes avec les Blues lors d'arrêts en League Cup face à Walsall. Prêté au Werder durant six mois, il est cédé un an après son arrivée à Sunderland contre 9,5 millions d'euros. Dans l'affaire, Chelsea a empoché 6 millions d'euros de plus-value sur un joueur que les Londoniens n'ont jamais eu l'intention de l'intégrer dans la rotation.
"Le tampon Juventus ou Chelsea multiplie par deux la valeur d'un joueur. Pas besoin qu'il joue avec eux", témoigne Damien Comolli, ancien directeur sportif de Tottenham ou Liverpool. "Ces clubs en profitent, ils n'ont aucune intention de faire jouer ces joueurs-là. Pour moi, la FIFA et l'UEFA devraient légiférer. C'est purement spéculatif."
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Papiss Djilobodji

Crédit: Eurosport

Monaco cible davantage

Autre motivation pour la Juventus particulièrement : signer le plus tôt possible les espoirs italiens pour ne pas qu'ils aillent voir ailleurs. La Juve aime recruter les plus gros talents de Serie B et Serie C pour assécher le réservoir même si ces individualités n'ont aucune chance de se faire une place dans l'effectif bianconero. Chelsea ne peut pas suivre la même logique. Les joueurs anglais sont beaucoup trop chers, même ceux de Premiership. A partir du moment où un Anglais est susceptible de faire une belle carrière, son prix grimpe en flèche.
Avec 36 joueurs dans son effectif, Monaco détient la palme en L1 mais sa logique est différente. "L'ASM cherche avant tout à développer ses joueurs, c'est dans cette optique qu'elle a racheté le Cercle Bruges (ndlr : club de D2 belge)", note Comolli. "Cela n'a rien à voir avec Chelsea. Monaco cible davantage. Ce sont souvent de jeunes talents français appelés, plus tard, à jouer en équipe première." Reste que, pour Monaco aussi, le prêt reste un moyen efficace de faire progresser ses joueurs.
Arsenal, Barça, Bayern : L'institution plus forte
D'autres grands clubs européens tels qu'Arsenal, le FC Barcelone ou le Bayern Munich n'ont que très peu recours aux prêts et leurs effectifs ne dépassent pas les 30 joueurs. Pourquoi ? Ces trois clubs ont une vraie identité de jeu et des valeurs très fortes : "Les joueurs doivent rester dans le moule", confirme Damien Comolli. "S'ils quittent Barcelone, Arsenal ou le Bayern, ils auront plus de mal à se réintégrer. Ces institutions sont tellement fortes qu'elles veulent garder sous la main tous leurs espoirs pour qu'ils ne soient pas 'pervertis' ailleurs." Voilà pourquoi les effectifs professionnels sont moins fournis chez eux qu'à la Juve par exemple. Holger Badstuber et Gianluca Gaudino étaient les deux seuls joueurs du Bayern prêté cette saison. C'est 37 de moins que la Juve.
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Juventus players celebrate with fans after Juventus' forward from Croatia Mario Mandzukic scored during the Italian Serie A football match Juventus vs Crotone at the Juventus Stadium in Turin on May 21, 2017

Crédit: Getty Images

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