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FC Barcelone - Mercato - Bien avant Griezmann, il y eut Henry…

Martin Mosnier

Mis à jour 14/07/2019 à 17:08 GMT+2

MERCATO - Douze ans avant Antoine Griezmann, présenté ce dimanche soir à Barcelone, une autre star française a tenté de se faire une place dans la galaxie Barça. Légende vivante à Arsenal, Thierry Henry a mis du temps avant de s'affirmer en Catalogne. Une expérience qui pourrait bien éclairer celle de l'ancienne idole de l'Atlético de Madrid.

Thierry Henry et Antoine Griezmann sous le maillot du Barça

Crédit: Eurosport

Eté 2007. Thierry Henry, c'est Arsenal et Arsenal, c'est Thierry Henry. Pour toujours, pense-t-on alors. Huit saisons complètes, des titres et des buts à la pelle. Tout juste auréolé d'un nouveau podium au Ballon d'Or, son deuxième sous le maillot des Gunners, le meilleur joueur français de l'époque est à un tournant de sa carrière. Légende vivante dans un club qui lui édifiera une statue quatre ans plus tard, Henry choisit le risque. Un an après avoir failli rejoindre le Barça, il n'hésite plus et scelle son avenir en Catalogne. Le transfert, en dépit d'un montant raisonnable (25 millions d'euros), d'une blessure tenace au dos et de six derniers mois moyens avec les Gunners, chamboule l'échiquier européen.
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Thierry Henry lors de sa présentation à Barcelone

Crédit: Getty Images

Les Blaugranas ajoute un diamant à leur Dream Team et réunissent les 4 Fantastiques (Ronaldinho, Eto’o, Messi, Henry). Cela ne vous rappelle rien : le meilleur joueur français du moment, champion du monde, star dans son club, sur le podium du Ballon d'Or, frustré de ne pas remporter la C1 malgré une finale, courtisé par le Barça depuis plusieurs années, qui finit par le rejoindre pour compléter une attaque de feu ? Douze ans après, Antoine Griezmann s'inscrit dans les pas de son glorieux aîné. Il poursuit le même but : gonfler son palmarès en club et décrocher la sacrosainte Ligue des champions. Il se confronte aussi aux mêmes obstacles : Henry et Griezmann ont explosé dans l'axe à Arsenal et à l'Atlético. Ils y sont devenus des références. A Barcelone, la place est prise (Eto'o pour Henry, Suarez/Messi pour Griezmann) forçant Henry à se décaler sur l'aile gauche.

Être roi en Europe ne signifie rien à Barcelone

Un repositionnement qui témoigne d'une vérité commune : ils étaient rois en Europe, ils ne le sont plus en Catalogne. A l'époque d'Henry, le Barça était celui de Ronaldinho (bien qu'en nette perte de vitesse), Samuel Eto'o et, déjà, de Lionel Messi. Douze ans plus tard, l'Argentin n'a jamais été aussi incontournable et Griezmann n'est plus qu'une star parmi les autres. Plus qu'ailleurs, Barcelone a son propre contexte, son propre écosystème, son propre mode de fonctionnement. Voilà pourquoi de nombreuses greffes n'ont jamais fonctionné. Zlatan Ibrahimovic, star parmi les stars, n'a jamais trouvé sa place dans le si particulier vestiaire catalan.
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Lionel Messi et Thierry Henry

Crédit: Getty Images

Les similitudes sont telles entre Henry et Griezmann que, même si le contexte est différent, le second peut s'inspirer du parcours du premier. Quelles sont les leçons à en tirer pour le Mâconnais ?

1. D'abord, être patient

La première saison d'Henry à Barcelone fut un long apprentissage. Malgré un bilan comptable loin d'être désastreux (19 buts toutes compétitions confondues), Henry apparaît emprunté sur son aile. On frise l'erreur de casting et le Barça termine l'année fanny. En Espagne, la presse est cinglante : "L'homme qui était supposé résoudre le problème posé par les absences de Ronaldinho est devenu un problème en soi." En France, Libération parle même à l'époque de "four historique". On lui reproche son manque d'influence dans le jeu. Henry témoignera bien plus tard dans les colonnes de l'Equipe Magazine :
C’est dur de s’adapter au Barça quand tu n’as pas été formé au Barça… Tu dois tout désapprendre, aller contre tes réflexes et réapprendre à jouer au football presque comme un nouveau sport.
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Thierry Henry lors de sa première saison à Barcelone

Crédit: Getty Images

2. Se fondre dans le décor

Henry est un animal politique. A son arrivée, il a refusé de choisir un camp alors que les relations entre Ronaldinho et Eto'o menaient à une impasse. Exit Ronnie, le Français s'entiche du Camerounais et du prodige Messi. Il a très vite compris que pour réussir dans son nouveau club, il devait se faire adouber par les barons locaux. La grande différence avec Griezmann, c'est qu'il a débarqué dans un vestiaire acquis à sa cause : "Il y a de la place pour tout le monde", avait prévenu son pote, Samuel Eto'o, au moment de la signature d'Henry. Griezmann va devoir s'inspirer de sa finesse d'analyse pour se mettre Messi, Suarez, Busquets et tous les autres dans sa poche. Condition indispensable à son épanouissement.
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Thierry Henry et Samuel Eto'o

Crédit: Getty Images

3. Accepter de ne plus être ce qu'il a été

Henry était une légende d'une équipe qui butait sur la dernière marche et a fait le choix difficile de devenir un rouage, certes essentiel mais un rouage tout de même, d'une équipe légendaire. Repenser à sa carrière, c'est d'abord revivre ses exploits à Arsenal. Parce qu'Henry n'a pas laissé la même marque au Barça. La légende blaugrana avec Pep Guardiola s'est écrite avec Puyol, Xavi, Iniesta et Messi comme principaux protagonistes. Henry est un figurant à l'échelle de ce qui a été accompli entre 2008 et 2012 et a fini par se faire subtiliser la place par un jeune loup sorti de la Masia, Pedro. En Espagne, le soulier d'Or européen 2004 n'a jamais atteint ses standards londoniens (30 à 40 buts par saison) même s'il s'en est approché en 2008/2009 (29 réalisations). L'essentiel est ailleurs : avoir réussi à décrocher cette satanée Ligue des champions qui se refusait à lui. Henry retiendra l'aventure collective avant l'expérience personnelle :
La perfection collective, je l’ai atteinte avec le Barça. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les résultats. On a gagné en 2009 toutes les compétitions auxquelles nous avons participé. Dans le football moderne, aucune équipe de club n’a jamais réussi un tel exploit. On parlait le même langage, celui du jeu, de la passe… c’était si parfait.
"C'était si parfait", se souvient-il. Son bilan personnel est plus contrasté mais il a atteint l'objectif qu'il s'était fixé. Henry a ouvert la voie, montré l'exemple. Douze ans plus tard, à Griezmann d'écrire désormais sa propre histoire.
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Thierry Henry, vainqueur de la Ligue des champions avec le Barça de Lionel Messi

Crédit: Getty Images

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