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L'antisèche de France – Allemagne : Champions de la réaction

Maxime Dupuis

Mis à jour 17/10/2018 à 09:15 GMT+2

LIGUE DES NATIONS – L'équipe de France a battu l'Allemagne (2-1), mardi au Stade de France, et fait un grand pas vers le Final Four de la toute nouvelle Ligue des nations. Cette victoire, arrachée au forceps et au mental, ne doit pas faire oublier que ce fut longtemps compliqué face à une Nationalmannschaft empêtrée dans ses doutes. Et que les Bleus auront, avant tout, brillé par leur abnégation d

Antoine Griezmann, double buteur avec la France face à l'Allemagne

Crédit: Getty Images

Le jeu : DD a failli être surpris

C'est dans les vieux pots… Après le coup de mou breton, Didier Deschamps n'a pas hésité une seconde avant de coucher ses onze noms sur la feuille de match. Les hommes du 15 juillet, moins Umtiti plus Kimpembe, ont démarré face à une Allemagne venue au Stade de France avec ses doutes mais l'intention de les chasser avant de repartir de l'autre côté du Rhin. Les hommes de Low, avec trois axiaux en défense, ont longtemps espéré réussir leur mission, aidés comme on ne l'aurait jamais imaginé en ce début de chaud automne par des Bleus d'une naïveté confondante et pris à leur propre jeu, la vitesse. Durant la première période, Leroy Sané et ses copains se sont baladés dans le dos des champions du monde. Au retour des vestiaires, les Bleus ont enfin pris les commandes du match, avec un Blaise Matuidi qui s'est recentré pour occuper un poste plus naturel. Ce ne fut pas toujours d'une grande flamboyance mais cela a payé.

Les joueurs : Bravo Griezmann, merci Lloris

Que les choses soient claires, d'entrée : si Hugo Lloris n'avait pas été là, les Bleus auraient eu plus de mal à battre l'Allemagne. Parce que les Tricolores n'auraient sans doute pas encaissé qu'un but. A part ce penalty, qu'il aurait pu sortir avec un peu plus d'énergie dans les mollets, le gardien aux 106 sélections a sorti une partie remarquable. Souvent abandonné par sa défense, surtout en première période, il a rattrapé les errements de Benjamin Pavard ou de Presnel Kimpembe, qui n'aura ébloui personne lors de cette coupure internationale.
Très en vue également, Lucas Hernandez s’est notamment distingué par une passe décisive, pour un Antoine Griezmann qui a revêtu ses habits de sauveur à un moment où ça pourrait bien compter dans la course au Ballon d'Or. Au milieu, une fois n'est pas coutume, la paire Pogba - Kanté n'a pas tellement pesé. Le premier s'est distingué par une perte de balle sur l'ouverture du score allemande, le second n'a pas eu son abattage habituel. Blaise Matuidi est venu donner plus de poids à cet entrejeu et c'est d'ailleurs dans cette position qu'il est venu provoquer le penalty de la gagne.

Le facteur X : L'amour de Griezmann pour l'Allemagne

Qu'il semble loin le temps où Antoine Griezmann pleurait face à l'Allemagne… Double buteur tricolore mardi soir, déjà auteur d'un doublé en demi-finale de l'Euro contre la Nationalmannschaft, Grizou a appris à aimer les Allemands. Et les Bleus ne vont pas s'en plaindre.

La stat : 12

Personne n'est parfait. Hugo Lloris pas plus que les autres. Mardi soir face à l'Allemagne, le porter des Bleus a encaissé son douzième penalty de suite sous le maillot bleu (ou jaune dans son cas).

Le tweet qui rappelle le début d'automne compliqué de Kimpembe

La décla : Didier Deschamps, sélectionneur de l'équipe de France

On a eu du mal à les freiner, on s'est fait transpercer littéralement en première mi-temps, avec des positionnements qui n'étaient pas tout à fait justes. C'est pour ça que j'ai modifié au bout de 30 minutes pour avoir un équilibre un peu meilleur et laisser un peu plus de liberté à nos attaquants, surtout à Kylian et Antoine sur les côtés.

La question : Le "onze mondial" a-t-il de l’avenir ?

La question se posait, déjà, au soir du sacre bleu. Le plus naturellement du monde. Ce onze et cette organisation de moines étaient idoines pour un mois de compétition, un mois commando comme celui que les Tricolores ont triomphalement mené en Russie au cœur d'un été inoubliable. Si ce début d'automne hexagonal a des faux airs de période estivale et qu'il a permis à l'équipe de France d'étendre sa série d'invincibilité, il restera de ce mois d'octobre comme un petit goût de doute.
Parce qu’il a fallu revenir de loin face à l’Islande (2-2). Parce que sans Antoine "Zorro" Griezmann, l'Allemagne serait sans doute repartie du Stade de France avec autre chose qu'une défaite. Et ç'aurait un peu gâché la fête qu'on rêve de voir s'étendre indéfiniment. Dans l'entretien qu'il nous a accordé à Clairefontaine il y a quelques jours, Didier Deschamps n'a pas manqué de préciser que le pire, pour lui et ses joueurs, serait de tomber dans la routine et qu'il fallait surprendre pour avancer.
Surprendre ses ouailles. Mais aussi et surtout l'adversaire. DD ne l'a pas fait en première période. C'est même lui qui l'a été par Joachim Low. En seconde période, il a repris la main en replaçant Blaise Matuidi en position plus axiale, pas loin des copains Pogba et Kanté. Ça n'a pas révolutionné le jeu bleu mais changé la donne. Et puis Griezmann a fait le reste, prenant le relais de Kylian Mbappé, qui avait sauvé la maison face à l’Islande. Les Bleus sont champions du monde. Champions de la réaction aussi. En novembre, il faudra penser à lâcher le frein à main plus rapidement.
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