Ligue des Nations - Une Allemagne en pleine convalescence avant d'affronter les Bleus

Damien Dorso

Mis à jour 15/10/2018 à 20:05 GMT+2

LIGUE DES NATIONS – Adversaires des Bleus mardi au Stade de France, la Mannschaft et son emblématique sélectionneur Joachim Löw n'auront pas le droit à l'erreur après leur début de compétition raté et la claque reçue aux Pays-Bas (3-0).

Le sélectionneur de l'Allemagne Joachim Löw lors du match contre les Pays-Bas

Crédit: Eurosport

La machine allemande est toujours en panne. Eliminée dès le premier tour du Mondial russe à la surprise générale en juin dernier, la Mannschaft continue de panser ses plaies tout en souffrant des mêmes maux. La recette de son sélectionneur Joachim Löw, qui lui avait permis d'atteindre le toit du monde en 2014, a fait long feu et le technicien peine à redynamiser son groupe. A la tête de l'équipe nationale allemande depuis douze ans, Löw n'ose pas prendre de décisions tranchées et continue d'appliquer les mêmes méthodes. Après la large défaite devant les Pays-Bas (3-0), un nouveau revers face aux Bleus mardi au Stade de France rendrait pourtant sa situation intenable.

Löw de plus en plus contesté

Fort de ses nombreux et glorieux succès et du soutien de ses joueurs, Joachim Löw a longtemps fait l'unanimité outre-Rhin. Ce n'est plus le cas désormais. Malgré des faits de jeu défavorables à son équipe, il a clairement été remis en cause après la débâcle d'Amsterdam samedi soir. "Oui, je comprends qu'il y ait un débat et on doit faire avec, a concédé au micro de la ZDF celui qui détient le record du nombre de matches à la tête de la Mannschaft. Dans les deux prochains jours, je vais me concentrer entièrement sur la préparation de l'équipe avant le match à Paris contre la France, et pas sur le débat dans l'opinion publique. Mais ce débat est normal, très normal".
Löw reste combatif et concentré sur sa tâche mais sa volonté de faire encore et toujours confiance à ses cadres ne passe plus. Jérome Boateng, Mats Hummels, Toni Kroos et Thomas Müller, qui avaient tous déçu en Russie, conservent curieusement leur place de titulaires alors que leur rendement ne s'améliore pas. Touché à un mollet, Boateng sera forfait face aux Bleus mais les curieuses déclarations d'Hummels après la défaite devant les Oranje n'ont rien arrangé. "Nous perdons 3-0 un match que nous aurions dû gagner, a osé lancer le défenseur central. Nous allons en prendre plein la figure mais nous n'avons rien à nous reprocher".

Toujours à la recherche de la bonne formule

Plus lucide que son joueur après ce cinquième revers de l'année 2018, Löw avait regretté une certaine faillite mentale de son équipe après les deux buts pris en fin de rencontre. "On sent en ce moment que nous n'avons plus la confiance en nous qui était la nôtre, avait reconnu le technicien. Lorsque nous encaissons des buts nous perdons notre fil conducteur, ça ne nous serait pas arrivé il y a quelques mois."
Le sélectionneur a cerné une partie du problème. Il multiplie les compositions d'équipe différentes et d'injecter du sang neuf à son groupe mais il peine pour le moment à trouver de véritables solutions. "J'ai toujours dit qu'il faut trouver le bon mélange entre jeunesse et expérience, explique-t-il. Les jeunes ont apporté un vent frais en rentrant, c'est vrai. Mais ils n'ont pas encore la toute grande qualité pour être à leur zénith, il ne faut pas attendre de miracles d'eux. Werner, Brandt, Sané ou Gnabry ont encore besoin de temps."

Déficit criant en attaque

Fébrile en défense, l'Allemagne semble surtout pâtir de son cruel manque d'efficacité offensive. Elle avait bouclé deux de ses trois matches à la Coupe du monde sans parvenir à faire trembler les filets adverses (0-1 devant le Mexique et 0-2 face à la Corée du sud). Malgré de nombreuses occasions, elle est de nouveau restée muette face à la France au mois de septembre (0-0) et a donc récidivé contre les Pays-Bas. Seule la défense péruvienne avait craqué en match amical devant les attaquants allemands (2-1).
Confronté à une pénurie de buteur, Löw avait choisi de titulariser le novice Mark Uth face aux Oranje. L'avant-centre de Schalke âgé de 27 ans n'a pas réussi à se mettre en évidence malgré quatre tirs. Timo Werner, lui, s'est montré percutant mais reste peu adroit tandis que Thomas Müller n'est plus que l'ombre du joueur réaliste qu'il était. A Amsterdam, la Mannschaft n'a cadré que 4 de ses 20 tirs et n'a pas réussi à marquer. "Nous devons tirer les bonnes conclusions pour le match à Paris, montrer du caractère, l'équipe et chaque joueur en particulier", a promis Joachim Löw dont la sélection se retrouverait sous la menace d'une relégation en Ligue B en cas de nouvelle défaite. Lui pourrait voir sa belle et longue aventure s'achever sur une note très peu glorieuse.
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Löw : "En ce moment, nous ne sommes pas en confiance"

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