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Manita, débâcle historique, naufrage au Camp Nou : Le Top 50 des matches des années 2010

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 04/01/2020 à 08:13 GMT+1

Alors que nous vivons les premiers instants des années 2020, nous avons décidé d'ouvrir la boîte à souvenirs pour dresser un classement des 50 matches de football les plus marquants de la décennie écoulée. Voici le Top 10 au complet avec en numéro 1 l'humiliation subie par le Brésil, à domicile, lors de la Coupe du monde 2014.

Matches de la décennie - De 10 à 1

Crédit: Eurosport

Des centaines de matches. Certains mémorables, d'autres grandioses. Alors que l'on s'apprête à délaisser une décennie riche en souvenirs footballistiques, la rédaction d'Eurosport.fr a tenté d'établir un classement des 50 matches les plus marquants des années 2010. Vous vous en doutez bien, vous retrouverez une part de subjectivité dans tout cela. Plusieurs choix ont été très difficiles à faire, même en se limitant aux cinq grands championnats européens et aux grandes compétitions internationales.

10. FC Barcelone – Inter 2010

Ligue des champions 2009/2010
Demi-finale (match retour) - 28 avril 2010
Score : 1-0
Croyez-le ou non : sans ce match, notre Top 50 aurait été très différent. Car Barcelone – Inter a été bien plus qu’une demi-finale mémorable. Ce fut une bataille tactique gigantesque, probablement la plus intense de cette décennie, et une opposition si importante qu’elle a considérablement influencé d’autres matches légendaires, forgeant aussi l’une des plus grandes rivalités entre deux entraîneurs.
D’un côté, Pep Guardiola, le (ré)inventeur du football le plus sexy du XXIe siècle. De l’autre, José Mourinho, le seul qui, à cette époque, était capable de faire déjouer la meilleure équipe du monde. Pour raconter cet antagonisme, on aurait pu choisir le match aller (3-1), tant il suffisait à exposer chacune des astuces tactiques mises en place par le technicien portugais pour enrayer la rutilante machine barcelonaise et ses 70% de possession.
Qu’importe. Les ingrédients ont été les mêmes au retour : une communication et une discipline hors-pair des Nerazzurri pour suivre Messi sans jamais déséquilibrer le bloc, une densité, un engagement, une rigueur et un sens du sacrifice de tous les instants. Au Camp Nou, Samuel Eto’o n’a pas rechigné à jouer latéral, et aucun des trois Intéristes sacrifiés en deuxième période n’a fait la moue lorsque Mourinho a choisi d’évoluer avec dix (oui, dix) joueurs à vocation défensive. Sur dix.
Car au cœur du premier acte, Thiago Motta a vu rouge. L’exclusion a non seulement donné une autre ampleur à l’exploit tactique des Italiens, mais elle a aussi lancé le show Mourinho. Avant la rencontre, Piqué avait souhaité que les Milanais "finissent par haïr leur profession de footballeur" face à l’hostilité des 100.000 supporters catalans. Elle n'a fait que rendre la soirée du Portugais plus belle qu’elle ne l’était déjà.
Durant 90 minutes, celui qui était encore le "Special One" a multiplié les gestes envers les tribunes, s’est permis d’aller chuchoter à l’oreille de Guardiola et a fait mine de ne pas trembler après le but tardif de Piqué. Quelque chose nous dit que son sang n’a fait qu’un tour lorsque Bojan a doublé la mise, dans le temps additionnel, avant que le but soit invalidé pour une main de Yaya Touré. Sans cela, peut-être n’aurait-il pas manifesté son soulagement et sa fierté comme il l’a fait après la rencontre, traversant le terrain en long et en large. Après tout, il en avait le droit. Il venait de réussir le plus grand coup de "Mou". Vivement les Clasicos.
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José Mourinho jubile après la victoire de l'Inter sur la pelouse du Barça

Crédit: Eurosport

9. Liverpool – FC Barcelone

Ligue des champions 2018/2019
Demi-finale (match retour) - 7 mai 2019
Score : 4-0
Le Barça a considérablement marqué la décennie. Plutôt deux fois qu’une. Au tout début des années 2010, le club catalan a influencé le jeu dans les grandes largeurs, pratiquant le football le plus sexy et efficace du XXIe siècle. Il a aussi bousculé les mentalités, quelques années plus tard, par sa remontada, faisant courir l’idée que l’impossible était, en réalité, possible. Voilà pourquoi la gifle qu’il a reçue à Anfield restera comme l’un des plus importants de ces dix dernières années. Le 7 mai 2019, l’équipe catalane est tombée dans les pièges qu’elle s’amusait, auparavant, à tendre aux autres.
Son erreur a été de croire qu’elle s’en sortirait de la sorte. A l’aller, elle avait bénéficié du génie de Messi et de l’inefficacité de Liverpool pour se construire une marge flatteuse (3-0). Elle s’est ainsi autorisée à croire que se renier pouvait être une force, et pas une forme de déclin. Erreur fatale. Les Reds, eux, ont évité cet écueil. Alors que le Barça avait choisi de leur laisser le ballon, ils ont entamé ce match avec leur philosophie, celle du gegenpressing. Et ont vite été récompensés. Origi, titularisé en l’absence de Firmino, a marqué très tôt. Et semé le doute dans l’esprit catalan.
Lionel Messi, sur la pelouse d'Anfield, après le quatrième but de Liverpool
De ce match, il faut autant retenir la défaite du Barça que la victoire de Liverpool. Et se souvenir que le choix opéré par Jürgen Klopp, en deuxième période, a été déterminant. L’Allemand a lancé le milieu Wijnaldum, pourtant décevant à l’aller, en remplacement du latéral Robertson, blessé. Le talentueux néerlandais a matérialisé l’exploit des Reds en 122 secondes chrono (54e, 56e). Amorphe et vidée de son essence, les Catalans ont même été piégés sur un corner joué malicieusement par Alexander-Arnold. 4-0. Après avoir été humilié par Rome, le Barça encaisse une deuxième remontada en deux ans. Le mastodonte n’est plus l’élément déclencheur de ces prestations-là. Il est celui qui les subit.

8. France – Argentine

Coupe du monde 2018
Huitième de Finale - 30 juin 2018
Score : 4-3
Cette opposition dit tout de ce qu’est un huitième de finale de Mondial, et de ce que cet enjeu peut provoquer, à la fois pour les joueurs, mais aussi pour une équipe. Avant de se croiser, Bleus et Argentins n’avaient semé que de la frustration. Et aucune de ces deux sélections n’avaient laissé deviner qu’elles seraient capables d’un tel feu d’artifice au tour suivant.
Ce match a surtout illustré à quel point le talent n’est, à ce niveau de compétition, pas grand-chose sinon rien lorsqu’il n’est pas accompagné d’autres vertus. Du talent, les Bleus n’en manquaient pas. Revivez la prestation majuscule de Kylian Mbappé, sa première avec le maillot tricolore, pour en avoir le cœur net. Sur ce plan, l’Albiceleste avait aussi quelques arguments, avec la présence du meilleur joueur du monde dans ses rangs, et celle de Di Maria, capable de vous remettre une équipe complètement perdue sur le droit chemin.
Individuellement et collectivement, les hommes de Didier Deschamps étaient nettement supérieurs à leurs adversaires. Ce n’est pourtant ni ce qui a fait pencher la balance en leur faveur, ni ce qui a bâti les fondations de son futur sacre. Ce jour-là, les Bleus se sont surtout trouvés un caractère et une hargne qu’ils n’avaient pas eus au tour précédent.
Ce cocktail, mêlé aux prédispositions d’une génération hors norme, a dessiné les contours de ce petit chef-d’oeuvre. Le reste, ce sont des images dont tout le monde se souviendra longtemps : le sprint foudroyant de Mbappé pour obtenir un penalty, son doublé express, le bijou de Di Maria d’une frappe en pleine lucarne pour égaliser, la demi-volée légendaire – et élue plus beau but du Mondial - de Pavard. Et des émotions pour tous, du simple supporter tricolore à l’amoureux du football.
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La frappe exceptionnelle de Benjamin Pavard (France) contre l'Argentine

Crédit: Getty Images

7. Espagne – Italie

Euro 2012
Finale - 1er juillet 2012
Score : 4-0
La dernière symphonie d’un triplé inégalé. Euro 2008, Mondial 2010 et Euro 2012 sont tombés dans l’escarcelle d’une Roja qui a fini de régaler la planète avec une finale à sens unique et historique. Le parcours jusqu’à la finale aura parfois épousé les contours de l’épopée de 2010, avec des matches serrés et conclus sur des scores minimalistes. Mais, cette finale, c’est autre chose.
Face à l’histoire, les Espagnols ne vont rien renier de leurs principes. Six milieux de terrain sont alignés au coup d’envoi. Fernando Torres, pourtant co-meilleur buteur de cet Euro, Pedro, Juan Mata ou Alvaro Negredo débutent sur le banc. Choix osé mais payant.
Grâce à une supériorité technique criante et une certaine malchance italienne (blessure de Giorgio Chellini et de Thiago Motta, trois minutes après son entrée en jeu), la Roja va vite prendre le dessus. David Silva (14e) et Jordi Alba (41e) permettent à l’Espagne de voir venir avant que le bourreau Fernando Torres n’aggrave la marque (84e) puis offre sur un plateau le but du 4-0 à Juan Mata (88e). Six tirs cadrés, quatre buts : l’efficacité est diabolique.
Jamais une finale de Coupe du monde ou d’Euro ne s’était terminée par une victoire par quatre buts d’écart. L’Espagne l’a fait. Sans attaquant au coup d’envoi. Avec ses idées et sans jamais se renier. Le tout en mixant des joueurs du Barça et du Real, pourtant en guerre ouverte ou presque sur la période. Prodigieux. Historique. Éternel.
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Euro 2012 Gerard Pique, Espagne-Italie

Crédit: Panoramic

6. Real Madrid - Ajax Amsterdam

Ligue des champions 2018/2019
Huitième de finale (match retour) – 5 mars 2019
Score : 1-4
A l’échelle de l’Histoire, l’Ajax Amsterdam est, comme le Real Madrid, un géant du foot européen. A l’échelle de la décennie, le club amstellodamois est un pourvoyeur de talents pour les superpuissances des quatre grands championnats qui veulent, avec l’aide de l’UEFA, le marginaliser.
Au Bernabeu, on ne donnait pas cher de la peau des Ajacides. A l’aller, ils avaient été franchement enthousiasmants mais battus (1-2) par l’expérience du triple champion d’Europe en titre. Pour renverser la vapeur, il leur fallait du talent et du cran. Devinez quoi ? Les Lanciers en ont eu. Beaucoup.
En mondovision, la jeunesse de l’Ajax a humilié l’indiscutable patron de la compétition comme jamais il ne l’avait été dans son glorieux passé européen. Mieux, elle a marqué les esprits de la manière la plus pure. Par le jeu, et rien d’autre que le jeu. Dans une performance collective grandiose, menée par le surprenant Dusan Tadic, les Néerlandais en ont passé quatre à des Madrilènes sonnés, même après la réduction du score d’Asensio (70e).
Pour la première fois, au cours d’un règne européen de 1000 jours, le Real n’a même pas bénéficié de la réussite qui a accompagné ses plus grandes conquêtes. En tout début de match, une reprise de la tête de Varane a échoué sur le poteau. A l’heure de jeu, le troisième but – le plus important – marqué par Tadic a été validé alors que personne, pas même le VAR, n’a pu déterminé si le ballon était sorti en touche au départ de l’action. A l’aller, l’Ajax avait inscrit le tout premier but invalidé par l’assistance vidéo en C1. Ironie de l’histoire.
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Matthijs de Ligt of Ajax during the UEFA Champions League round of 16 match between Real Madrid and Ajax.

Crédit: Eurosport

5. FC Barcelone – Manchester United

Ligue des champions 2010-2011
Finale - 28 mai 2011
Score : 3-1
"C'est la meilleure équipe d'Europe, ça ne se discute pas. Dans ma carrière de manager, je n'avais jamais défié une équipe aussi forte. Tout le monde le reconnait et je l'accepte : pas facile de faire autrement quand on est battu comme ça. Personne ne nous avait donné une raclée comme celle-là". Sir Alex Ferguson n’est pas homme de longs discours. Mais l’hommage rendu ce soir de mai 2011 donne tout le relief à la performance du Barça de Guardiola.
Tous les protagonistes de la période vous le diront, c’est bien la version 2011 du monstre catalan qui reste la référence ultime des années Pep, avec un Lionel Messi au firmament dans un rôle de faux numéro neuf et un milieu de terrain au sommet. Ce duel en finale de Ligue des champions, s’il n’est pas le plus beau match de la décennie Barça, reste probablement le symbole parfait de cette domination catalane sur le monde du football.
En face, les Red Devils sont les autres cadors du continent. Mais ils ne boxent pas dans la même catégorie. Car le Barça est trop sûr de son fait pour laisser échapper un troisième sacre en cinq ans (2006, 2009 et 2011 donc). Si le formidable Wayne Rooney (34e) répond à la première pique de Pedro (27e), l’ascendant catalan va finir par se matérialiser.*
Messi à l’entrée de la surface (54e) puis Villa (69e) sans élan lancent le Barça vers un nouveau titre continental. L’apothéose aura donc eu lieu à Wembley. Avec une image ô combien symbolique pour marquer un peu plus les esprits : au moment de la cérémonie officielle, l’emblème Carles Puyol décide de laisser Eric Abidal, atteint d’une tumeur au foie deux mois plus tôt, soulever le trophée. Més que un club, ce soir-là peut-être encore plus que les autres…
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Eric Abidal lors de son retour avec le Barça en 2011

Crédit: Panoramic

4. Espagne – Pays-Bas

Coupe du monde 2014
Premier tour (1re journée) – 13 juin 2014
Score : 1-5
C’est bien connu. Le plus dur ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage. Au fond, la Roja ne pouvait rester au sommet éternellement. Question de cycle. Mais peut-être le retour sur terre des Espagnols aurait-il pu être moins brutal. S’il n’a pas l’aspect dramatique d’un match éliminatoire, ce choc du 1er tour a tout de la revanche éclatante. Car, dès le premier match des tenants du titre, ce sont des Néerlandais avec les crocs dehors qui les attendent pour exorciser la finale de 2010.
Le début de match ne laisse pourtant pas présager le tremblement de terre qui va ravager Salvador ce 13 juin 2014. Seul apport à un onze espagnol ultra-expérimenté au plus haut niveau, Diego Costa fait déjà des siennes en allant gratter un penalty à la demi-heure de jeu, transformé par Xabi Alonso (27e). La Roja semble sereine et lorsque David Silva rate le but du break juste avant la mi-temps, on se dit qu’il y en aura d’autres…
Robin van Persie en a décidé autrement. Son envolée à l’horizontale lui permet de signer l’un des plus beaux buts de la décennie et relancer un match qui perd alors toute raison (44e). C’est au retour des vestiaires que le diabolique Robben décide de sortir de sa boîte. Si malheureux en finale en 2010, le gaucher est déchaîné. Son enchaînement contrôle porte manteau-frappe du gauche lance la révolte (53e). C’est une vague orange qui submerge alors Casillas qui cède face à de Vrij (64e) et se troue face à Van Persie (72e).
Mais le symbole du match reste ce dernier but. Avec un Sergio Ramos complètement dépassé par la vitesse ahurissante de Robben et qui mord, comme ses compères de défense, dans toutes les arabesques du gaucher (80e). 1-5. Le tenant du titre est K.-O debout, sonné comme jamais. "Je ne trouve pas de mot", concède Vincente Del Bosque. Sa troupe ne s’en remettra pas et sortira piteusement, dès la phase de groupe. La grande Espagne est morte. Enterrée par des Oranje qui n’ont jamais semblé si vifs.
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Van Persie face à l'Espagne le 13 juin 2014

Crédit: Getty Images

3. FC Barcelone – Paris Saint-Germain

Ligue des champions 2016/2017
Huitième de finale (match retour) – 8 mars 2017
Score : 6-1
Dans cinq, dix, vingt ou cinquante ans, c’est sûrement ce match qui reviendra en premier dans nos mémoires au moment d’évoquer la décennie football. Les premières fois, c’est toujours marquant. Jamais, dans l’histoire des Coupes d’Europe, une équipe vainqueur d’une manche aller 4-0 n’avait réussi "l’exploit" de se faire éliminer. Mais ce soir de mars 2017, la raison n’a jamais semblé dicter la marche des acteurs du Camp Nou.
C’était impossible et pourtant c’est arrivé. Il faut dire que tous les ingrédients nécessaires au cauchemar avaient été réunis avant cette manche retour qui n’aurait dû être qu’une simple formalité pour le PSG. Un coach en fin de cycle (Luis Enrique) qui annonce son départ à la fin de saison pour libérer les énergies de son groupe, une presse espagnole qui martèle comme un mantra un mot magique (remontada), une vidéo de joueurs parisiens s’imaginant qualifiés malgré une défaite 5-1 et l’impression qu’il se passera forcément quelque chose en Catalogne.
Le scénario de l’impossible, c’est d’abord Paris qui l’a écrit. Car si le club parisien n’est pas "Gijon ou Valladolid", il prend soudainement les atours d’une victime déjà convaincue d’être croquée. Trop bas, le PSG subit d’entrée et démarre pied au plancher serait-on tenté d’écrire. Une erreur de l’axe central et Suarez lance le mouvement (3e). Juste avant la mi-temps, Marquinhos et Kurzawa se trouent pour le 2-0 (40e). Juste après, Meunier fauche Neymar de la tête et offre le 3-0 à Messi sur penalty (50e). Avant l’heure de jeu, le Barça n’est plus qu’un à un but de l’exploit.
On pense alors que le PSG va subir des vagues catalanes et va être plongé en apnée pendant le reste du match. C’est finalement un grand bol d’air qu’offre Cavani aux siens (62e). Le Barça pose genou à terre et doit tout recommencer. C’est un autre match qui se dessine avec des occasions parisiennes. Le chrono défile. Plus rien ne peut arriver. Lorsque Di Maria rate le but du 3-2 à la 86e après une grosse faute de Mascherano, on pense encore que cela restera sans incidence.
Entrent alors en scène les sept minutes les plus irrationnelles de l’histoire du football. Un trou noir pour Paris, un miracle pour le Barça. Même lorsque Neymar marque un coup franc sublime (88e), l’impossible semble trop loin. Mais ce Paris-là a des guiboles trop tremblantes pour espérer s’en sortir indemne. Pour que la panoplie soit complète, il fallait aussi que l’arbitrage s’invite à la fête. Déjà généreux envers le Barça dans ses choix précédents, Deniz Aytekin accorde un nouveau penalty aux Blaugrana sur une faute inexistante ou presque de Marquinhos. Déguisé en héros, Neymar transforme et plonge le Camp Nou dans une transe indescriptible (90+2e).
La suite ? Allez, vous la connaissez aussi bien que nous. Un ballon piqué de la dernière chance de Neymar, Sergi Roberto qui surgit de nulle part, un "noooon" resté dans les annales de la télévision française et une humiliation en mondovision pour un PSG qui devient la risée de l’Europe après avoir clamé sa volonté de conquérir la planète foot. Il y aura un avant et un après. Depuis, c’est d’ailleurs le Barça qui est devenue la victime de ses remontadas qui ont pullulé en C1. Mais ce 8 mars 2017 restera pour toujours à part. "A jamais les premiers…", avions-nous ironiquement titré. Car le psychodrame du Camp Nou a réuni tout ce que le football des années 2010 avait à offrir : un scénario improbable, des stars au summum, des polémiques à gogo et des stories Instagram post-match qui mettent le feu aux Internets. Difficile de faire mieux…
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Thiago Silva et les joueurs du PSG déconfits après leur déroute historique à Barcelone

Crédit: Panoramic

2. Barcelone - Real Madrid

Liga 2010/2011
13e journée - 29 novembre 2010
Score : 5-0
N'écoutez jamais ceux qui assurent qu'il faut être deux pour faire un grand match. Il n'y a rien de plus faux que cette assertion. La preuve ultime est venue de Catalogne un soir de novembre 2010. C'était un lundi et le monde entier avait les yeux rivés sur ce Clasico. Personne ne l'a regretté sauf les socios de la Maison Blanche, évidemment. Ce jour-là, ils ont vu les leurs subir la défaite d'une vie. Parce que la claque infligée par les Blaugrana aux Merengue dépassa les simples limites de l'interminable rectangle vert du Camp Nou.
La démonstration catalane fut de celles qui cristallisent un rapport de force. Six mois après avoir dansé au cœur de la cité catalane et célébré l'exceptionnel coup de force réussi par son Inter en demi-finale retour de la C1, José Mourinho, auréolé d'une deuxième Ligue des champions et passé sous pavillon madrilène, fut violemment renvoyé dans les cordes par Pep Guardiola et son extraordinaire Barça. C'était son premier Clasico et aucune équipe dirigée par ses soins n'avait jamais encaissé plus de trois buts en un match.
Ce 5-0 a posé les jalons d'une rivalité sans commune mesure entre le FC Barcelone de Guardiola et le Real Madrid de José Mourinho. Rivalité teintée d'un manichéisme savamment entretenu par la presse mais que les principaux intéressés n'ont jamais vraiment cherché à atténuer. D'un côté, il y aurait eu les gentils du Barça. De l'autre, les méchants du Real. Foutaises. Mais, au moins, il y eut jusqu'au départ de José Mourinho une vraie opposition de styles. Et des duels qui oscilleraient constamment entre ballets et bras de fer.
Le 29 novembre, ce fut un ballet doublé d'une corrida. Parce que la bande à Pep était sur la route d'une quatrième Ligue des champions avec, en point d'orgue, le récital de Wembley face à Manchester United (3-1). Déjà, et avant l'orgie de Clasicos du printemps à venir (Liga, Coupe du Roi et Ligue des champions), le Barça était lancé vers l'histoire. Xavi (10e), Pedro (18e), Villa (55e, 58e) et Jeffren (90e) furent les buteurs un soir où Messi ne trouva pas la faille. Ironie de l'histoire mais preuve ultime de la force de ce Barça-là.
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David Villa buteur face à Iker Casillas lors de FC Barcelone-Real Madrid le 29 novembre 2010

Crédit: Getty Images

1. Brésil – Allemagne

Coupe du monde 2014
Demi-finale - 8 juillet 2014
Score : 1-7
Scenarii spectaculaires, duels homériques, come-backs invraisemblables, numéros de soliste exceptionnels… Voici ce à quoi vous avez eu droit tout au long de ce Top 50. Le match que nous avons classé en première position ne comprend néanmoins aucun de ces ingrédients. Brésil - Allemagne 2014, ce n’est effectivement rien de tout cela. C’est surtout beaucoup plus. C’est l’histoire d’un naufrage inattendu, d’une tragédie nationale. D’une soirée qui, à jamais, restera gravée dans les mémoires.
Pour saisir toute la portée de cette rencontre inoubliable, il convient d’abord d’en évoquer le contexte. En 2014, la Seleção attaque son Mondial à la maison avec pour unique objectif de remporter le trophée. Afin de combler les énormes attentes de ses supporters d’une part, mais aussi pour (enfin) effacer l’affront du "Maracanazo" de 1950. Autant dire que la pression qui repose sur les épaules des troupes de Luiz Felipe Scolari est immense. Et même s’ils ne sont pas franchement transcendants, Luiz Gustavo et consorts parviennent à franchir les obstacles tant bien que mal. Jusqu’à se hisser dans le dernier carré.
Ce mardi 8 juillet, les yeux de tout un peuple et les caméras du monde entier sont tournés vers le Mineirão de Belo Horizonte. Cette fois, ça y est, les Auriverdes vont pouvoir montrer ce dont ils sont capables face à un sérieux prétendant au sacre planétaire. Neymar est forfait, Thiago Silva est suspendu ? Les Brésiliens le déplorent, mais n’y voient pas un handicap insurmontable. Après tout, leur quête quasi-christique n’a pas encore connu le moindre accroc. La confiance est intacte, l’espoir d’accéder à la finale est vivace. La désillusion n’en sera que plus cruelle.
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La joie de l'Allemagne, la détresse du Brésil : un contraste à l'image de l'écart du niveau entre les deux équipes.

Crédit: AFP

Car de match, il n’y eut guère. Dès le premier quart d’heure, Thomas Müller refroidit les ardeurs du public local. Puis, en l’espace de six minutes irréelles, tout s’enchaîne. Miroslav Klose, Toni Kroos à deux reprises, Sami Khedira : chaque attaque allemande fait mouche, la défense brésilienne perd complètement pied et, à la demi-heure de jeu, la déroute est déjà totale (0-5). Elle prend encore plus d’ampleur après la pause à cause du doublé d’André Schürrle. Et le but très tardif d’Oscar agace sans doute davantage Manuel Neuer qu’il n’atténue l’incommensurable peine affectant alors tout un pays, des favelas de Rio aux confins de l’Amazonie.
7-1. Humiliée sur son sol, meurtrie dans sa chair, la Seleçao lâche prise. Elle s’incline logiquement face aux Pays-Bas en petite finale (0-3) tandis que la Nationalmannschaft s’offre une quatrième étoile en battant l’Argentine (1-0 a.p.). Depuis cette claque monumentale, le Brésil a su repartir de l’avant en remportant le tournoi olympique 2016 et la Copa America 2019, deux autres compétitions organisées sur son sol. Mais rien, absolument rien ne permettra d’oublier le traumatisme causé par le "Mineirazo". Nul doute possible : le match le plus marquant des années 2010, c’est bel et bien celui-ci.
Dossier réalisé par Maxime DUPUIS, Cyril MORIN, Christophe GAUDOT, Arthur MERLE, Julien PEREIRA et Raphaël BROSSE
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Oscar et Fred (Brésil) sont tombés de haut face à l'Allemagne

Crédit: AFP

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