Equipe de France : Yohan Cabaye sera de retour face à l'Espagne

Sur le banc du Stade de France, Yohan Cabaye a rongé son frein vendredi soir pendant que la France battait la Géorgie (3-1). Sans lui. "J'avais envie de rentrer, a-t-il reconnu samedi à Clairefontaine. Mais il y a eu la victoire. On a pris un but mais il y avait de bonnes choses. J'étais serein". Confronté aux menaces de suspension qui planaient sur son milieu de terrain (Cabaye, Matuidi, Gonalons), Didier Deschamps avait préféré se priver d'un joueur arrivé légèrement blessé au rassemblement des Bleus. Mais le joueur de Newcastle a laissé ses soucis à l'aine derrière lui. "Physiquement, je n'ai plus aucune douleur. Je me sens très bien", a-t-il rassuré à trois jours du grand rendez-vous. En toute logique, il devrait donc postuler à une place dans le onze de départ face à l'Espagne, mardi.

Depuis le banc, Cabaye a malgré tout assisté à l'éclosion d'un nouveau concurrent. Appelé à remplacé le Magpie, Paul Pogba a parfaitement répondu aux attentes placées en lui. Sa puissance et son aisance technique, surtout dans le jeu long, ont marqué les esprits. Tout comme sa maturité assez déconcertante à tout juste 20 ans. "Je l'avais déjà vu à la Juve mais il m'a impressionné par sa sérénité et son calme", l'a félicité son partenaire du milieu de terrain, Blaise Matuidi. En spectateur avisé, Cabaye a également apprécié. "Pogba et Varane jouent comme des vieux, s'est amusé son aîné. A force d’apprendre avec les grands joueurs qu’ils ont dans leurs clubs, ils progressent plus rapidement et cela se ressent". Mais il n'a "aucun problème" avec cette nouvelle concurrence. D'ailleurs, il ne revendique rien. "Le sélectionneur fera ses choix", se contente-t-il de répondre. Et Pogba, comme Varane, n'a pas déçu Deschamps : "Ils ont réalisé de bonnes choses. Mais on ne peut pas demander trop sur une première sélection".

Le patron des Bleus peut-il aller jusqu'à reconduire Pogba au coup d'envoi face à l'Espagne, un match "niveau finale de Ligue des champions ou de Coupe du monde" ? "Pourquoi pas. Ça peut aussi être en cours de match", a-t-il botté en touche. S'il revient à un 4-3-3, la porte reste bien sûr ouverte. S'il adopte un 4-2-3-1 avec deux milieux récupérateurs, système qui avait permis aux Bleus de revenir en seconde période au match aller à Madrid, elle pourrait se refermer. Aux côtés d'un Matuidi indéboulonnable, Yohan Cabaye s'est fait une place de choix dans l'entrejeu tricolore. Pierre angulaire des Bleus version Laurent Blanc lors de l'Euro 2012, l'ancien Lillois reste un homme de base de Didier Deschamps qu'il l'a titularisé à quatre reprises depuis sa prise de fonction (Finlande, Biélorussie, Espagne et Allemagne). Quand il ne l'a pas fait, Cabaye était absent, souvent pénalisé par des pépins physiques récurrents comme ce fut le cas face à l'Uruguay, le Japon (douleurs abdominales) ou encore l'Italie (adducteurs).

"Il y a la photographie du match face à la Géorgie. Mardi, ce sera totalement différent", a fait savoir DD. Une façon polie de dire que la prestation de Pogba face à la Géorgie n'a pas encore bouleversé la hiérarchie. Deschamps a bien fait comprendre que l'âge n'est pas forcément à critères à ses yeux ("si les jeunes sont performants, je n'ai aucun problème"). L'expérience, en revanche, c'est une toute autre histoire. Avec ses 20 sélections, Cabaye ne sera pas de trop pour affronter la Roja. Ça n'est d'ailleurs pas un hasard si Cesc Fabregas avait cité son nom en octobre dernier au moment d'énumérer les joueurs à suivre côté français. "C'est un peu leur Xavi", avait-il osé. "Tout compliment fait plaisir, a commenté le Français. Xavi est le meilleur milieu de terrain au monde. Je le regarde et j'apprends". Mardi, il aura sans doute l'occasion de quitter le banc pour montrer s'il a bien retenu sa leçon.