Avec le 1.6 turbo d'une Mégane GT ou en F1, les sensations sont uniques à Monaco

Et si une berline n'a jamais rien eu à voir avec une monoplace de F1 à première vue, la mécanique a trouvé une passerelle entre ces deux mondes, ces dernières années. Aujourd'hui, l'acquéreur d'une Renault Mégane GT peut se dire qu'il utilise un moteur de 1.6 litre turbo dont l'architecture est devenue un concept porteur de valeurs essentielles pour la Formule 1. Depuis 2014, les bolides du championnat du monde sont convertis au "downsizing". Jadis d'une cylindrée de 3.5 litres, réduite à 3.0 litres et enfin 2.4 litres toujours en version "atmosphérique", ils ont franchi une nouvelle étape de la miniaturisation grâce à un turbo plus en rapport avec les standards et préoccupations de notre époque.

Evidemment, il faut garder la mesure des choses car la comparaison s'arrête là : si le 1.6 turbo de la Renault Mégane GT affiche fièrement 205 chevaux, le total frôle les 1000 sous le capot de la R.S.18 de Nico Hülkenberg et Carlos Sainz. En comptant bien sûr les dispositifs de récupération d'énergie liés au turbo et à la chaleur dégagée par les disques de freins.

Mais dans les deux cas, il y a de quoi se faire de belles sensations dans les rues de la principauté. Qu'est-ce que ressent le conducteur d'une Mégane GT ? Une lancinante impression d'enfermement, d'oppression, lorsque les voies monégasques sont passées en configuration Grand Prix, habillées de leurs rails quelques jours avant la plus prestigieuse des manches du championnat du monde. Et encore, on est finalement posté assez haut dans une berline ! Le casque à 60 centimètres du sol dans le baquet d'une Formule 1, c'est une autre histoire et le circuit du Grand Prix ressemble à un labyrinthe sans fin.

Après le virage n°1, le choc : c'est comme un mur qui se dresse pour le commun des mortels. Mais pas pour le pilote de F1. Accélérateur à fond, il incrémente les rapports jusqu'à 270 km/h en haut de Massenet, le grand gauche qui amène vers le Casino. Quand on repense à cette scène hors période de Grand Prix, lorsque la rue est rendue à ses usagers de tous les jours, cette vitesse est totalement surréaliste. On a déjà du mal à croire qu'un tel bolide puisse se faufiler dans cette étroite.

Sur ce tracé qui a accueilli la deuxième manche de l'histoire du Mondial, en 1950, à quel virage endroit une voiture de tourisme se rapproche-t-elle finalement le plus d'une Formule 1 ? L'épingle du Grand hôtel. Les bolides la négocient royalement à 45 km/h. Avec quelques précautions préalables. Sur tous les autres circuits, la direction offre un rayon de braquage de 22° degrés, qu'il faut presque doubler pour être sûr de voir l'issue du plus célèbre des 360°.

Puis, le tunnel ne tarde pas à poindre. Pas de souci une GT, un peu plus avec une F1. Erreur de trajectoire interdite…

Revenu sur le port, on enchaine les chicanes et virages à angle droit jusqu'à la fin du tour, boulevard Albert 1er. On réalise surtout qu'on est sur un bitume lisse, soigneusement débarrassé de ses bosses. Une exigence du Grand Prix. Chaque année, environ un tiers du tracé est resurfacé pour maximiser la stabilité des bolides à haut vitesse, le confort de pilotage et in fine la sécurité. Ce dont peut profiter au quotidien.