Haas va laisser Romain Grosjean décider s'il veut reprendre le volant

Il n'est pas évident de se remettre d'un gros choc. L'un des derniers en date est celui de Fernando Alonso. Accidenté lors du Grand Prix d'Australie en 2016, l'Espagnol avait encaissé 46G lors du fracas de sa McLaren contre un mur de protection, après un accrochage à plus de 300 km/h. Le double champion du monde avait souhaité reprendre la compétition dès le rendez-vous suivant, à Sakhir, mais souffrant d'un pneumothorax et de côtes fracturées, son corps en avait décidé autrement.

La prudence est donc de mise. On ne sait donc pas dans quelle mesure Romain Grosjean pourra s'aligner le prochain week-end sur le circuit bahreïni, du Grand Prix de Sakhir, qui va permettre au paddock un deuxième Grand Prix de suite sans bouger d'endroit.

Vu le choc - 53G - qu'il a subi dans son terrifiant crash au premier tour du Grand Prix de Bahreïn, dimanche, Romain Grosjean devra peut-être faire l'impasse sur la seizième manche du Mondial, et reporter ses espoirs sur la "finale" qui suivra immédiatement, à Abou Dabi. Car autrement, il serait dommageable qu'il quitte la Formule 1 ainsi. Remercié par Haas à la fin de cette saison, il n'a aucune perspective, pour ne pas dire aucune chance, de courir l'an prochain.

Souriant, le Français de 34 ans a donné des nouvelles rassurantes de son lit d'hôpital, dimanche soir. Sans se projeter plus loin que l'instant présent.

Il savoure juste de s'en être sorti miraculeusement après avoir été retenu dans un brasier pendant 25 secondes, mais l'agenda de cette F1 2020 qui avance à toute vitesse pose déjà à Haas la question de sa participation. Ce que Günther Steiner n'a pas éludé, en se montrant prudemment optimiste.

"Pour moi, à l'heure actuelle, Romain pilotera, mais il faut voir quel sera le verdict des médecins dans les jours qui viennent et s'il le souhaite, a expliqué le directeur d'équipe de la formation américaine. C'est sa décision, je n'interférerai pas. C'est pourquoi je ne vais pas commencer à spéculer. Je veux lui laisser le temps d'y réfléchir. L'adrénaline d'aujourd'hui fait encore son effet. On verra quel est son état d'esprit demain."

Question moral ça va, a-t-il confirmé. "Je ne l'ai pas encore vu mais je lui ai parlé au téléphone depuis l'hôpital, a dit le chef de l'écurie US. Il était de bonne humeur, on a même osé quelques blagues. Il est heureux. Il venait de parler au téléphone avec sa famille."

Si Romain Grosjean était forfait, Haas ferait appel à un pilote de remplacement. Quant à la question matérielle, elle est déjà réglée. "Nous courrons quoi qu'il arrive, nous avons suffisamment de pièces pour reconstruire une voiture", a précisé le manager autrichien.

Généralement sans état d'âme, il a ajouté que l'équipe s'était vite remise en mode "course" avec Kevin Magnussen. "On a eu de la chance, tout le monde en était heureux, a-t-il dit. On a su très vite qu'il allait aussi bien que possible, donc tout le monde a pu se concentrer sur la course."

Et la gêne exprimée par Daniel Ricciardo (Renault) à la vue des images passant en boucle sur toutes les télé dans les garages n'est pas un sujet pour lui. "Romain a eu la chance de s'en sortir donc pourquoi ne pas le montrer ?, a-t-il interrogé. Il fallait aussi montrer au plus vite qu'il allait bien, c'est plus efficace de prévenir un par un les gens concernés. Bien sûr, c'est dramatique mais ça s'est bien terminé. C'est une bonne chose qu'on a vue."