L'analyse de Jacky Eeckelaert : "La dernière victoire de Lewis Hamilton avant longtemps ?"

"Lewis a livré une course splendide pour décrocher une victoire qu'il est allé chercher avec ses tripes et son talent. Grâce à lui et à Sebastian, ce Grand Prix des Etats-Unis a offert un suspense digne d'Hitchcock : à peine six dixièmes séparaient la McLaren de la Red Bull sur la ligne d'arrivée après 56 tours ! Ces deux-là évoluaient sur une autre planète… C'est le quatrième succès de Lewis cette saison (moins que Sebastian mais plus que Fernando), et surtout le troisième d'affilée obtenu après un score vierge à la course précédente : sa saison aura connu des hauts et des bas, avec pas mal d'occasions gâchées au stand ou par la faute de la mécanique. C'est dommage, car Lewis aurait pu se mêler à la bagarre pour le titre pour sa dernière saison à Woking. Cela ne risque malheureusement pas de lui arriver l'an prochain chez Mercedes, qui commence à être à court d'excuses, selon moi (cinquième arrivée consécutive hors des points, plus mauvaise position au championnat depuis trois ans). Lewis doit donc profiter d'être encore chez McLaren pour manger son pain blanc."

"D'ordinaire, je ne suis pas fan des créations d'Hermann Tilke, mais je dois reconnaître que le Circuit of the Americas est très bien dessiné, avec sa montée caractéristique et son enchaînement de virages rapides très spectaculaire à la télévision. On a assisté à beaucoup de dépassements sans voir voler beaucoup de morceaux de carbone, preuve que la piste a été bien conçue."

"Même s'il a bénéficié du sacrifice de Massa, Alonso a encore répondu présent à Austin. Il est parvenu à monter sur le podium alors qu'il était parti de la huitième place sur la grille. Cette année, il a acquis neuf de ses podiums en partant de plus loin que la troisième place de grille. On a clairement vu que la F2012 rend une demi-seconde au tour à la McLaren et à la Red Bull : dans ces conditions, qu'il soit toujours en lutte pour le titre est un véritable exploit."

"En 2011, Red Bull avait remporté le titre des constructeurs dès le Grand Prix de Corée, après seize manches. Cette année, elle a eu besoin de dix-neuf courses pour coiffer la couronne, preuve que la lutte s'est resserrée. N'empêche : elle est la première écurie à décrocher pour la troisième fois consécutive un titre de champion du monde des constructeurs depuis Ferrari, qui en avait remporté six entre 1999 et 2004. Auparavant, le dernier triplé remontait à Williams en 1992-1994. Il ne vous a pas échappé que l'écurie de Dieter Mateschitz et celle de Frank Williams partagent deux ingrédients de leur succès : le directeur technique Adrian Newey et le moteur Renault.

A part, Red Bull, Ferrari et Williams, une seule autre formation à réussi à coiffer la couronne des constructeurs trois années d'affilée : McLaren, qui s'est imposée à quatre reprises, entre 1988 et 1991. Ce qui me frappe, c'est que ces trois titres ont été obtenus par Red Bull en à peine huit saisons. Il a fallu 18 ans à Ferrari pour arriver au même résultat, 20 à McLaren, 12 à Williams et 11 à Lotus…"

"Dans toute l'histoire de la Formule 1, c'est la 27ème fois que le titre va se jouer lors de la dernière course. Après les deux titres qu'a décrochés Alonso au Brésil, ceux de Räikkönen, Hamilton et Button se sont également joués à Interlagos lors de l'ultime Grand Prix de la saison (le titre 2010 également, mais à Abou Dhabi)."