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Chez Ferrari, c'est toujours la guerre froide entre Charles Leclerc et Sebastian Vettel

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 28/11/2019 à 18:11 GMT+1

GRAND PRIX D'ABOU DABI - Ferrari veut tourner la page. Deux semaines après la collision entre Sebastian Vettel et Charles Leclerc, qui ne se sont d'ailleurs plus revus depuis, la Scuderia espère terminer sa saison sur une bonne note. C'est loin d'être gagné...

Sebastian Vettel et Charles Leclerc

Crédit: Getty Images

Comme un symbole, le ciel est quelque peu grisâtre ces derniers temps à Maranello. Près de deux semaines après la collision entre Sebastian Vettel et Charles Leclerc, au Grand Prix du Brésil, rares sont les éclaircies dans le temple Ferrari. Un temps envisagée, une clarification entre les deux hommes n'a pas eu lieu selon les médias transalpins. Toutefois, Mattia Binotto, le directeur d'équipe de la firme italienne, a maintenu un contact régulier avec eux. Son discours était clair : l'intérêt de l'écurie passe avant ceux des pilotes.

La colère de John Elkann

Il faut dire que cet incident passe mal du côté de l'Italie. Divisé par le football (de clubs), le pays se fédère autour de la Formule 1. Et avec l'hégémonie de Lewis Hamilton (Mercedes), autant dire que le moral des tifosi est mis à rude épreuve. Alors, quand les deux pilotes maison s'auto-éliminent, ça fait tâche. Depuis ce crime de lèse-majesté, les images tournent en boucle sur les chaînes locales pour trouver le coupable. Selon certains, Charles Leclerc n'a pas laissé assez d'espace à Sebastian Vettel. Pour d'autres, l'Allemand, dans un souci d'autorité, n'a pas accepté de se faire passer au virage n°1 et a voulu se venger peu après. Dans les deux cas, le mal est fait.
"Nous ferons en sorte que cela ne se reproduise pas, a promis le Monégasque lors de la conférence de presse de la FIA, jeudi. Nous en avons parlé et essayé de comprendre la situation. Chacun a sa part de responsabilité. Nous sommes toujours autorisés à courir l'un contre l'autre. Il faut juste être un peu moins agressifs, se laisser un peu plus de place pour que cela ne se reproduise pas."
Je me suis énervé
"Je me suis énervé. Les pilotes seront toujours des pilotes Ferrari, et la chose la plus importante est que Ferrari gagne. On ne doit pas oublier cet aspect", a rappelé la semaine passée John Elkann, petit-fils de Gianni Agnelli et président de Ferrari. Une manière de taper sur les doigts de ses deux pilotes, en conflit ouvert depuis maintenant plusieurs courses.
Au fond, Vettel n'a jamais réellement digéré l'attitude de Leclerc lors des qualifications de Monza, où ce dernier s'était bien gardé de lui redonner l'aspiration en fin de Q3. Deux semaines plus tard, la relation s'était encore un peu plus dégradée à Singapour. "Je ne comprends pas. Il faudra en discuter après la course. (...) Je pense que c'est injuste...", avait alors lâché le Monégasque après un choix stratégique en faveur de son coéquipier. Pour les observateurs italiens, ce qui est arrivé au Brésil n'a donc rien de surprenant. "C'était dans l'air", commentait même Carlo Vanzini, le commenteur de Sky Italia, au moment du choc.

Leclerc, défense ou attaque ?

À Abou Dabi, dimanche, les deux protagonistes vont donc se retrouver pour le dernier acte. Et il n'est pas sans enjeu. Avec 249 points, Charles Leclerc est à l'affût de Max Verstappen (Red Bull), actuel troisième du classement des pilotes (260 points). Pour sa première saison chez Ferrari, terminer sur le podium aurait forcément une saveur toute particulière. Le problème, c'est qu'il faudrait que tout le monde le suive dans sa quête.
Sebastian Vettel - Charles Leclerc | Ferrari
Si Mattia Binotto pourrait en toucher deux mots à Sebastian Vettel, ce dernier lui répondrait probablement qu'il ne compte "que" 19 points de retard sur son coéquipier. Et que théoriquement, il peut toujours le rattraper ou le dépasser. Pour le quadruple champion du monde, l'idée de terminer derrière son jeune partenaire doit en effet avoir un goût amer. Encore plus quand on sait que sa hiérarchie l'avait désigné numéro 1 cette saison. Un statut que Vettel a peiné à assumer. Avant l'ultime course, la balance penche clairement du côté de Leclerc : 2 victoires à 1, 7 pole positions à 2, 4 meilleurs tours en course contre 2.
"Je ne pense pas à la retraite", a assuré l'Allemand cette semaine, lui qui vient d'être papa pour la troisième fois. Après avoir reçu l'autorisation de son écurie, il rejoindra Abou Dabi avec un peu de retard.

Abou Dabi, course maudite

Pour tourner la page brésilienne, il y avait probablement mieux que le Circuit Yas Marina pour Ferrari. Lors des dix dernières éditions, la Scuderia ne s'est jamais imposée. Son meilleur résultat ? Une deuxième place à trois reprises (la dernière en date avec Vettel, en 2018). Comme si la malédiction perdurait pour la rossa depuis la perte du titre de Fernando Alonso, en 2010.
"On veut conclure au mieux cette saison. a déclaré Binotto jeudi. "Il y a eu des hauts et des bas (...) La deuxième place ne sera jamais assez pour Ferrari, on planche déjà sur le travail qu'on doit effectuer cet hiver. On veut continuer à grandir en tant que groupe. L'ambition, c'est de revenir plus fort pour être à la hauteur des défis qui nous attendent."
Pour ça, le team principal de la Scuderia va devoir parfaitement gérer ses deux pilotes. Pas une mince affaire au vu des tensions actuelles. Il peut éventuellement leur rappeler les propos de Luca Di Montezemolo, l'ancien président de la firme italienne, qui répétait souvent que conduire une Ferrari est "un privilège". "Mais ensuite, il faut prouver qu'on le mérite...", prévenait-il. À Vettel et Leclerc de ne pas l'oublier.
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Mattia Binotto, Charles Leclerc, Ferrari, Formula 1 2019, Getty Images

Crédit: Getty Images

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