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Grand Prix d'Abou Dabi - Sebastian Vettel (Ferrari), le calice jusqu'à la lie

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 12/12/2020 à 19:45 GMT+1

GRAND PRIX D'ABOU DABI - Sebastian Vettel (Ferrari) n'aura même pas pu sauver l'honneur lors de sa dernière séance de qualification en rouge. Samedi, l'Allemand, futur pilote Aston Martin, est encore sorti dès la Q2, en étant malheureusement content de son tour.

Sebastian Vettel (Ferrari) au Grand Prix d'Abou Dabi 2020

Crédit: Getty Images

Son habituel ton monocorde a pris un air désabusé cette saison. Passé le choc de la fin de non-recevoir de Ferrari quant à 2021, officialisée dès la mi-mai au téléphone par son patron Mattia Binotto, Sebastian Vettel avait promis de conclure ses six ans d'histoire avec la Scuderia pied au plancher. L'impression est qu'il ne sera jamais passé par-delà ce déclassement un peu humiliant pour un quadruple champion du monde.
L'Allemand avait été choyé chez Red Bull, et il n'en attendait pas moins de la Maranello. Jusqu'au bout de la saison 2019, la Scuderia l'aura soutenu. Parfois à coup de consignes. Mais avant même le début théorique de cette saison, fixée à l'origine en mars dernier, elle lui avait signifié la perte de son statut de pilote n°1. On pensait que la fierté, l'un des moteurs de sa motivation, ferait le reste. Il n'en fut rien.
Cette campagne 2020 aura été une longue descente aux enfers pour le natif d'Heppenheim. Mattia Binotto a laissé le passage de témoin s'opérer naturellement et Charles Leclerc n'a fait que prendre la lumière, toujours plus. Ce fut manifeste en termes de vitesse pure le samedi. Il n'avait qu'une seul fois subi un tel affront avant cette année. Chez Red Bull, en 2014, il avait été débordé sur le tour chrono 16 fois sur 19 par Daniel Ricciardo. On avait mis ça sur le compte d'une fin de cycle, puisqu'il était en partance pour Ferrari. Les mêmes causes produisent manifestement les mêmes effets.
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Sebastian Vettel (Ferrari) au Grand Prix d'Abou Dabi 2020

Crédit: Getty Images

Trois fois en Q3 dans la saison

"Pour Charles, tout est nouveau, excitant, a déclaré le quadruple champion du monde dans un entretien donné à Canal+ avant l'ultime séance de qualification de l'année, à Abou Dabi. Nous sommes à des moments différents dans nos carrières, mais j'ai appris de lui, je me suis reconnu en lui. Son intégration a été très rapide. Tout ce qui l'intéresse, c'est de tirer le meilleur de la voiture. Et le plus souvent, il y arrive. Charles a le niveau pour se battre pour des victoires et le championnat dans le futur."
Samedi, Sebastian Vettel s'est écroulé une dernière fois, confirmant sa "hâte de commencer un nouveau chapitre" chez Aston Martin l'an prochain. Qualifié treizième, il affiche donc un triste de bilan de trois présences de Q3 (11 pour Leclerc) pour treize éliminations en Q2, et même une en Q1. Battu 12 fois en 17 séances par Charles Leclerc, il s'est même incliné à trois reprises devant George Russell et sa Williams, à Sotchi, Portimao et Imola. Des circuits qui n'ont pas grand-chose à voir entre eux.

"Me sentir proche des gens dans le garage"

C'est sûr, il a souffert du manque d'appui chronique de la SF1000, mais son management attendait qu'il trouve quand même la parade plus souvent que cela. Mais samedi, l'explication de son ultime échec a raisonné comme un aveu de ses propres limites. "Ce n'est évidemment pas plaisant de démarrer treizième, a-t-il confié. Le résultat en soi est mauvais mais je suis content de ma performance. Avec un meilleur tour, j'aurais peut-être pu être dixième."
Ce qui n'aurait pas changé grand-chose pour lui, si on comprend bien. C'est d'ailleurs l'impression qu'il a souvent donnée cette année. Celle de s'accommoder d'une élimination en Q2 pour choisir ses pneus au départ de la course. En "medium" et surtout pas en "tendre". Des gommes dont la "rossa" ne s'est pas souvent accommodé mais avec lesquels Charles Leclerc est parfois parvenu à survivre.
"Mon plan pour dimanche est juste d'essayer de faire de mon mieux", a ajouté l'actuel 13e du championnat du monde, le plus mauvais classement d'un pilote Ferrari depuis 1981. On redoute déjà de savoir ce que cela veut dire mais on ne sait jamais. Mais il ne faudra pas lui en vouloir de songer à autre chose, de quitter l'équipe "dignement", comme il l'espère.
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Sebastian Vettel et Mattia Binotto

Crédit: Getty Images

"Ce sera spécial, a-t-il avoué. Je veux savourer cette dernière et me sentir proche des gens dans le garage, les mécaniciens, les ingénieurs, tout le monde. Ce sera très émouvant." On ne met pas six ans de sa vie derrière soi comme ça.
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