"Ça va être stressant"

Fernando Alonso : Nous avons perdu trop de terrain sur les leaders dans les premiers tours à essayer de passer Hamilton et Hülkenberg. C'était impossible de reprendre ces 12 ou 13 secondes de perdues sur les Red Bull, même si nous étions proches en terme de rythme. Certains tours, on perdait 1 ou 2 dixièmes et parfois c'était l'inverse. C'était difficile. Même lorsque la voiture de sécurité a fait son apparition, ça n'a pas changé grand chose car il y avait sept voitures attardées entre nous. Lorsque la course a été relancée, j'ai perdu 6 ou 7 secondes à les dépasser toutes et c'était fini. Nous avons signé une bonne course avec un nouveau podium. En termes de points, c'est bien pour nous. Je tiens également à féliciter Red Bull pour le titre Constructeurs acquis après seulement 6 ans en Formule 1. C'est un bel accomplissement. Nous verrons maintenant ce qui va se passer à Abou Dhabi pour le titre Pilotes.

F.A. : En fait, nous avons besoin d'une 2e place pour être champion si Mark [Webber] gagne, d'une 5e place si Sebastian [Vettel] gagne (en fait, s'il termine 5e et que Vettel gagne, l'Allemand sera champion au bénéfice du plus grand nombre de 4e place, ndlr). Nous verrons bien. Nous avons vu à quel point ça peut vite changer. Lors de la neutralisation en fin de course, certains sont rentrés prendre de nouveaux pneus, d'autres non, et prendre la mauvaise décision au mauvais moment fait qu'on se retrouve 8e ou 9e que c'est fichu pour le championnat. Il faudra être très concentré à Abou Dhabi. Ça va être un week-end stressant pour nous tous mais la Formule 1 est ainsi faite. Pour moi, ça sera comme repartir de zéro. Nous verons qui fera le meilleur boulot dimanche.

F.A. : Notre rythme a été bon pendant toute la course. Avec le temps perdu derrière Nico [Hülkenberg], ce fut trop. L'écart avec les Red Bull était de presque 14 secondes, nous avons alors décidé de contrôler l'écart sur Hamilton, et essayer d'assurer du côté de la gestion du moteur. Quand la voiture de sécurité est intervenue, nous avons attaqué un peu plus pour voir quel était le rythme réel des Red Bull, mais nous nous sommes retrouvés pris dans le trafic, avec sept voitures entre moi et Mark [Webber]. Le temps de les passer, mon retard sur lui était de cinq seconds. Donc, même avec une série de meilleurs tours à la fin, ce n'était pas suffisant. En plus, Mark contrôlait des problems moteur (ndlr : surchauffe). Nous ne saurons donc jamais mais je pense que la voiture était très compétitive. Je suis très, très, extrêmement content du résultat. Nous avons commencé 5e avec une course très complexe devant nous, en termes de stratégie notamment avec Hülkenberg. Nous avons aussi été chanceux de pouvoir passer Hamilton, très rapide en pointe, dans les deux premiers tours.

F.A. : Nous avons fait de notre mieux. Certaines voitures nous rendent six ou sept secondes et ce fut parfois chaud. Je me rappelle avoir presque touché une Virgin au virage N.8. Une Lotus aussi, au virage N.3. C'est un risque à prendre, parfois, d'être un peu en dedans quand on passe quelqu'un étant donné le différentiel de vitesse, mais je suis sûr qu'ils ont essayé de faire de leur mieux.Vu la compétitivité des Red Bull cette année et l'an passé à Abou Dhabi, ne pensez-vous pas avoir un peu les mains liées car ils peuvent décider qui est champion si vous ne pouvez pas être mieux que 3e ?

F.A. : Faudra voir. Avec une meilleure qualif ou une séance sur le sec, j'aurais pu passer une Red Bull au départ. De là, la course s'en serait trouvée changée. Nous verrons si nous pouvons être devant eux à Abou Dhabi samedi. Sinon, le départ sera probablement notre chance suivante, et on verra après. Comme je l'ai dit, si je suis 5e et que Sebastian gagne, Sebastian est champion. Ce n'est donc pas clair de leur côté.

F.A. : Je le suis à 100% ! J'ai juste besoin de finir 2e, peu importe qui gagne.