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Grand Prix d'Abu Dhabi | Trahi par Mercedes en qualif, Lewis Hamilton va viser sa première victoire plutôt que la 104e

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 19/11/2022 à 21:37 GMT+1

GRAND PRIX D'ABU DHABI - Mercedes a eu du mal à faire les bons choix techniques ou stratégiques ces derniers temps, malgré un regain de forme de ses Flèches d'argent. Samedi, l'équipe a mené Lewis Hamilton et George Russell sur une fausse piste en embarquant trop d'appuis sur les W13. Classé cinquième, le septuple champion du monde finit sa première saison sans pole position.

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Abu Dhabi 2022

Crédit: Getty Images

Il espérait sûrement au fond de lui prolonger ses années d'abonnement à la pole position. Ça durait depuis son arrivée en Formule 1, en 2007. Sa série-record a pris fin samedi à Abu Dhabi sur 15 campagnes consécutives agrémentées d'au moins une distinction dans l'exercice du tour unique.
Ce n'est pas un drame en soi, ni même une déception. Il a eu le temps de le voir venir cette saison. Ce record lui appartenait déjà et il restera sa propriété les sept prochaines années. Max Verstappen a entamé sa propre série en 2016. Le Néerlandais en est à sept saisons de positions de pointe et on verra bien dans huit ans si le Britannique doit lui donner son record. Ou avant.
Sur le circuit de la marina de Yas, Lewis Hamilton a fait illusion lors des essais libres 1, vendredi. Par des conditions météo relativement chaudes qu'affectionne sa W13, mais sans rapport avec le regain de fraîcheur qui allait accompagner l'heure de qualification, samedi en début de soirée, samedi, ou la course, dimanche. En l'absence de Max Verstappen, dont le baquet était occupé par l'espoir Red Bull, Liam Lawson, le septuple champion du monde a eu la part belle. Et a cessé de rêver samedi.

"Nous n'avons pas bien fait le travail"

Même après avoir signé le meilleur temps dans le secteur 1 du tracé émirati, à l'attaque de son tour décisif en Q3, il n'y croyait sans doute pas. Il n'avait aucune raison pour cela, et il a expliqué pourquoi.
"Nous sommes venus ici en nous attendant à ce que ce soit difficile, mais nous ne nous attendions pas à un écart de 0"8 avec la pole position, a-t-il avoué. Nous avons perdu 0"6 dans les lignes droites face aux meilleures voitures. J'ai tout donné, donc c'est un résultat un peu surprenant et d'être si loin derrière Red Bull et Ferrari."
"Nous n'avons pas bien fait le travail, nous avons régressé en termes de performance alors que nos rivaux ont progressé, a admis Toto Wolff, le directeur d'équipe. Nous avons opté pour un niveau d'appui plus élevé et un niveau de traînée plus élevé, et nous étions simplement trop lents en lignes droites. Nous avons aussi eu des soucis de freins sur lequel nous devons enquêter. Le week-end avait bien commencé, mais nous n'avons pas réussi en qualification."
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Lewis Hamilton et George Russell (Mercedes)au Grand Prix d'Abu Dhabi 2022

Crédit: Getty Images

Une double rétrogradation pour Hamilton

Lewis Hamilton, sur une pente ascendante ces trois derniers Grands Prix, y croyait et sort assommé de l'expérience. Non seulement il n'a pas réussi de pole position cette saison, mais son meilleur résultat saisonnier reste une troisième place en qualification, à Singapour et à Mexico. Une autre triste première pour lui et un point bas, assurément. A huit reprises depuis ses débuts avec McLaren, c'est lui qui avait réalisé le plus de pole positions dans la saison.
Pour lui, c'est même une double rétrogradation puisqu'il n'est même plus la référence incontestée dans son propre garage. Pour la deuxième fois, son coéquipier a ramené plus de poles que lui. Bien sûr, ça s'est joué à une unité, mais George Russell, auteur du tour de sa vie en Hongrie, peut se targuer d'avoir réussi à succéder au Nico Rosberg de 2014.
Bien sûr, le bilan de ses duels contre George Russell est là pour le rassurer. Il remporte 13 à 9 sa première confrontation avec son jeune coéquipier. Mais pour le reste, il ne regrettera pas de voir sa W13 partir au musée, dimanche. Et sans doute pas en bonne place, même si la Mercedes de 2012 n'avait signé qu'une pole position et gagné qu'une fois, avec Nico Rosberg.
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Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Abu Dhabi 2022

Crédit: Getty Images

Sauver ce qui peut l'être

Loin de la chaleur et de l'altitude de Sao Paulo, la Mercedes n°44 a souffert, trop talonnée pour affoler le chrono. "Il y a aussi des rebonds sur cette piste, ce qui ajoute à notre manque de performances et aux problèmes de variation de température sur les freins que nous avons connus tout au long de la saison", a-t-il exposé. Le problème fut évident dès son entrée en piste en Q1. "Toute l'équipe travaille dur et fait un travail incroyable pour résoudre ces problèmes, en particulier pour l'année prochaine. Je regarde demain et la dernière course de la saison !", a-t-il ajouté.
Dimanche, il tentera une dernière fois de sauver ce qui peut l'être. Gagner pour la 104e fois et la première cette saison, histoire de partager les honneurs avec George Russell, victorieux au Brésil. Il n'en fait pas une obsession, et il faut le croire, selon Toto Wolff. "Il m'a dit que ce n'était pas important pour lui de gagner chaque année", a soufflé le patron des Gris, dans le paddock d'Abu Dhabi.
Le plus important pour Lewis Hamilton est peut-être effectivement de regarder l'avenir avec confiance, puisqu'à 37 ans il se voit rempiler plusieurs années. Avec confiance et fidélité, lui qui disputera dimanche sa 200e course avec le même constructeur, ce dont personne ne peut se targuer.

Doubler Ferrari

Avec deux Red Bull et deux Ferrari devant lui au départ, Lewis Hamilton aura bien du mal à déjouer les pronostics et la logique sportive. Mais il est bien placé pour savoir qu'à Abu Dhabi, il n'y en a pas forcément. Avec une victoire et un meilleur tour en course, il peut encore coiffer sur le fil son coéquipier George Russell, à condition que ce dernier ne finisse dans le top 10, mais avouons-le c'est assez improbable.
Pour la troisième fois de sa carrière, après 2012 chez McLaren avec Jenson Button et 2014 chez Mercedes avec Nico Rosberg, il va donc finir en tant que "deuxième pilote" de son équipe. Avec toutes les précautions de langage que cela induit, la subjectivité et la brutalité caricaturale des chiffres.
Reste quand même un ultime objectif, collectif et plus accessible que les autres, qui le ravirait car il témoignerait du rétablissement opéré cette année par l'usine de Brackley. Mercedes peut déloger Ferrari de la deuxième place au championnat du monde des constructeurs, à condition de marquer 19 points de plus que les Rouges. Pas impossible, mais ça passera par deux arrivées dans le top 5, et une déconfiture de Maranello. Déçu lui aussi, George Russell n'en est pas convaincu mais il essaiera. "Je m'attends à ce que Red Bull soit hors de portée, mais j'espère que nous pourrons chasser Ferrari", avance le vainqueur du Grand Prix de Sao Paulo.
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