Un an après, Vettel est dans la même fébrilité et à présent le dos au mur
Mis à jour 26/07/2019 à 12:28 GMT+2
GRAND PRIX D'ALLEMAGNE - L'étoile de Sebastian Vettel chez Ferrari a incontestablement pâli. Depuis sa terrible erreur à Hockenheim en 2018, l'Allemand ne semble pas avoir remonté la pente…
Hockenheim ravive des souvenirs douloureux pour Sebastian Vettel. Ici même, l'an dernier, l'Allemand avait commencé à perdre pied au championnat du monde face à Lewis Hamilton. En tête dans le 52e des 67 tours du Grand Prix d'Allemagne, il avait perdu le contrôle de sa Ferrari dans le Stadium. Une erreur lourde de conséquences à plus d'un titre. Il était le seul à ne pas avoir essuyé d'abandon depuis le début de la saison et rien ne semblait pouvoir lui arriver. "Je ne pense pas que c'était une énorme erreur", avait-il assuré. Elle l'avait pourtant définitivement dépossédé de la place de numéro 1 mondial au profit du Britannique de Mercedes.
Le quadruple champion du monde bénéficiait d'un statut de pilote n°1, que la Scuderia lui avait encore renouvelé. "Je perds du temps, c'est stupide... Qu'est-ce que vous attendez ?", avait-il pesté, derrière Kimi Räikkönen. Son coéquipier, sur une autre stratégie, avait dû s'effacer pour ne pas compromettre son plan de course.
Un an plus tard, c'est la même énigme. Il sort d'un crash responsable et sans explication convaincantes pour les commissaires du Grand Prix de Grande-Bretagne derrière Max Verstappen. A Silverstone, il y a deux semaines, il avait cru voir une porte ouverte par le Néerlandais de Red Bull…
Et puis, les critiques paraissent plus fondées que jamais quant à ces avantages dus à son rang qu'il ne parvient plus à justifier face à son nouveau coéquipier, Charles Leclerc. Il est le pilote leader des Rouges depuis cinq ans, il est payé huit fois plus que le Monégasque (40 millions d'euros contre 5) mais il passe de plus en plus souvent à côté en qualification.
"Il n'est pas aussi dur que Schumacher ou Alonso"
Il a gagné son Grand Prix national en 2013 au Nurburging et son compteur est toujours à zéro à Hockenheim… Ses cent points de retard sur Lewis Hamilton n'en font pas un candidat crédible au championnat et l'heure n'est pas à rêver, juste reprendre sa place chez Ferrari. Sans quoi la rumeur de retraite qu'il s'acharne à démentir se fera plus insistante.
"Nous devons nous rattraper, moi particulièrement, et j'ai hâte de courir à Hockenheim", a-t-il clamé avant le 11e rendez-vous de la saison 2019. Pour expliquer ses difficultés au volant de la SF90, Charles Leclerc a dit quelque chose d'important, jeudi. "Seb se plaint de la stabilité en entrée de virage et ça ne m’affecte pas autant", a expliqué l'ex-pilote Sauber. Le quadruple champion du monde a toujours aimé pouvoir faire virer sa monoplace avec un coup de volant sec. Et pour cela, il lui faut un train avant impeccable dans les changements de cap.
"C'est un moment difficile pour Sebastian, qui se trouve soumis à une pression différente de celle dont il a l'habitude", a estimé Ross Brawn, directeur technique de la grande époque de la Scuderia, au début des années 2000. Gerhard Berger, vainqueur de dix Grands Prix, a quant à lui été plus direct en jugeant que Vettel "n'a jamais aimé la pression".
Mais c'est Jonathan Wheatly qui a peut-être le mieux résumé la complexité de la situation dans laquelle se trouve le natif d'Eppenheim, sevré de victoire depuis le 26 août 2018, à Spa-Francorchamps. "Sebastian est très intelligent, sensible et chaleureux, confie le directeur sportif de Red Bull. Il n'est pas aussi dur que Michael Schumacher ou Fernando Alonso, qui pouvaient toujours performer. Sebastian est un pilote qui a besoin de sentir un soutien inconditionnel. Il a eu ça chez Red Bull et ne l'a probablement pas chez Ferrari."
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