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Oubliez le duel Mercedes - Ferrari, il va falloir compter avec Red Bull

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 23/03/2018 à 09:40 GMT+1

GRAND PRIX D'AUSTRALIE - Mercedes repart avec l'étiquette de favorite mais Ferrari a comme l'an dernier fait parler le chrono en test de présaison. Un nouveau duel en perspective ? Pas du tout, car Red Bull s'estime quelque part entre les deux géants.

Daniel Ricciardo (Red Bull), Lewis Hamilton (Mercedes), Sebastian Vettel (Ferrari) au Grand Prix d'Australie 2018

Crédit: Getty Images

Le championnat du monde, 69e du nom, s'est ouvert vendredi à Melbourne sur la promesse habituelle d'une lutte élargie et acharnée pour le titre suprême. On est quand même resté sur l'énigme des tests de Montmelo où Ferrari a paradé sans comparaison possible car Mercedes n'avait pas jugé pertinent de passer les nouveaux "hyper tendre" de Pirelli prévus pour les spécificités de Monaco, mais aussi du Canada et d'Abou Dhabi. "Ce pneu n'a jamais fait partie de notre programme", a expliqué Niki Lauda, conseiller et surtout homme de l'ombre et des intrigues politiques de Mercedes. C'est vrai que les tests post-Grand Prix d'Espagne, les 15 et 16 mai prochains, juste avant le week-end princier, seront parfaits pour ça.
A l'opposé, donc, Ferrari a frappé un grand coup en battant le record officieux de la piste espagnole avec Sebastian Vettel, comme si la Scuderia avait finalement besoin de pousser sa SH71-H dans ses derniers retranchements pour vérifier qu'elle était capable d'un tel chrono. Vu la fin de saison 2017 totalement ratée de la firme italienne, il y avait effectivement de quoi vouloir se rassurer, et spécialement avec une monoplace à l'empattement allongé, un changement d'ampleur décidé par Mattia Binotto pour tourner la page James Allison. Pour autant, les candidats au titre ont dressé la même hiérarchie, à savoir la "flèche d'argent" – qui serait cette fois une diva - une longueur devant la "rossa" et la Red Bull, dans un mouchoir de poche.
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Sebastian Vettel (Ferrari) - Tests Montmelo 2018

Crédit: Ferrari S.p.A.

Ferrari, record et profil bas

Preuve que la reprise est là, Niki Lauda a pour les Gris lancé le feuilleton médiatique en désignant l'ultime création d'Adrian Newey comme première rivale de la dernière création de Brackley. Un coup indirect porté à Ferrari, évidemment. Et jamais en retard d'une déclaration, son alter ego agitateur et compatriote autrichien, Helmut Marko, a rappelé que les restrictions sur la consommation d'huile (brûlée illégalement en quantité importante pour un surcroît de puissance l'an dernier avant l'intervention de la FIA) avaient beaucoup pénalisé Ferrari.
Marko a aussi souligné objectivement que Mercedes avait refait entièrement son moteur pour tenir le quota de trois blocs pour 21 week-ends de 2018, mais oublié de signaler que Red Bull avait déjà convenu avec Renault de tourner avec quatre groupes propulseurs ; donc de sacrifier un Grand Prix à coups de pénalités sur la grille pour rester dans la course à la puissance. Et encore, pas dans l'immédiat vu les difficultés du Losange en matière de fiabilité fin 2017. Elles disparaitront peut-être par magie à l'arrivée de Marcin Budkowski, pour lequel les moteurs de Formule 1 n'avaient aucun secret en tant que directeur technique du département F1 de la FIA…
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Daniel Ricciardo (Red Bull) lors des tests de Montmelo 2018

Crédit: Getty Images

Dans tout ça, Ferrari n'a pas fanfaronné en projetant le résultat de ses tests hivernaux sur son rythme de course australien. Le ras-le-bol peut-être d'annoncer monts et merveilles depuis dix ans, sans titre au bout. Sebastian Vettel est pour sa part content d'avoir sauvé la tête de son patron, Maurizio Arrivabene, qui vient de récupérer Laurent Mekies, ingénieur en chef chez Toro Rosso passé adjoint de Charlie Whiting à la FIA, en charge de la sécurité et présenté comme le successeur du Britannique à la direction de course. Ce qui n'a pas manqué de faire hurler des enseignes comme McLaren et Red Bull. C’est donc que la prise était bonne.

Hamilton au taquet

What's up côté pilotes ? On avait laissé le premier d'entre eux, Lewis Hamilton, sur ses aveux de dilettantisme une fois son quatrième titre en poche. "J'ai beaucoup fait la fête", avait-il concédé. Le Britannique en lice comme Vettel pour une cinquième couronne a clamé qu'il était de nouveau prêt à tout casser et se battre sur tous les fronts. Encore heureux, il est en train de dealer une prolongation à 45 millions d'euros l'année. Il s'est par exemple empressé de moucher le retraité Nico Rosberg, qui pour répondre à une simple question a évoqué ses "passages à vide", et estimé abusivement que son ex-coéquipier voulait "s'attirer l'attention des médias".
Piqué au vif, #LH44 a aussi envoyé un message à Daniel Ricciardo en lui conseillant de ne pas se mettre à dos Red Bull dans ses négociations avec d'autres équipes pour 2019 (et spécialement Mercedes). On peut comprendre en creux que Valtteri Bottas pourrait faire l'affaire encore un moment.
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Lewis Hamilton (Mercedes) en test à Montmelo en 2018

Crédit: Getty Images

What else ? 2018 va voir le retour du Grand Prix de France dans le décor féérique du Castellet et ça va ravir même les Britanniques. En revanche, le Halo est proche de faire l'unanimité contre lui. On aurait juste aimé que le progrès de la sécurité passe par autre chose qu'un bout de tong en pleine face. Le bon compromis aurait été de l'imposer dans les catégories inférieures pour protéger des pilotes qui ne sont encore finalement que des gamins, et laisser le libre arbitre aux adultes de la F1. La discipline a toujours comporté une part de risques et c'est ce qui en a construit l'aura, comme l'ont souligné Lewis Hamilton ou Max Verstappen. Le sport en sort aseptisé, à tort ou à raison. Comme la disparition des grid girls.
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