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Hamilton précipité par Vettel, Leclerc consigné : comment la stratégie de Ferrari a scellé le GP

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 17/03/2019 à 11:01 GMT+1

GRAND PRIX D'AUSTRALIE - Mercedes s'est laissé influencer par Ferrari et Lewis Hamilton en a fait les frais autant que Sebastian Vettel, dimanche, au bénéfice de Max Verstappen (Red Bull). Sans parler de Charles Leclerc, tenu par la Scuderia de ne pas attaquer son leader pour la quatrième place.

Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix d'Australie 2019

Crédit: Getty Images

Mercedes avait un doute, et Ferrari en a joué. Dimanche à Melbourne, alors que Valtteri Bottas menait grand train en tête, l'écurie allemande a adopté une stratégie trop prudente et finalement pénalisante pour l'autre voiture. Lewis Hamilton peu à l'aise à cause d'un fond plat endommagé et menacé par Sebastian Vettel, elle pouvait logiquement attendre de voir si les "tendre" équipant la Flèche d'argent n°44 du Britannique n'allaient pas finir par trouver de la performance. Mais elle en a décidé autrement.
Inquiète de la tentative d'undercut de la Scuderia Ferrari au 15e passage, elle a fait immédiatement rentrer son quintuple champion du monde au tour suivant. Pour un résultat désastreux : les "medium" neufs n'étaient pas aussi compétitifs que les "tendre" usés sur la seconde W10, et nombre de pilotes l'ont démontré à leurs dépens dans le peloton. Valtteri Bottas a battu quatre fois le meilleur temps en huit boucles avant de rentrer. Et encore, pour ne pas tout perdre sur une neutralisation sinon il aurait poursuivi.
A l'arrivée, Mercedes a assumé ce choix, dommageable au bout du compte. "Nous avons décidé d'arrêter Lewis relativement tôt car il fallait couvrir Vettel, sans quoi il aurait perdu la deuxième place, a expliqué Toto Wolff, directeur d'équipe de Mercedes au micro de Canal+. Pas de regret là-dessus, d'autant qu'il a bien résisté à Max [Verstappen] sur la fin."

"Dois-je rester derrière Sebastian ? Oui ou non ?"

Si l'Autrichien ne nourrit pas de regret, il ne savait peut-être pas à l'instant de sa décision que Ferrari avait commis une erreur elle aussi. Vettel s'est en tout cas exprimé en ce sens. "Peut-être me suis-je arrêté un peu tôt, sans réaliser que les gommes 'medium' ne procuraient pas de grip dans une longue seconde moitié de Grand Prix, a-t-il reconnu, sur la chaîne cryptée. Je n’ai pas pu résister à Max [Verstappen] et Charles [Leclerc] est facilement revenu avec les pneus 'dur'."
Sebastian Vettel n'avait sans doute pas les moyens d'aller chercher Lewis Hamilton et son pistop précipité l'a exposé à l'heureux Max Verstappen pour la quatrième place, et même à Charles Leclerc, que son équipe a muselé avec une consigne. "Dois-je rester derrière Sebastian ? Oui ou non ?", a demandé le Monégasque dans les derniers tours, alors qu'il avait de toute évidence la vitesse pour laisser l'Allemand sur place. "Oui, ralentis, laisse de la marge !", lui a répondu l'équipe italienne.
Lors de la présentation de la SF90, le 16 février à Maranello, le nouveau directeur d'équipe de Ferrari, Mattia Binotto, avait précisé que Sebastian Vettel était le "guide" et qu'il aurait la priorité au cas où. Il a tenu parole.
Ce coup de poker de Ferrari, qui n'a pas été sans rappeler les errements de 2018 à trop vouloir provoquer Mercedes sans en avoir les moyens, a donc scellé le premier podium australien sans combinaison rouge depuis 2014. Et finalement mis Hamilton à la portée de Verstappen. L'Anglais a fini sur ses gardes. On l'a vu, les incursions sur le gazon ont été nombreuses, de Leclerc à Verstappen, et la moindre erreur lui aurait fait perdre le doublé à Mercedes.
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