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Un circuit sans public, une sensation pour le moins "étrange"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 03/07/2020 à 21:24 GMT+2

GRAND PRIX D'AUTRICHE - Heureux de revenir à la course "en vrai", Max Verstappen (Red Bull) et Charles Leclerc (Ferrari) savent qu'il faut en passer par des week-ends à huis clos et un paddock régi par un protocole sanitaire pour éviter la rechute. Ce qui les privera de quelques moments particuliers.

Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix d'Autriche 2020

Crédit: Getty Images

Max Verstappen ne soulèvera pas les acclamations de la colonie orange de ses inconditionnels, dimanche à Spielberg. Les banderoles "Lâchez le lion" ne seront pas plus visibles. Lewis Hamilton ne lira pas "Hammer time !" sur l'Union Jack et il n'aura pas droit au bain de foule s'il gagne le mois prochain à Silverstone. Charles Leclerc n'entendra pas les "Forza Ferrari" et ne déchainera pas plus le peuple tifoso en septembre à Monza... Le Championnat du monde, provisoirement sauvé de la sortie de piste mais pas de la peur d'une contamination galopante du Covid-19, a commencé sa vie de sursitaire, enfermé à ciel ouvert dans des montagnes de Styrie où seuls les bruits des moteurs résonnent. En évoquant un Grand Prix "avec l'ambiance d'un test" dans les pages d'AutoHebdo, le Français d'AphaTauri, Pierre Gasly, a sans doute trouvé la formule parfaite pour définir cette ambivalence.
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"Leclerc a une plus grande marge de progression que Verstappen"

La Formule 1 n'échappe pas aux restrictions d'organisation et à cette déshumanisation qui affecte les sports qui redémarrent. Mais c'est le prix à payer pour démontrer qu'un championnat du monde est viable, capable de voyager à travers plusieurs pays.
Les fans ont disparu, l'ambiance avec, et le paddock est dépeuplé malgré ses 2 000 personnes sommées de limiter leurs déplacements au strict minimum. Dans ce contexte, les pilotes ont découvert un nouveau mode de vie, un décor spartiate. Point d'hospitalités, d'invités, les quartiers généraux des équipes sont réduits à des Algeco. Bref, le standing de la Formule 1 en a vraiment pris un coup...

"Je vais faire le spectacle pour chacun devant sa télévision"

Helmut Marko, responsable de la filière des jeunes pilotes chez Red Bull, a assuré que Max Verstappen n'allait pas plus vite juste parce que ses supporters donnent de la voix. Mais chaque pilote peut témoigner qu'une foule que l'on ne regarde pas en pilotant agit sur l'inconscient, la motivation. Ce que Max Verstappen confirme, et spécialement à Spielberg Autriche, pays ordinairement facile d'accès des Pays-Bas et où Red Bull joue à domicile. "Ce sera assurément différent sans 'l'armée orange"', a insisté le vainqueur des éditions 2018 et 2019 du Grand Prix d'Autriche.
"Normalement, il y a beaucoup de fans néerlandais en Autriche. J'en garde beaucoup de souvenirs. Je me rappelle les voyant m'applaudir à la fin de la course l'an passé. C'était une super sensation. C'est vraiment dommage de ne pas les avoir cette année mais je vais faire le spectacle pour chacun devant sa télévision à la maison." "La course me manque, a-t-il encore confié. Bien sûr, j'ai fait beaucoup de courses virtuelles, mais c'est ennuyant au bout d'un moment."
Jeudi, les pilotes de Ferrari ont été quelque peu décontenancés par le protocole de la traditionnelle conférence de presse de la Fédération internationale de l'automobile, qui pour une fois a convié non pas un panel, mais tous les pilotes à s'exprimer. Dans une "clean room" où figuraient un caméraman et un interviewer de Formula One Management, Charles Leclerc, seul invité avec son coéquipier Sebastian Vettel, masqué et distant de deux mètres de lui, a répondu comme ses confrères à des questions en direct, ainsi que quelques-unes envoyées par des journalistes via la vidéo.

La course selon McQueen

Comme Max Verstappen, le Monégasque a parlé de ses activités virtuelles palliatives. "C'est sensationnel d'être de retour après un si long moment. Pendant le confinement, j'ai été assez occupé par la course virtuelle, et revenir à la vraie chose est génial. C'est assez différent d'un week-end normal. Malheureusement, il n'y a pas de fans et les procédures dans le paddock sont nombreuses pour essayer de courir dans de la façon la plus sécurisée, ce qui est bien à voir, même si c'est un peu étrange."
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Hamilton, Leclerc, Verstappen : les salaires des 20 pilotes de 2020

"C'est une bonne chose de voir toutes ces nouvelles règles, pour la sécurité de tout le monde c'est important de faire tout ça, pour ne pas avoir un scenario 2 de Melbourne, a déclaré Esteban Ocon au micro de Canal+. C'est clair que c'est très différent d'être aussi loin de vous (en zone mixte) ou de n'importe qui dans l'équipe." Vendredi, les équipes ont opéré pour la première fois en condition réelle, en groupes de travail disctincts selon les métiers. Avec un maximum de 80 personnes autorisées sur le site, chaque équipe est soumise à de fortes contraintes. Trente personnes sont dédiées à chaque voiture dans un garage divisé en deux parties, et celles-ci n'interagissent pas directement entre elles. Les réunions se font en comités séparés, en conférence vidéo, en liaison avec des membres de l'équipe ordinairement sur place mais restés à l'usine.
Mercredi, dans une lettre ouverte aux fans de sport automobile, Zak Brown, le PDG de McLaren, équipe dans laquelle s'était déclaré un cas de Covid-19 à l'origine de l'annulation du Grand Prix d'Australie en mars dernier, avait insisté que c'était selon lui le moment de reprendre à courir, en citant une phrase de Steve McQueen : "La course c'est la vie. Tout ce qui précède ou suit n'est qu'attente". "Et nous avons assez attendu", avait ajouté le dirigeant de Woking.
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