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Vettel a attaqué Bottas en aveugle au restart, et il ignorait où il allait freiner…

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 29/04/2018 à 20:59 GMT+2

GRAND PRIX D'AZERBAÏDJAN - Difficile de toujours tourner les évènements à son avantage. Dimanche, Sebastian Vettel (Ferrari) pensait qu'il allait retrouver la première place après l'arrêt de Valtteri Bottas (Mercedes). Mais le 40e tour a mis à mal tous ses certitudes.

Sebastian Vettel (Ferrari) au Grand Prix d'Azerbaïdjan 2018

Crédit: Ferrari S.p.A.

Sebastian Vettel surfait sur une réussite presque insolente. Il a subi un véritable coup d'arrêt en perdant graduellement le contrôle d'un Grand Prix d'Azerbaïdjan qui paraissait ne pouvoir lui échapper, dimanche à Bakou. Et par-dessus tout la tête du championnat du monde.
De sa pole position, le quadruple champion du monde de Ferrari a mené un rythme que personne n'a pu suivre jusqu'à son arrêt, au 31e des 51 tours de la 4e manche du Mondial. Aurait-il pu, dû stopper plus tard ? C'est la question. Lors des 27e, 28e et 29e tours, il venait de tourner en 1'46"6, 46"7 et 46"5 et ses pneus "super tendre" étaient en bon état. Valtteri Bottas (Mercedes), deuxième mais pas encore passé au stand, n'était pas une réelle menace pour lui, évalué sur ces passages en 1'46"4, 46"1 et 46"9. Encore moins Lewis Hamilton (Mercedes), alors troisième et arrêté dès le 22e tour, en pleine crise pneumatique.
Prolonger son run en piste était pour l'Allemand une façon de ne pas s'exposer à une nouvelle intervention de la voiture de sécurité, déjà sortie au 1er tour suite à l'accident entre son coéquipier Kimi Räikkönen et Esteban Ocon (Force India). En Formule 1, le premier qui rentre a souvent tort mais la Scuderia savait que c'était au tour de Mercedes de jouer à 2 contre 1 et de maintenir le plus longtemps possible son Finlandais en piste pour profiter d'un événement exceptionnel. Mais pas tant que ça dans les rues étroites de Bakou.

Pris à son propre piège

Tout se passait donc bien pour SV5 jusqu'à ce que l'accident des Red Bull ne fasse basculer les Rouges dans une autre course, au 40e passage. Et plonger Valtteri Bottas dans la pitlane pour un arrêt moins pénalisant que d'ordinaire. Un véritable revers de fortune pour Vettel. En Australie, il avait tiré parti d'un bogue chez Mercedes et la voiture de sécurité virtuelle avait fait le reste. Un cas de figure incroyable qui lui avait permis de piéger le leader Lewis Hamilton. Privé de la moindre chance de repasser sur un circuit bien moins spectaculaire.
Daniel Ricciardo et Max Verstappen venaient de se crasher au n°1, un détail d'importance et un cas de figure notoirement défavorable aux Rouges, donc. Le premier tournant jonché de débris, la direction de course venait de décider d'imposer à tous les concurrents un passage par la voie des stands. Autrement, Vettel aurait filé vers une victoire évidente. Et tellement méritée.
Mais par son comportement au premier restart, il avait peut-être inspiré Bottas en maintenant le peloton au ralenti pour remettre les gaz au dernier moment, histoire de ne pas s'exposer aux attaques sur la totalité des 1200 mètres de la ligne droite, mais seulement sur les quelques 350 mètres de la distance séparant la zone d'offensive permise, jusqu'au virage n°1.
Au 47e tour, lorsque la course fut relancée, Bottas lui donna ainsi le minimum de latitude pour l'attaquer. Ce qu'il fit quand même crânement, parce que c'était son job. Finir deuxième derrière le Nordique et prendre des points à Hamilton, troisième, n'était pas une option. Pas une erreur, juste une nature de champion obsédé par la victoire.

Freinage en aveugle au n°1

Il s'est loupé en bloquant et il a certainement accompli un exploit en tournant quand même. Hamilton passé, il lui restait à finir avec des pneus "carrés" soumis à de terribles vibrations. Son coéquipier Räikkönen et Sergio Pérez (Force India) eux aussi passés, il a sauvé 12 points mais pas la tête du championnat. Sans regret.
"Je suis content d'avoir essayé", a-t-il dit. "Je ne suis pas content car ça n'a pas marché mais j'ai essayé."
"Je ne pense pas que c'était trop optimiste de plonger à l'intérieur", a-t-il poursuivi. "J'ai été un peu coincé car je ne savais pas où j'allais me situer pour le freinage au n°1. Evidemment, j'ai vu le virage n°1, mais nous avons nos repères de freinage sur la droite : il y a une bordure au sol et des marquages sur le mur. A gauche il n'y a quasiment pas de repères, simplement le mur et le grillage, le même tout du long."
"Une fois à l'intérieur, j'ai bloqué les roues. Je n'étais pas très en retard car autrement je n'aurais pas du tout pris le virage. Mais j'y suis arrivé, de justesse, à cause aussi du blocage de roues. Autrement, ce fut une course solide et ça se passe ainsi parfois."
Sebastian Vettel (Ferrari) au Grand Prix d'Azerbaïdjan 2018
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