La réunion secrète qui a fait plier Pirelli !

Dimanche dernier, dans le paddock de Barcelone, F1i a été témoin d'un curieux conciliabule au dernier étage de la "Red Bull Energy Station", l'imposante structure d'accueil de la boisson énergisante sur les Grands Prix.

L'arrivée de Dietrich Mateschitz, le grand patron, signifiait qu'il se préparait quelque chose car il ne se déplace pas souvent. La semaine précédente, il avait déjà confié son opinion sur la situation provoquée par la dégradation rapide des pneus Pirelli : "Ce n'est plus de la course, juste de la gestion pneumatique, cela n'a pas de sens", s'était-il lamenté.

Sur le coup de 13 heures, Niki Lauda monta au dernier étage, celui réservé aux VIP. On sait que Mercedes est l'équipe qui a le plus de difficulté à faire fonctionner les gommes italiennes en course. Quelques minutes plus tard, Gerhard Berger descendait les escaliers pour accueillir Jean Todt, le président de la FIA, qui s'est alors joint à la réunion de crise. Il semble que Mateschitz et Lauda s'étaient auparavant entretenus avec Bernie Ecclestone, dans le motor-home aux vitres teintées de Mister E. Il ne faut pas être détective privé pour imaginer que Pirelli était au centre des conversations...

Après la course, Paul Hembery a certes reconnu que trois ou quatre arrêts, c'est un peu trop, mais il était formel : Pirelli ne ferait pas marche arrière, le manufacturier envisageait juste d'aménager sa gamme à partir de Silverstone, fin juin. Pas avant, déclara le Motorsport Manager de Pirelli, pour des raisons logistiques : les pneus pour le Canada étaient déjà produits.

Et pourtant, le lendemain, il fallut bien constater que le lobbying supposé de Red Bull et Mercedes avait porté ses fruits puisque Pirelli a fait volte face, en se préparant à modifier ses pneumatiques dès Montréal. Il ne s'agira pas seulement de proposer d'autres mélanges de gommes, mais de modifier la structure du pneu, sans doute pour prévenir des nouvelles délaminations des pneus arrière constatées un peu trop souvent cette saison. A haute vitesse sur le circuit Gilles-Villeneuve, ce genre d'incident pourrait avoir des conséquences fâcheuses.

Pirelli qui marche droit, en corrigeant le tir après avoir un peu trop pimenté le show : ne vous étonnez pas si le contrat du manufacturier italien est reconduit dans les semaines qui viennent. Il devrait porter sur les trois prochaines saisons au moins, toujours en tant que fournisseur unique.

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