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Ferrari envisage toujours un engagement en Indycar

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 05/09/2020 à 00:02 GMT+2

GRAND PRIX D'ITALIE - A l'avant-veille du 999e Grand Prix de l'histoire de Ferrari en Formule 1, Louis Camilleri a fait un point vendredi sur le présent de la Scuderia, parfois assez humiliant au cœur du peloton, et évoqué les différentes pistes de diversifications sportives à l'étude. Dont le WEC et l'Indycar font partie.

Charles Leclerc (Ferrari) lors des essais libres du Grand Prix d'Italie, le 4 septembre 2020

Crédit: Getty Images

La prise de parole du grand patron de Ferrari n'est parfois qu'un exercice de communication convenu dans le cadre du Grand Prix d'Italie. Cette année il n'en fut rien, tant sur la forme que sur le fond. Louis Camilleri a en effet choisi le New York Times pour s'exprimer à propos de la grave crise technique et managériale que traverse la Scuderia, dans une interview. Le dirigeant italien a décidé de donner encore du temps aux hommes qui œuvrent à Maranello et il a expliqué pourquoi. Avant de confirmer le nom des deux séries en compétitions pour diversifier les activés du Cheval cabré.
Depuis cet hiver, le sujet chaud, brûlant, est la gouvernance de l'équipe et le fiasco technique incarnés par un seul homme, Mattia Binotto. L'équipe s'est fait remettre dans le droit chemin réglementaire par la Fédération internationale de l'automobile au sujet de son moteur et la SF1000 demeure incapable de suivre la progression la Mercedes vers des sommets toujours plus hauts.
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Ces media italiens "parfois assez brutaux"

"J'ai une totale confiance en Mattia Binotto et son équipe, a tranché Louis Camilleri. Les résultats ne sont pas là pour prouver ce que je dis, mais ces choses prendre du temps. C'est regrettable, par le passé il y a eu trop de pression et une histoire de gens qu'on a laissé partir. L'ambiance était au turn over et je suis en train d'y mettre fin." En lisant entre les lignes, on peut penser au renvoi du directeur technique James Allison, en juillet 2016, trois ans après son arrivée (ou plus exactement son retour) au Reparto Corse. "Virer Allison était une erreur", s'est d'ailleurs emporté Luca di Montezemolo, au sujet du technicien britannique principal artisan des succès de Mercedes depuis 2017.
Ferrari piégé par les possibilités d'évolution limitées du design des monoplaces en 2021 en attendant le retour des monoplaces à effet de sol en 2022, Louis Camilleri a assuré qu'il serait le garant d'une stabilité qui a fait défaut chez les Rouges ces dernières années, le meilleur exemple en la matière est étant la période dorée des années Todt-Schumacher-Brawn-Byrne. "Je veux garantir que la stabilité soit en place, malgré l'incroyable pression à laquelle est soumise l'équipe, venant particulièrement des media italiens, qui sont parfois assez brutaux, qui appellent à couper de têtes mais ce n'est pas la solution."
En juin dernier, Mattia Binotto a mis en place une nouvelle organisation décrite comme plus simple, plus directe, et Louis Camilleri juge que le seul moyen de lui donner sa chance est de lui donner du temps. "J'ai mis en place une stratégie à plus long terme, spécialement en termes d'investissements, a-t-il martelé. Faire en sorte que les gens travaillent plus en équipe, ça prend un peu de temps. On ne change pas les cultures d'un jour à l'autre." Ce qui lui fait dire que "la situation ne peut s'améliorer en 2021".
Le passage au stand de Charles Leclerc (Ferrari) lors du Grand Prix de Belgique, le 30 août 2020

WEC ou Indy mais pas Formule E

Si Mattia Binotto a promis cette semaine un moteur tout nouveau en 2021 - ce qui appelle à la réserve car les évolutions en la matière sont assez restreintes, Louis Camilleri pense que le salut viendra de la refonte du règlement en 2022. "Le nouveau règlement arrive, et à chaque fois qu'il y a eu une énorme révolution en termes de cadre technique, la hiérarchie peut changer", a-t-il prévenu. Malheureusement, le dernier virage pris par la Formule 1 en 2017 (monoplace et pneus plus larges, appuis aérodynamiques réduits) a juste servi à Ferrari à tourner la page d'une année sans victoire, sans réellement parvenir à se hisser au niveau de Mercedes. En 2014, année marquée par révolution du turbo-hybride, elle n'avait pas gagné une course, et en 2009 elle n'avait pas vu venir le double diffuseur.
Ferrari contrainte de se soumettre comme toutes les équipes à un plafond budgétaire finalement revu à la baisse en 2021 (de 145 à 135 millions de dollars), Louis Camilleri est d'accord de déplacer des ressources sur une autre discipline au plus tôt. En mai dernier, Mattia avait déjà parler du championnat du monde d'Endurance (WEC) et l'IndyCar, deux séries toujours en cours d'examen à Maranello. "Pour Indy, ça dépend quelque peu de la flexibilité du futur règlement", a indiqué Luis Camilleri, pour qui la Formule E n'est pas une piste. Le WEC représenterait déjà potentiellement une entorse à son principe de construire entièrement sa voiture (châssis et moteur), et la Formule E est encore plus restrictive de ce point de vue.
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