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Grand Prix d'Italie - Matttia Binotto (Ferrari) et la fin de course neutralisée : "Pas génial pour le sport"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 12/09/2022 à 00:03 GMT+2

GRAND PRIX D'ITALIE - Mattia Binotto, le directeur d'équipe de Ferrari, a pointé les approximations de la direction de course à la FIA qui ont conduit à une fin de course sous régime de voiture de sécurité, dimanche à Monza. Pour lui, la FIA a besoin de faire un meilleur travail dans le domaine de la gestion des incidents.

Mattia Binotto

Crédit: Getty Images

Fin frustrante pour une défaite annnoncée. Lorsque Daniel Ricciardo a garé sa McLaren en panne entre les virages de Lesmo 1 et 2, au 47e des 53 tours de course, dimanche à Monza, Ferrari avait perdu la course depuis longtemps face à Max Verstappen. Mais elle nourrissait l'espoir d'un retournement de situation de dernière minute, à la manière du Néerlandais de Red Bull l'an dernier à Abou Dabi contre Lewis Hamilton (Mercedes).
Son pilote Charles Leclerc venait de passer des "tendre" usées et n'avait pas dit son dernier mot contre Super Max", chaussé dans ce même 48e tours de Pirelli "tendre" neufs. A vrai dire, on ne sait pas ce qu'il se serait passé, mais c'est moins Leclerc qui aurait gagné ce Grand Prix d'Italie que Verstappen qui l'aurait perdu.
Mais la direction de course à la FIA a tardé à faire entrer la voiture de sécurité en piste, son conducteur s'est trompé en la positionnant devant la Mercedes de George Russell, plutôt que la voiture leader frappée du n°1, ce qui a fait encore faire perdre du temps au peloton. Pour finir, les retardataires n'ont même pas été conviés à sortir du paquet, doubler la voiture de sécurité pour les monoplaces dans l'ordre du classement, comme le règlement l'exige. La McLaren dégagée, la FIA a finalement déclaré "Track clear" au 52e tour, et elle a respecté le règlement en observant un tour supplémentaire sous voiture de sécurité. Le dernier…

"La FIA a besoin de faire un meilleur travail"

A l'arrivée, Mattia Binotto a dit sa frustration au nom des Rouges devant tous ces atermoiements. Était-il possible de faire mieux ?
"La voiture de sécurité est entrée devant George [Russell], a-t-il relevé sur Sky Sports. Même si elle était devant lui, il n'y avait pas de raison de ne pas laisser passer les voitures entre la voiture de sécurité et le leader. Maintenant, nous savons qu'il y a un temps minimum au tour, donc c'est totalement sûr de relâcher les voitures."
"Attendre autant est simplement mauvais, a-t-il regretté. Ce n'est pas génial pour le sport. Après Abou Dabi, l'an dernier, nous avons eu beaucoup de discussions pour améliorer ça. L'objectif final est de redémarrer la course aussitôt que possible. La FIA a beaucoup changé dans ce domaine, mais ils ont besoin de plus d'expérience et de faire un meilleur travail. La F1 mérite ça de ce point de vue. Je ne suis pas d'accord sur le fait que, dans le règlement, il y a un minimum de temps à respecter."
A l'arrivée, son homologue de Red Bull, Christian Horner, a relevé le même problème de positionnement de la voiture de sécurité, et indiqué que les équipes en parleraient lors d'une réunion, lundi.
Fin de course frustrante à Monza, Max Verstappen et le plateau ont fini le GP d'Italie 2022 sous régime de voiture de sécurité
Fin de course frustrante à Monza, Max Verstappen et le plateau ont fini le GP d'Italie 2022 sous régime de voiture de sécurité

"Je n'ai pas compris la fin de la course"

Mais chacun le sait, Ferrari n'a pas perdu pour ça. Parti de la pole position, Charles Leclerc a tenu en respect Max Verstappen jusqu'à faire le pari de rentrer (pour des"medium") lors de la session de voiture de sécurité virtuelle, au 12e des 53 tours. Un choix risqué, précoce, qui n'a pas payé. Premièrement parce qu'il n'a pas eu l'arrêt "gratuit" escompté, la neutralisation ayant pris fin alors qu'il était encore dans la pitlane. Deuxièmement parce qu'il n'a jamais été en mesure, même avec ses "tendre" neufs, de suivre le rythme de la RB18 n°1 en "medium" usés. Celle-ci a stoppé au 26e pour des "medium", ce qui a remis "Charlot" en tête. En baisse de rythme, le pilote de la Principauté n'a eu d'autre choix que passer une seconde fois au stand, au 34e tour, pour chausser des "medium" et consommer sa défaite. Rejeté à une vingtaine de secondes, il n'a même jamais été en mesure de revenir.
"Avec des si, on aurait pu faire beaucoup de choses, a soupiré Leclerc, sur Canal+. Malheureusement, quand on est rentré, la voiture de sécurité virtuelle (VSC) s'est terminée, on a donc perdu l'avantage de s'arrêter. A partir de ce moment-là, la course a été compliquée. J'ai poussé jusqu'à la fin mais ce n'était pas assez."
"Charlot" a tout tenté, et il en est sûr, le plan à un arrêt, si tôt, n'était pas jouable dimanche. "Je pense que ça aurait été très compliqué, a-t-il tranché. Max était 0"6 - 0"7 plus rapide, je pense qu'il serait arrivé assez rapidement (derrière). Cela aurait pu être une possibilité si cette VSC ne s'était pas terminée en pleine milieu de la pitlane, mais là il était trop proche et nous aurait sûrement passé assez rapidement."
Et de déplorer, comme son patron, cette fin de Grand Prix figée, en avouant : "Je n'ai pas compris la fin de la course. Pour moi, il n'y avait pas de raison pour qu'il y ait un autre tour sous safety car."

La voiture de sécurité virtuelle, cadeau empoisonné

"On était parti pour un seul stop, a précisé Mattia Binotto sur la chaîne française. On se serait arrêté au tour 20-25e tour en fonction des pneus. Là, la safety car est arrivée… On s'était aperçu que Max avait moins de dégradation que nous, donc cela aurait été difficile de le battre sur la même stratégie. On s'est dit : 'Pourquoi pas essayer de faire quelque chose de différent ? De s'arrêter pendant la voiture de sécurité virtuelle et passer sur deux stops ?' C'est ce qu'on a fait. On a eu un peu de malchance du fait que la voiture de sécurité virtuelle s'est arrêtée alors qu'on était encore dans la pitlane. Ça nous a fait perdre un peu d'avantage potentiel. Mais en général, je pense que Max était plus rapide et c'était pour nous difficile de le battre. On espérait encore une safety car quand la fin de la course est arrivée. Mais les opérations ont fait ensuite en sorte qu'on n'a pas pu faire repartir la course."
"Max a été très rapide encore une fois, a reconnu le patron de Maranello. On aurait voulu gagner. Je pense qu'on a tout fait pour ça. Deuxième et quatrième, c'est quand même un bon résultat si je pense aux dernières courses. Carlos [Sainz, parti 18e et arrivée 4e] a également fait une très belle course en partant derrière, en dépassant beaucoup de voitures. Il aurait même peut-être pu finir sur le podium si la course avait repris. En général, cela a été une bonne course, mieux que les dernières."
Parti de la pole position, six rangs devant Verstappen, Leclerc s'est donc une nouvelle fois incliné. "Max a été encore plus rapide le dimanche. Il faudra que l'on s'améliore pour essayer de gagner", a conclu Mattia Binotto.
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