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Grand Prix de Bahreïn | Leclerc trahi par son moteur et sonné par Red Bull, "vraiment sur une autre planète"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 05/03/2023 à 20:03 GMT+1

GRAND PRIX DE BAHREÏN - Charles Leclerc était le meilleur pilote de Ferrari dimanche, ça ne l'a pas empêché d'être le spectateur du doublé Red Bull. Sur une stratégie risquée après un sacrifice en qualification, le Monégasque n'a jamais été dans le coup. Pire, son moteur l'a lâché au 40e des 57 tours. Et son patron, Frédéric Vasseur, a confirmé son verdict : la SF23 a deux grosses insuffisances.

Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix de Bahreïn 2023

Crédit: Getty Images

Charles Leclerc est le premier grand perdant du championnat du monde 2023 lancé dimanche à Sakhir. Le Monégasque est l'un des trois pilotes sur la liste des abandons du Grand Prix de Bahreïn, et les conséquences sont pour lui déjà énormes. Il roulait en troisième position, à environ 25 secondes du futur vainqueur, Max Verstappen, et à une dizaine de l'autre pilote de Red Bull, Sergio Pérez, lorsque le moteur de sa SF-23 l'a irrémédiablement lâché à l'approche du virage n°13.
Il a garé sa machine en bord de piste, ce qui a déclenché une brève session de voiture de sécurité virtuelle, et il est rentré casqué pour s'isoler avant d'affronter micros et caméras, de façon professionnelle, honnête, pondérée comme il l'a toujours fait.
"Il n'y avait plus de puissance, a-t-il constaté sur Canal+. C'est vraiment dommage car c'est dans ces week-ends qu'il faut qu'on maximise les points. C'est dans les moments plus difficiles qu'il faut être là. Justement, on était là, on avait fait une belle course jusque-là avec le potentiel de la voiture. Malheureusement, ce week-end on est un pas en arrière et Red Bull est vraiment sur une autre planète, surtout en course. Troisième, c'est la meilleure position qu'on pouvait faire et c'est dommage."

Une Ferrari ni rapide ni fiable

Pour Ferrari, le coup est rude. L'écurie attaque cette nouvelle saison sur la défensive par rapport à Red Bull, à tout point de vue. A 0"6 de la RB19 en rythme de course en raison d'une usure plus importante des pneus, la SF23 n'a surtout pas la fiabilité qui avait fait le point fort de sa devancière l'an dernier, et permis au pilote de la Principauté de mener le championnat du monde lors des cinq premières manches, en capitalisant sur les ennuis mécaniques de Max Verstappen et Sergio Pérez.
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Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix de Bahreïn 2023

Crédit: Getty Images

La seule satisfaction se trouve finalement dans le mode opérationnel des Rouges, qui ont mené un début de course agressif grâce à un pari pas évident mais payant la veille en qualification, en Q3. Charles Leclerc et Frédéric Vasseur, son directeur d'équipe, étaient convenu de sacrifier un second run et une pole position potentielle pour allonger le premier relais.
Sur la grille de départ, le patron français avait été honnête en indiquant que l'avantage d'un train de Pirelli "tendre" neuf au départ ne permettrait pas de faire les 16 mètres de retard qu'accusait la Ferrari n°16 sur la Red Bull n°1, en gommes rouges rodées. Cette stratégie ressemblait à un aveu de faiblesse. La "rossa" de 2023 est encore profilée pour le tour de qualification et consomme trop ses pneus en course. Preuve que l'option était sensée, une autre équipe de pointe, Mercedes, avait adopté la même tactique, pour des raisons peut-être différentes.

Pari osé, bonne stratégie

"C'était le plan après la qualification, a confirmé Charles Leclerc, bien plus en phase avec son nouveau patron qu'avec l'insaisissable Mattia Binotto. On a fait le bon choix hier, je n'avais pas trop de doute sur ça. Après, on a eu un choix de pneus difficile comparé à la Red Bull. Ils sont beaucoup trop rapides pour nous ce week-end." Effectivement, Charles Leclerc a ensuite pris deux fois des "dur" alors que Max Verstappen a rechaussé des enveloppes rouges avant des blanches.
Après la qualification, samedi, Helmut Marko avait spéculé sur un possible problème de moteur sur la SF-23 pour expliquer l'impasse du vice-champion du monde sur son deuxième run en Q3. L'Autrichien de 79 ans, conseiller spécial chez Red Bull, s'aventure rarement sur ce terrain glissant sans un élément tangible, et ses propos ont pris une résonance particulière avec la rupture du V6 italien.
Pour Charles Leclerc, cette casse est une énigme. Ferrari avait changé la batterie de sa monoplace entre la qualification et la course, mais l'origine de la défaillance reste à découvrir. "Je ne sais pas quel est le problème, mais on ne finit pas la course", a-t-il conclu.

"La dégradation n'est pas bonne"

Avant même ce premier rendez-vous, Frédéric Vasseur avait prévenu son équipe qu'elle ne devrait pas verser dans l'euphorie après une victoire, ni se laisser abattre après un revers. Le Français, ex-patron d'Alfa Romeo, a gardé cette ligne à l'arrivée, en tenant le discours de la vérité.
"Il y a des points positifs : en performance sur un tour, je pense qu'on est là, pas loin de Red Bull, peut-être un peu derrière mais on est dans le match, a-t-il dit à Canal+. Après, il y a deux vrais sujets : la dégradation, qui aujourd'hui n'est pas bonne ; il ne faut pas se voiler la face, par rapport à Red Bull on n'est pas là. Et puis il y a la fiabilité. Au-delà du problème moteur qu'on a pu avoir pendant la course, tout le week-end on a été un peu fragile. C'est la situation telle qu'elle l'est. Il faut l'affronter ; se mettre au travail à partir de ce soir ou demain matin pour essayer de corriger ce qui ne va pas et améliorer ce qui va parce qu'on a un peu de marge derrière Red Bull."
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