Lewis Hamilton (Mercedes) en pole devant Sebastian Vettel (Ferrari) et Esteban Ocon (Force India)

Lewis Hamilton était prêt pour le combat. La Q2 venait de profiler un palpitant match à trois pour chasser la pole sur le sec, avec Sebastian Vettel et Kimi Räikkönen postés juste devant lui, respectivement 0"052 et 0"020, lorsque la pluie a bouleversé la donne, le ciel ardennais ayant convenu de s'offrir au plus téméraire.

Sans avoir même pu terminer leur premier tour en "super tendre", Daniel Ricciardo (Red Bull), en hors-piste aux Combes, et Valtteri Bottas (Mercedes), en 360° à fond dans Blanchimont, ont fini de rallier le peloton à l'option des pneus "intermédiaire". Avec un décalage notable du côté des pilotes de Force India, partis à leurs risques et périls dans un tour expérimental et finalement chaotique.

Sur une piste humide que n'aurait pas reniée Michael Schumacher, Lewis Hamilton a cru que son heure n'arriverait pas. Sorti de la piste à deux minutes de la fermeture, il a juste pu s'élancer pour un tour. Et signer au bout d'un numéro d'équilibriste un temps se 1'58"179, inaccessible pour un Kimi Räikkönen (Ferrari) au chômage technique dans son stand à cause d'une... panne d'essence imminente - "Je n'avais pas assez d'essence pour faire un tour de plus", a expliqué le Finlandais -, et un Sebastian Vettel (Ferrari) tout simplement moins habile, et battu de 0"726.

"Il y avait de la confusion, et ce n'était peut-être pas été aussi calme qu'il aurait fallu", a reconnu son coéquipier.

Quant à Lewis Hamilton, il a avoué : "Ce fut l'une des qualifications les plus difficiles que j'ai eu à disputer. Je ne voulais pas de la pluie. Je m'attendais à ce que ce soit serré sur le sec. Ferrari avait la main mais je pensais en avoir assez sous la pédale pour les battre, ce qui est excitant."

Dans cette promiscuité, il y avait une prime à la clairvoyance, et c'est ainsi que les pilotes Force India, Esteban Ocon et Sergio Pérez, ont signé les troisième et quatrième temps, à quand même 3"672 et 3"715. "P3 à Spa dans ces conditions, c'est fantastique !", s'est exclamé le Français, auteur de son meilleur résultat un samedi, deux ans tout juste après ses débuts au volant d'une Manor. Et à la cinquième place, Romain Grosjean (Haas), lui aussi pas certain de conserver son volant en 2019, a égalé sa meilleure qualification.