Alonso a la foi

"J'ai connu de meilleurs dimanches. Je ne suis pas abattu et je ne perdrai pas confiance", a martelé Fernando Alonso à l'arrivée du Grand Prix de Chine. Depuis le début du Mondial, l'Espagnol régresse : 4e à Melbourne, 6e à Sepang, 7e à Shanghai. Il a touché le fond dimanche, mais ça aurait pu être pire : Sebastian Vettel (Red Bull) aurait pu gagner. Le voilà quand même à 42 points du N.1 mondial allemand.

A la source de ses problèmes, des soucis hydrauliques en essais libres 1 et 2 vendredi et une nouvelle 5e place en qualification le lendemain, transformée en 6e position au premier tournant dominical. Doublé par son coéquipier Felipe Massa, comme la semaine dernière. Et comme d'habitude à distance des McLaren - leaders ! -, de la RB7 de Vettel, et même de la Mercedes de Nico Rosberg. Là aussi, ça aurait pu être pire. "J'ai fait un mauvais départ. Felipe [Massa] m'a passé et une Force India (Di Resta) en a presque fait autant", a-t-il reconnu. "Après le premier pit stop, j'ai perdu trop de temps derrière Michael [Schumacher]. Ça m'a fait perdre le contact avec le groupe leader. Je me suis retrouvé à me battre avec lui en fin de course, dans des positions inversées. Notre rythme était trop lent et je ne pense pas qu'une autre stratégie aurait donné un résultat différent."

Les Rouges étaient sur deux arrêts, contre un plan de course idéal à trois haltes, comme l'a aussi montré l'échec de Vettel, gobé par Hamilton en fin de parcours. Mais jusqu'à une quinzaine de tours du damier, Felipe Massa était loin d'imaginer le scenario catastrophe, solidement incrusté dans un top 5 groupé en moins de sept secondes. "Par rapport à la qualification, nous avons découvert en course une autre voiture", s'est plu à remarquer le Brésilien, vice-champion du monde 2008. "Nous nous sommes battus avec les meilleurs. Malheureusement, nous n'avons pu défendre nos positions jusqu'à la fin. La stratégie ? Maintenant, c'est facile de dire que ce n'était peut-être pas la meilleure mais c'est une décision collective. Vettel a fait le même choix que nous et notre rythme était voisin", a-t-il ajouté.

En fait, c'est le dernier relais, en pneus "dur", qui a coûté cher. "Malheureusement, la dégradation sur notre voiture a été significative et Felipe n'a pu repousser les attaques", a admis Pat Fry, responsable de l'Activité piste. La fin de course d'Alonso a été moins lisible : "Il s'est battu avec Schumacher dans les huit derniers tours et ses pneus en ont souffert. Il n'a pas non plus eu une piste claire", a relativisé le technique britannique, transféré de McLaren en juillet dernier.

"Nous savons que nous devons nous améliorer pour revenir devant : McLaren et Mercedes l'ont bien fait, il n'y a pas de raison que nous ne pouvons y parvenir", a lancé Alonso. "Clairement, l'aérodynamique est notre talon d'Achille. Nous avions vu des signes d'encouragement il y a huit jours en Malaisie, mais ce n'est pas le cas ici : la voiture n'a pas changé alors que les autres ont progressé", a-t-il ajouté. Aldo Costa a une nouvelle fois soupçonné vendredi un mauvais étalonnage de la soufflerie de Maranello. Le directeur technique de la Scuderia s'est demandé pourquoi certaines nouvelles pièces installées sur la "rossa" ne performaient pas comme prévu.

"Quatorze points, ce n'est vraiment pas ce que nous espérions", a sommé Stefano Domenicali, le directeur d'équipe, amèrement déçu. "Notre voiture doit être améliorée en qualification. Nous allons travailler dur sur l'aéro dans les semaines à venir. Nous connaissons nos problèmes et nous n'avons pas de baguette magique."