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Hamilton, Senna, Mansell, Schumacher, Button… Le palmarès des plus grosses boulettes de champions

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 17/06/2021 à 18:42 GMT+2

GRAND PRIX DE FRANCE - Lewis Hamilton (Mercedes) a laissé échapper la victoire à Bakou il y a deux semaines en touchant un bouton interdit. Il n'est que l'exemple le plus récent d'une longue liste de pilotes défaillants alors qu'un succès se profilait. Nigel Mansell, Ayrton Senna, Jean Alesi, Michael Schumacher ou encore Jenson Button ont eu droit à un moment d'embarras comparable.

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Azerbaïdjan 2021

Crédit: Getty Images

Estoril 1989 : Mansell d'avant en arrière

40e tour : le leader Nigel Mansell rentre au stand pour un arrêt de routine. Mais, distrait, le Britannique dépasse son emplacement en face du garage Ferrari. Une boulette qu'il transforme en véritable bourde car il décide de faire les deux mètres de trop en marche arrière. Son créneau dans la pitlane, une manœuvre rarement vue en Formule 1, est parfait mais il est interdit et il aurait dû le savoir. Drapeau noir mais pas fin de l'histoire. "Big Nige" ignore sa mise hors course et attaque Ayrton Senna (McLaren) au bout de la ligne droite des stands, au 49e tour. Accrochage, double abandon et suspension d'une course pour Mansell. "La seule raison pour laquelle il l'a fait, c'est qu'il était hors course", estimera Senna.

Monza 1989 : L'oubli de Senna

Le Honda de la nouvelle génération des V10 atmosphériques est le meilleur du plateau mais il a un petit défaut au niveau de son circuit hydraulique. Ayrton Senna et Alain Prost sont ainsi priés par les ingénieurs japonais d'appuyer sur un bouton pour lubrifier le moteur tous les trois tours. Mais voilà, le Brésilien oublie de le faire en pleine course à Monza et la sanction tombe. En tête, il abandonne dans un panache de fumée. Son coéquipier français, qui a suivi la recommandation, l'emporte et réalise un break décisif au championnat.

Estoril 1990 : Mansell de travers

Un an plus tard, le "Lion" revient sur les lieux du crime et fait une nouvelle victime collatérale en la personne de son nouveau coéquipier chez Ferrari, Alain Prost. Deux semaines après Monza, l'Anglais n'a qu'une idée en tête : faire oublier le fiasco du départ du Grand Prix d'Italie, où le Français et lui-même avaient glissé respectivement des 2e et 4e places aux 4e et 5e.
Malheureusement, le moustachu avait décidé de mettre le paquet... De sa pole position, il fait grossièrement patiner les roues arrières de sa 640 dans un vrombissement infernal. Deux larges marques de gommes barrent la route sur 40 mètres, en direction du "Professeur", coincé contre le muret des stands. Le temps d'ouvrir une voie royale aux McLaren d'Ayrton Senna et Gerhard Berger. Une gaffe qui réduit quasiment à néant les chances mondiales d'Alain Prost.
Nigel Mansell (Ferrari) au Grand Prix du Portugal 1990

Montréal 1991 : Le plan honte de Mansell

A bord d'une Williams qui - on le sent - ne pas tarder à devenir la machine à battre sur les circuits, Nigel Mansell se balade à Montréal. Il va remporter sa première victoire de la saison, c'est sûr. On en ment pas, il a presque une minute d'avance sur Nelson Piquet (Benetton). Alors pourquoi se priver du plaisir de fêter ça, dans le dernier tour ? Tranquille, le coude à la portière ?
Evidemment, le pilote de l'île de Man ne résiste pas. Au fil des virages, l'ultime tour se transforme en parade, et la Williams ralentit, ralentit, ralentit... Trop… Jusqu'à caler à l'épingle qui ouvre sur la dernière ligne droite avant la chicane et l'arrivée.
Incapable de redémarrer, il laisse Nelson Piquet l'emporter, et défiler quatre autres concurrents pour échouer piteusement à la sixième place. En 1986 et 1987, il avait fait équipe avec le Brésilien chez Williams dans une ambiance délétère. Alors, forcément, le Carioca ne se prive pas d'une petite confidence sur son plaisir. "J'en ai éjaculé !", dit-il.

Melbourne 1997 : Alesi, le coup de la panne

Nouvelle saison et excitation à son maximum... pour Jean Alesi spécialement. Qualifié 8e au volant de sa Benetton, le Français a décidé de faire un premier relais long et de ne passer à la pompe qu'une fois, contre deux pour la plupart de ses collègues. Un plan qui fonctionne à merveille, tant et si bien que l'Avignonnais roule en deuxième position au 34e tour. Son dernier avant de se garer.
En fait, il était prévu depuis le matin qu'il s'arrête au 31e des 58e tour. "La radio ne marchait pas, il y avait des interférences, pestera son patron, Flavio Briatore. On l'appelait, il n'entendait pas. Alors on lui a passé le panneau "pit in". Pendant cinq ou six tours. A la fin, les mécaniciens étaient couchés sur le mur pour lui faire de grands signes. Mais il n'a rien vu."
Un énorme fail donc, sachant que Jean Alesi avait en permanence le compte des tours couverts sur son tableau de bord.

Adélaïde 1995 : Coulthard fait le mur

Dernier Grand Prix de la saison et dernier Grand Prix d'Australie à Adélaïde, où une incroyable hécatombe sévit. L'abandon le plus cocasse est pour le poleman et leader David Coulthard, qui tape le mur en entrant dans la voie des stands.
"Un bouton de ralenti laissait trop de régime au moteur. J'étais trop près de la limite d'adhérence et ça m'a fait paniquer", expliquera le jeune Ecossais, qui attendra pour enlever son deuxième Grand Prix en carrière.
David Coulthard (Williams) au Grand Prix d'Australie 1995

Indianapolis 2002 : L'étrange pari de Schumacher

On cherche encore à comprendre. Le prix de l'idée saugrenue revient ce jour-là à Michael Schumacher, qui s'ennuie ferme avec 10 victoires au compteur en 15 épreuves. En tête depuis le départ - hors ravitaillements - avec son coéquipier Rubens Barrichello dans ses rétroviseurs, il ralentit à quelques mètres de la ligne d'arrivée, où le Brésilien le devance d'un capot. 0"011 pour être précis.
L'explication ? L'Allemand a tenté une arrivée ex aequo avec son compagnon d'écurie. Pourquoi pas, mais l'idée était assez mauvaise sur ce territoire US où le public a dû mal à appréhender la culture F1.

Monaco 2004 : Schumacher ronge son frein

Au 46e tour, l'Allemand de Ferrari est en tête derrière la voiture de sécurité lors d'une neutralisation. Le restart imminent, il chauffe ses pneus et ses disques de frein en pilant régulièrement devant Juan Pablo Montoya. Jusque dans le tunnel, où il surprend le pilote Williams.
"Je n'ai pas pu l'éviter", racontera le Colombien, qui a envoyé la Ferrari n°1 se fracasser dans le rail opposé.
Les commissaires classent l'affaire en fait de course. Michael Schumacher s'est quand même cru seul sur le circuit et voit - comme souvent - midi à sa porte. "C'est une procédure habituelle que d'accélérer et de freiner comme je l'ai fait", se défend le "Kaiser". La visibilité limitée dans le tunnel évoquée par Monty ? "Vous pouvez y aller, vous verrez aussi bien qu'à l'extérieur", propose Schumi, à un parterre de journalistes. Avant d'ajouter : "Les caméras avec leurs reflets sont trompeuses."
Fini pour lui le Grand Chelem dont tout le monde parlait. En Principauté, l'invincibilité de Michael Schumacher prend fin après cinq victoires.

Shanghai 2011 : Rendez-vous manqué pour Button

Ça arrive aux pilotes récemment transféré de se pointer à leur ancien stand. On pensait donc Jenson Button à l'abri de ce genre de mésaventure. Pourtant, au 15e tour, le pilote McLaren se présente chez Red Bull pour un pit stop. La scène est surréaliste : il se faufile entre les mécaniciens qui lui font comme une haie d'honneur, mais le mal est déjà fait. Il est entré dans la voie des stand devant Sebastian Vettel, il en ressort derrière. Il était en tête, il ne gagnera pas.

Bakou 2021 : Hamilton à un doigt de la victoire

L'improbable défaillance. Le Britannique se targue de traquer chaque détail pour se rapprocher de la perfection. Il a raison car l'un des pièges les plus sournois se niche tout près de lui, depuis longtemps. Au restart du 50e tour, son doigt touche par inadvertance le bouton de la répartition de freinage, qui met toute la puissance sur l'avant. Happé par l'échappatoire du virage n°1, il laisse filer Sergio Pérez (Red Bull) vers la victoire. Quinzième, il manque une incroyable opportunité de reprendre la tête du Championnat du monde à Max Verstappen (Red Bull).
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