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Bonus-malus : Hamilton historique, Leclerc endurci, Vettel gaffeur

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 15/07/2019 à 10:30 GMT+2

GRAND PRIX DE GRANDE-BRETAGNE - Silverstone a redoré le blason de la Formule 1 avec des joutes mémorables en piste entre les Mercedes, Max Verstappen (Red Bull), Charles Leclerc et Sebastian Vettel (Ferrari), et un coup du sort à l'avantage de Lewis Hamilton, qui a tout fait pour enjoliver sa victoire. On s'est aussi posé la question à propos de ce que les pilotes de Haas avaient dans la tête...

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix de Grande Bretagne 2019

Crédit: Getty Images

La note : 4/5

L'échange entre Valtteri Bottas et Lewis Hamilton au 4e tour a été le grand moment de la course. Il a montré qu'une lutte propre, loyale, restait la panacée en Formule 1. Celle plus virile entre Max Verstappen (Red Bull) et Charles Leclerc (Ferrari) était aux frontières de ce qui est désormais permis, et l'ultime bataille entre le Néerlandais et Sebastian Vettel (Ferrari) a rappelé que les pilotes peuvent parfois aller au-delà de la limite. Bref, la Formule 1 s'est faite une belle pub en se montrant sous ses différentes facettes à Silverstone et elle a fait taire, pour un temps au moins, les critiques sur son absence chronique de spectacle.

Le vainqueur : Lewis Hamilton (Mercedes)

La chance semble s'est penchée sur lui comme la malchance l'avait accablé l'an dernier. Le premier relais qu'il a prolongé était destiné à réaliser un overcut sur Bottas, et profiter éventuellement d'une neutralisation. Bingo ! Au 20e tour, il soutenait un gros rythme et avait largement de quoi parvenir à ses fins quand l'Alfa Romeo d'Antonio Giovinazzi a accéléré le mouvement.
On retiendra de sa chevauchée sa collection de meilleurs tours, et spécialement celui bonifié du 52e et dernier tour avec un set de "dur" qui avait 30 tours ! Un tour de force face à Bottas qui avait chaussé des "tendre" exprès, et qui n'avait rien à voir avec la facilité : Hamilton a refusé la proposition de son stand de rentrer pour passer des "tendre" en fin d'épreuve. "Pourquoi prendre le risque ?", a-t-il expliqué.
A l'arrivée, l'Anglais a perpétué la tradition du bain de foule et surpassé des légendes de la piste comme Alain Prost et Jim Clark avec désormais 6 victoires à Silverstone et dans le Grand Prix de Grande-Bretagne. Bizarre d'ailleurs qu'il n'ait jamais entendu parler de ces possibles records auparavant.

Le beau perdant : Valtteri Bottas (Mercedes)

Un Grand Prix qui n'a pas arrangé ses stats. Dix pole positions ayant précédé trois victoires, c'est un ratio faible, et là il n'y est pour rien ! En revanche, la réplique qu'il a donnée à Lewis Hamilton a conforté son image de coéquipier idéal et montré son absence de complexes. "On s'est bien battu au début, j'ai vraiment apprécié ça, a-t-il dit. C'est ce pour quoi on est là, pour se battre de façon virile mais correcte. Je pense que Toto [Wolff] n'a pas aimé ça autant que nous, mais ça n'a pas vraiment d'importance. Après mon premier arrêt aux stands, j'avais les choses sous contrôle, je maîtrisais l'écart en attendant que Lewis s'arrête à son tour, puis la voiture de sécurité est entrée et ça a été la fin pour moi. J'étais aussi contraint à faire un dernier arrêt aux stands à la fin, ce qui était une erreur stratégique de notre part." On se posera longtemps la question de son plan à deux arrêts, et spécialement l'utilité pour lui de stopper dès le 16e des 52 tours.
Valtteri Bottas (Mercedes) au Grand Prix de Grande Bretagne 2019

L'attaquant : Max Verstappen (Red Bull)

Encore une fois, il a été là où on l'attendait. Dans la pitlane ou sur la piste, tous les moyens étaient bons pour lui pour doubler. Il a pu vérifier dans les roues de Charles Leclerc (Ferrari) qu'il avait rallié un pilote à sa cause de la "course à la dure", et son dépassement sur Sebastian Vettel (Ferrari) pour la troisième place a été l'autre grand frisson de la course. Il a perdu un podium dans l'histoire mais prévenu l'Allemand qu'il n'était pas du genre à se laisser faire. "Dans ce virage, on peut s'attendre à ce que je ferme la porte quand je suis en tête", a-t-il rappelé.
Le côté agréable est qu'il n'a pas fait de pataquès. Il a immédiatement excusé Vettel lorsque ce dernier est venu le voir au parc fermé.

Le gaffeur : Sebastian Vettel (Ferrari)

La qualification nous avait donné l'impression que l'Allemand de 32 ans n'y est plus vraiment, qu'il a perdu la flamme et que la rumeur de sa retraite n'est pas si folle que ça. Le plus inquiétant est que sur son attaque coupable (il a pris 10" de pénalité), Max Verstappen n'a jamais ouvert la porte mais qu'il y a vu une opportunité. Ça fait 18 courses qu'il n'a plus gagné et il n'a que trois points d'avance sur Charles Leclerc (et deux points en moins aussi sur sa superlicence).
La direction de la Scuderia avait averti avant la course qu'en cas de "situation à 50-50", Vettel bénéficierait encore de consigne d'équipe. Le proche avenir dira si elle tient absolument à choyer son pilote. Et si oui pourquoi, car plus rien ne le justifie. A part le convaincre lui-même d'être toujours là en 2020 ?

Le bonus : De l'air pour Pierre Gasly (Red Bull)

L'atmosphère devenait irrespirable pour le Français, sommé de se mettre à niveau. A la régulière, il devait finir sixième mais le coup de pouce dont il avait besoin l'a fait remonter dans le Top 4. Il a ainsi égalé son meilleur résultat de Sakhir 2018. "C'est de loin mon meilleur week-end de l'année, a-t-il dit. Beaucoup de choses se sont passées depuis le dernier GP en Autriche, beaucoup de réunions avec l'équipe pour voir ce que l'on pouvait améliorer. On a changé beaucoup de choses et je suis très satisfait d'avoir vu un gros progrès dès la première séance d'essais. Ça n'est pas encore parfait mais on a fait un énorme pas en avant dans tous les domaines."
Résultat du Grand Prix de Grande Bretagne 2019

Le malus : Haas

L'équipe US a signé le deuxième double abandon de la saison après celui de Renault au Grand Prix de Bahreïn. Et on ne comprend pas comment les deux pilotes, qui avaient pour mission d'enregistrer un maximum d'informations pour comparer les voitures de début et de milieu de saison pour savoir dans quelle direction avancer, ont pu entrer en contact dès le premier tour avec d'aussi fâcheuses conséquences. "Le pneu a dû taper et arracher trop d'appuis aérodynamiques. Après le pitstop, les dommages sur la voiture - fond plat, écopes, etc - étaient trop importants pour continuer", a expliqué le Français, qui a jeté l'éponge au 10e tour, soit deux boucles après Kevin Magnussen, qui aussi renoncé pour voiture impossible à conduire.

La chiffre : 141.000

Le nombre de spectateurs dimanche à Silverstone, "sold out" depuis plusieurs jours.

La déclaration : Charles Leclerc (Ferrari)

Je suis très heureux. Je ne m'étais jamais autant amusé en F1. L'Autriche m'a ouvert les yeux sur jusqu'où nous pouvons aller et ce qui est accepté. En fin de compte, je suis très satisfait de pouvoir piloter ainsi. Nous voulons tous courir à la dure et c'est ce que nous avons fait pendant la plus grande partie de la course. C'était très, très amusant, toujours à la limite, mais je crois toujours dans les règles, et c'était très appréciable dans la voiture.
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