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Bonus-malus : Coup de génie de Mercedes, leçon d'humilité pour Verstappen

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 05/08/2019 à 12:14 GMT+2

GRAND PRIX DE HONGRIE - Lewis Hamilton (Mercedes) a renversé une situation qui paraissait compromise, dimanche. Tout en rendant la monnaie de sa pièce à Max Verstappen (Red Bull)…

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix de Hongrie 2019

Crédit: Getty Images

La note : 4/5

Comme quoi, il n'y a pas besoin de la pluie ou de monoplaces auto-tamponneuses pour rendre une course excitante. Le plus extraordinaire est qu'on n'a pas vu le coup venir. Max Verstappen (Red Bull) filait vers la victoire et on s'ennuyait depuis un moment lorsque James Wowles a déclenché l'offensive. On avait du mal à y croire, d'ailleurs Lewis Hamilton n'y croyait pas lui-même. Jusqu'à ce qu'il se fasse mentir.
Les stratégies du Grand Prix de Hongrie 2019

Le vainqueur : Lewis Hamilton (Mercedes)

Du temps de la grande époque de Ferrari, seul Michael Schumacher était capable d'exécuter des coups pareils, et Ross Brawn le savait bien. Les deux complices l'avaient d'ailleurs fait dans un Grand Prix de Hongrie. En 1998, l'Allemand était passé de deux à trois arrêts pour ressortir de son deuxième pit stop devant Mika Häkkinen, et s'offrir un 3e arrêt "gratuit" pour réussir l'impossible : battre le Finlandais de McLaren.
C'était de l'undercut pur et le "Baron rouge" avait mené une fuite en avant victorieuse. Le scenario monté par Mercedes et exécuté par Lewis Hamilton tenait du procédé inverse dimanche, et fut tout aussi spectaculaire sinon plus finalement, étant donné que le Britannique devait dépasser son adversaire en piste.
Avant ça, il avait fait preuve d'une volonté extraordinaire en s'attaquant au Néerlandais à l'extérieur du n°4 au 39e tour ! Le pari lancé à coups de tours de qualification, sa chevauchée fut un thriller parfait.
Sorti épuisé de son week-end allemand, Hamilton est reparti "fatigué" du Hungaroring. Il peut se reposer tranquillement sur ses 62 points d'avance au championnat pendant le break.

Le piégé : Max Verstappen (Red Bull)

La défaite est une leçon d'humilité pour le Néerlandais à la langue bien pendue. Il a affirmé vendredi que "beaucoup de bons pilotes auraient été cinq fois champion du monde", en visant la position avantageuse de Lewis Hamilton chez Mercedes. Max Verstappen oubliait que l'Anglais a débuté chez McLaren face à Fernando Alonso, qu'il a fait équipe avec Jenson Button pendant trois saisons chez McLaren, avant d'en faire trois autres avec Nico Rosberg, un autre champion du monde, chez Mercedes.
Dimanche, ce n'était pas une question de matériel mais de vision de la course. Sitôt Lewis Hamilton rentré, il a demandé pourquoi on le laissait en piste. Il connaissait son avance sur le Britannique, le délai d'un pit stop, sa question était donc sans objet. Red Bull lui a expliqué que si l'envie lui prenait de rentrer, il ressortirait derrière.
Il a le défaut de clamer que jamais rien n'est de sa faute et le réflexe de mettre en cause les décisions de son muret dès lors qu'elles ne sont pas bonnes. Il a réalisé à quel point il est difficile de faire la course en tête, à la merci d'un coup de stratégie.

Le battu : Valtteri Bottas (Mercedes)

Valtteri Bottas a joué crânement sa chance au départ, en sandwich entre Max Verstappen (Red Bull) et Lewis Hamilton (Mercedes), puis en insistant alors que son coéquipier était en train de le passer au n°3. C'est là qu'il n'a pas su s'incliner. On a senti que le Finlandais voulait à tout prix battre son chef de file pour faire un gros coup avant de négocier son contrat 2020. Il a peut-être perdu sur tous les plans. Il s'est ensuite faire croquer par les Ferrari. Bilan : il a été totalement inutile dans la stratégie de Mercedes...

Le meilleur des autres : Carlos Sainz (McLaren)

Cinquième, même à un tour ça a de l'allure ! "Cette fois, P5 a un meilleur goût qu'il y a sept jours !, a-t-il dit. Nous avons fait une course parfaite. Tenir Gasly derrière lors du second relais a été quelque chose d'intense, mais j'ai contrôlé mon rythme pour contrer toute attaque."

L'anonyme : Pierre Gasly (Red Bull)

Le Français a un problème pour exploiter les pneus dans la bonne fenêtre en en tirant autant de grip que Max Verstappen (Red Bull). A ce niveau-là ça ne pardonne pas et ça se paie par paquet de dixièmes au tour. Il n'a pas encore mis le doigt sur le problème et ça devient vraiment inquiétant. Son équipe lui reproche aussi son manque d'agressivité dans les dépassements et on l'a encore vu. Sixième à un tour, ce n'est malheureusement pas le minimum syndical pour s'inventer un avenir chez Red Bull, ni même en Formule 1.

Le bonus

Le vainqueur des 500 miles d'Indianapolis, Simon Pagenaud, saluant drapeau à damier en main le vainqueur. Du temps du sectaire Bernie Ecclestone, une telle image "concurrentielle" n'aurait jamais été possible.

Le malus

Max Verstappen (Red Bull) préféré à Lewis Hamilton (Mercedes), une nouvelle preuve que le "pilote du jour" est un vote où la popularité prévaut sur le mérite.

Le chiffre : 7

La place finale de Kimi Räikkönen est la meilleure d'une Sauber ou d'une Alfa Romeo au Hungaroring depuis 2010.

Le tweet hommage

La déclaration : Sebastian Vettel

En qualification comme en course, nous n'avions tout simplement pas le rythme d'Hamilton et Verstappen. Nous avons une marge de progression, notamment dans les virages. Bien sûr, nous avons l'avantage dans les lignes droites, mais si nous pouvions échanger, nous le ferions. Des circuits comme Spa ou Monza devraient nous être plus favorables, mais notre ambition est de contrôler la course et nous sommes encore très loin de ça.
Sebastian Vettel (Ferrari) lors du Grand Prix de Hongrie 2019
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